Agression du directeur de l’ICTA | Me Rama Valayden : «Kailash Trilochun n’a rien à se reprocher»

29 août 2016 02:52

«Ildevait rentrer le 12 septembre.» Explique Rama Valayden. Mais c’est finalement le mardi 30 août que Kailash Trilochun devrait rentrer à Maurice.«Il a dû écourter son séjour à cause de cette histoire d’agression alléguée. C’est difficile pour lui de trouver des places pour sa famille et lui sur le même vol. Il m’a toutefois dit que c’est mardi matin qu’il rentrera à Maurice», a déclaré son avocat M^e Rama Valayden.

Ce dernier soutient que son client, qui se trouve en Afrique du Sud avec sa famille, a «un alibi en béton». «Il va pleinement collaborer avec les enquêteurs car il n’a rien à se reprocher. La police ne doit pas négliger d’autres pistes intéressantes. J’ai d’ailleurs transmis un document important au CCID à cet effet», assure Rama Valayden.

Kailash Trilochun s’est retrouvé associé à l’agression du président de l’Information and Communication Technologies Authority (ICTA) suivant les allégations de Désiré Candahoo. Ce dernier, un habitant de Cité La Cure fiché à la police pour plusieurs délits, avance que l’avocat aurait commandité cette agression dans le but d’intimider Bhanooduth Beeharee pour une histoire de paiement en retard.

Le Central Criminal Investigation Department(CCID) a procédé à l’arrestation de Désiré Candahoo le jeudi 18 août. Ce récidiviste notoire de 43 ans serait déjà passé aux aveux, selon la police. Il aurait touché la somme de Rs 10 000 pour cette agression. Les enquêteurs ont également mis la main sur une Toyota Bulldogde couleur grise, dans laquelle les agresseurs de Bhanooduth Beeharee auraient voyagé.

Désiré Candahoo fait l’objet d’une charge provisoire d’agression avec préméditation. Durant la semaine écoulée, les limiers du CCID ont procédé à l’arrestation de deux autres suspects suivant ses dénonciations. Il s’agit de Pascal Collet, le beau-frère de Désiré Candahoo, âgé de 39 ans et habitant Cité La Cure, et de Christopher Benoît, un jeune homme de 30 ans habitant la même localité. Pascal Collet fait l’objet d’une charge provisoire d’agression avec préméditation, et le suspect Christopher Benoît d’une charge provisoire de complot.

Le CCID a procédé à l’arrestation d’un quatrième suspect hier, samedi 27 août. Il s’agit de Steven St Pierre, qui serait le garde du corps personnel de Kailash Trilochun. Cet homme de 37 ans était en liberté conditionnelle dans une affaire de drogue. Selon le suspect Candahoo, il aurait servi d’intermédiaire entre l’avocat et lui pour le paiement des Rs 10 000. Ce que nie Steven St Pierre qui a donné sa version des faits en présence de son homme de loi, M^e Anupam Kandhai. Il dit considérer Kailash Trilochun comme son «grand frère». Il sera présenté devant le tribunal de Port-Louis le lundi 29 août. Le lendemain, son avocat dépose une motion de remise en liberté sous caution.

C’est le jeudi 26 mai que le directeur de l’ICTA a été agressé. Bhanooduth Beeharee se trouvait à la rue Brabant, à Port-Louis, en compagnie d’un Office Attendantlorsqu’une personne l’a agressé au cutter, avant de prendre la fuite avec un autre inconnu. Il a eu une entaille à l’oreille, ce qui a nécessité plusieurs points de suture.

Bhanooduth Beeharee, 65 ans, avait été admis à l’Intensive Care Unit Surgical de l’hôpital Jeetoo. Il se refuse toujours à tout commentaire, étant toujours traumatisé, selon son entourage. Du côté des Casernes centrales, on envisage de le convoquer pour donner un «further statement»en lien avec les derniers développements dans cette affaire, sans qu’il ait à faire l’exercice de parade d’identification. Son Office Attendant devrait le faire en tant que témoin oculaire de cette agression.

L’enquête policière se poursuit.

Le suspect Candahoo forcé à faire des aveux ?

La National Humain Rights Commissiontentera de répondre à cette question. Cet organisme a été chargé d’enquêter pour savoir si le suspect Candahoo a été forcé à faire des aveux en vue d’incriminer l’avocat Trilochun. Son épouse a porté plainte le vendredi 26 août. Dans sa plainte, elle explique avoir parlé à son époux la veille, lors de sa comparution devant le tribunal de Port-Louis. Celui-ci lui aurait fait part de certaines informations. En cour, il aurait notamment dit avoir donné sa version des faits sans son avocat. Le jour de son arrestation, le suspect aurait été conduit à l’hôpital Jeetoo pour y recevoir des soins. Toutefois, les différents record booksde la police n’en font pas mention, contrairement à ceux de l’hôpital.