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9 mai 2016 01:12
Le réveil a été brutal à Petit-Verger en ce dimanche 1er mai. Didier Armel, un charpentier de cette localité de St-Pierre, a été retrouvé sans vie dans son atelier, vers 6h35. L’homme de 42 ans avait une entaille au ventre et portait des égratignures sur les deux jambes. La victime vivait seule et son atelier jouxte sa maison.
Mandée sur place, la police retrouve Didier Armel allongé sur le sol avec le pantalon légèrement baissé. En examinant sa dépouille, les policiers constatent que le pénis du défunt a été lacéré. Autre fait marquant : il n’y a aucune goutte de sang sur place. Ce qui fait penser qu’il n’a pas été tué dans son atelier. Le fait qu’il a des égratignures aux jambes fait aussi penser qu’on l’a agressé ailleurs et ensuite traîné jusqu’à sa charpenterie. Les conclusions du Dr Gungadin indiquent que la victime a rendu l’âme suite à une perte excessive de sang suivant une lacération du pénis et une fracture du crâne. Pour les limiers, ce crime atroce s’apparente fort à une vendetta.
Un premier suspect, interpellé le même jour, est placé en détention avant d’être autorisé à rentrer chez lui pour manque de preuves. La veille du drame, il avait eu une vive altercation avec Didier Armel dans une boutique du coin après une soirée bien arrosée. Les deux hommes avaient même échangé des coups. Ce qui explique que le suspect portait des marques de blessures sur lui. La bagarre aurait pris fin lorsque Didier se serait saisi d’un couteau, faisant fuir l’autre. Un deuxième suspect est également interpellé avant d’être autorisé à rentrer chez lui pour la même raison.
Plusieurs unités de la police sont sur le pied de guerre afin de trouver le coupable et résoudre ce crime crapuleux qui frappe encore une fois Petit-Verger. En 2014, ce quartier de St-Pierre avait été le théâtre d’un règlement de comptes sanglant à coups de fusil, qui avait causé la mort d’un jeune homme. En 2006, le village faisait également la une des journaux avec une affaire de fusillade mortelle dans laquelle un membre de la famille Bhugeloo en avait tué quatre autres suite à de fréquentes prises de bec.
Dans le cas de Didier Armel, la police ne néglige aucune piste. L’une d’elles concerne un proche qui a brillé par son absence lors de la cérémonie funéraire alors qu’il habite dans la même cour que la victime. Quelques semaines plus tôt, Didier Armel s’était plaint du comportement du proche en question à un ami. Il disait être régulièrement tabassé par celui-ci et lui reprochait de lui voler son argent. L’homme a bizarrement disparu de la circulation depuis. Les autres proches de Didier Armel, qui habitent dans la même cour, se refusent, eux, à commenter l’affaire. Il vivait séparé de son épouse qui habite maintenant à Cassis avec ses trois enfants. Le couple se serait séparé en raison du comportement violent de Didier Armel sous l’influence de l’alcool.
En février, sa deuxième compagne l’a également quitté après plusieurs mois de relation tumultueuse. La jeune femme lui reprochait également de la tabasser lorsqu’il était saoul. Quelque temps plus tard, la jeune femme a noué une relation avec un habitant de Rose-Hill. La police suit également cette piste.
Didier Armel était connu pour être très violent quand il buvait de l’alcool. Dans ces moments-là, il cherchait la bagarre autour de lui. «Sak fwa li bwar li vinn insinifian. Li rod lager ek kontan sikann fam dimunn. Sak fwa koz ar li me li kontinie mem», souligne un de ses amis, qui le décrit aussi comme un bon footballeur et un «gran galan».
Les enquêteurs ne délaissent pas cette piste, d’autant qu’ils ont des informations selon lesquelles le défunt aurait eu des différends avec un groupe de personnes parce qu’il aurait eu des liaisons avec plusieurs travestis. La piste d’une amante jalouse n’est pas non plus écartée. Le fait que la police dispose de peu d’indices concrets complique davantage sa tâche. Mais les enquêteurs restent confiants que les langues finiront pas se délier car l’interpellation d’autres personnes est prévue dans les jours à venir…
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