Agressé sauvagement, un ado de 18 ans se retrouve aux soins intensifs - Sa sœur Anousha : «Il lutte entre la vie et la mort»

6 octobre 2014 02:52

L’angoisse se lit sur son visage. Mais Anousha Touret veut croire de toutes ses forces que son frère, Aniket Joganah, 18 ans, sera très bientôt sur pied. Ce dernier est actuellement admis à l’unité des soins intensifs de l’hôpital du Nord après l’agression dont il a été victime dans la nuit du 26 septembre. Le jeune homme a été battu par son voisin, un dénommé Deoduth Heera, âgé de 65 ans. Cet habitant de Mahébourg a été arrêté, avant de recouvrer la liberté sous caution. Dans une déposition à la police, il a avancé qu’il a surpris son jeune voisin en train de voler dans sa cour. Selon lui, ce serait la raison pour laquelle il s’est disputé avec ce dernier, avant d’en venir aux mains.

Mais aux dires d’Anousha, les choses se seraient déroulées différemment. «Ce soir-là, mon frère était sorti acheter du pain à la boulangerie du coin. Sur le chemin du retour, il a aperçu Deoduth Heera qui était en compagnie d’un autre homme dans sa cour. Les deux hommes l’ont appelé et lui ont fait des propositions indécentes. Mon frère n’a pas accepté et il m’a dit que c’est à cause de son refus qu’il a été tabassé. Il n’a pas pu se défendre car il avait pris quelques verres d’alcool plus tôt en compagnie de mon époux», avance Anousha qui aurait arraché ces quelques mots de son frère avant que l’état de santé de ce dernier ne se détériore. Selon la jeune femme, ce sont les cris de son frère qui ont alerté un de leurs voisins, qui a, par la suite, donné l’alerte à la police.

«Mon frère hurlait et demandait de l’aide. Un voisin l’a entendu et a appelé la police. Au même moment, son présumé agresseur est allé chercher une couverture avec laquelle il a enveloppé mon frère. C’était incroyable. Mon frère était en sang lorsqu’on l’a vu. Il a échappé à la mort ce jour-là. À présent, il lutte pour sa survie. On a tallaidé son visage, on l’a brûlé avec des cigarettes, on lui a coupé la langue et on l’a battu avec une barre de fer. Il a vécu le martyre», pleure Anousha Touret qui peine à contenir ses émotions.

Maçon de profession, Aniket Joganah a, dans un  premier temps, été transporté à l’hôpital de Rose-Belle avant d’être transféré à celui du Nord où il est actuellement sous respiration artificielle. «On l’a également intubé. C’est faux de dire qu’il est allé voler, car la maison de son présumé agresseur est sécurisé par des volets et personne ne peut s’introduire à l’intérieur», laisse entendre Anousha. Depuis sa mise en liberté sous caution, Deoduth Heera a, pour sa part, déserté la localité, tout comme l’ami qui se trouvait en sa compagnie ce soir-là, soit un dénommé Ravin Miami. Le frère de ce dernier, que nous avons rencontré, a déclaré qu’il «est allé se réfugier dans un lieu sûr pour le moment, en attendant que la police termine son enquête. Mais il n’a pas participé à cette agression. Il n’est pas violent. D’ailleurs, je ne crois pas qu’il était chez son ami ce soir-là». La police enquête pour faire la lumière sur cette affaire. En attendant, Aniket Joganah continue de lutter pour sa survie.