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Agression mortelle à Cité Briqueterie : Triste fin de ramadan pour les proches de Sheizal

19 juillet 2015

Sa famille n’a pu fêter Eid-Ul-Fitr, étant en deuil.

Les musulmans ont célébré Eid-Ul-Fitr dans la joie hier, samedi 18 juillet. Mais Zehreen et les siens n’avaient, quant à eux, pas le coeur à la fête. Ils ont perdu l’un des leurs dans des circonstances tragiques à quelques jours de la fin du ramadan. Sheizal Balkissoon, aussi connu comme Zul, 22 ans, a été agressé mortellement dans la soirée du mercredi 15 juillet, à proximité de la boutique Père Laval, à la Muslim Cemetery Street, Cité Briqueterie.

 

Le jeune homme a été retrouvé dans un état grave par le sergent Ellayah qui s’est rendu sur place suite à une requête de la Police Informations & Operations Room. L’habitant de la route des Pamplemousses à Plaine-Verte gisait inconscient dans une mare de sang. Il portait une grave blessure au dos et un autre à l’estomac. Transporté à l’hôpital de Port-Louis, il a été admis à la surgical ward de l’unité des soins intensifs où il a subi une délicate intervention chirurgicale pour stopper ses hémorragies. Il n’a cependant pas survécu à ses blessures. Il a rendu l’âme vers 23h45.

 

La Criminal Investigation Division de Port-Louis Nord et la Major Crime Investigation Division ont déjà procédé à l’arrestation de deux suspects dans cette affaire. Il s’agit de Kevin Martin, un peintre habitant Batterie Cassée, âgé de 20 ans, et Christophe Coojee, un habitant de Ste Croix, âgé de 31 ans. Les deux suspects font l’objet d’une charge provisoire d’assassinat. Christophe Coojee, fiché à la police, est passé aux aveux. Il a déclaré que Sheizal a été poignardé pour son argent. Un troisième homme est recherché. C’est lui qui aurait porté le coup fatal à la victime.

 

Christophe Coojee souligne que ses présumés complices et lui connaissaient les faits et gestes de Sheizal qui venait régulièrement à Cité Briqueterie pour acheter de la drogue. Voilà comment l’idée de lui voler son argent leur est venue.

 

«Mauvaise influence»

 

Un vol qui a mal tourné, laissant une famille dans une terrible douleur. D’autant que le drame s’est déroulé en plein ramadan et à quelques jours de la fête Eid. «Nous sommes tous toujours sous le choc. Nous allons uniquement faire des prières pour Eid. Il n’y aura pas de fête cette année», confie sa sœur Zehreen. Elle reconnaît que son frère, lui aussi fiché à la police et condamné dans le passé à payer une amende pour possession de drogue dangereuse et hawking without licence, n’est pas une personne irréprochable, mais cela ne justifie pas, dit-elle, sa fin tragique. «Je suis l’aînée et lui le cadet d’une famille de cinq enfants. J’ai deux autres frères et une sœur. Zul a toujours été un garçon tranquille et réservé. Mais ses amis avaient une très mauvaise influence sur lui», dit-elle pour expliquer ses errances.

 

Le soir du drame, raconte Zehreen, son frère est rentré du travail avant de ressortir avec un ami, à moto, en début de soirée. Direction Plaine-Verte. «Il travaillait comme salesman au Workshop à Port-Louis. Il vendait des accessoires de téléphones portables. Il réparait également des portables à la maison. Mercredi soir, c’est à travers la police que ma maman a appris la terrible nouvelle», explique Zehreen.

 

Elle dit ignorer que son frère consommait de la drogue. Par contre, elle savait, dit-elle, que Sheizal se rendait souvent à Cité Briqueterie pour voir une copine : «Comme tous les jeunes de son âge, il avait une petite amie. Je pense qu’il n’y avait rien de sérieux entre eux. Sinon, il nous l’aurait présentée. Le soir de son meurtre, ses agresseurs ont fait main basse sur son salaire et ses économies. Il avait environ Rs 5 000 sur lui, une somme qu’il avait prévu d’utiliser pour acheter des vêtements pour Eid.»

 

Selon Zehreen, les malfrats ont également volé d’autres effets personnels de son frère : «Ils ont volé son porte-monnaie et son portable ainsi que trois autres portables qu’il allait livrer à des clients et sa sacoche. Il avait pris un jour de congé la veille pour réparer les trois téléphones. Un ami l’avait déposé à Cité Briqueterie où il devait voir sa copine. Ce dernier devait le récupérer une heure plus tard pour aller déposer les portables chez les clients. C’est du moins ce que nous a dit son ami.»

 

Sheizal Balkissoon caressait le rêve de se mettre à son compte. Il projetait d’ouvrir un magasin où il allait vendre des accessoires de téléphones portables. Il comptait également offrir ses services comme réparateur de cellulaires. Des rêves qui ne deviendront jamais réalité.

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