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Ahmad Fokeer, disculpé : «J’ai pu prouver mon innocence»

11 mars 2014

C’est un homme soulagé mais amer. Amer parce qu’il a été, dit-il, accusé injustement de quelque chose dont il n’était pas responsable. Les quatre chefs d’accusation qui pesaient sur Ahmad Fokeer depuis 2011, dont possession de cannabis, trafic de drogue et possession illégale de drogue dangereuse, ont été rayés en cour intermédiaire, le 29 janvier 2014, à l’issue d’un jugement rendu par le magistrat Raj Pentiah. Celui-ci a trouvé que la poursuite n’a pas apporté de preuves suffisantes pour appuyer ces accusations. «Je suis soulagé car j’ai pu prouver mon innocence grâce à des documents que j’ai produits. Maintenant, je vais poursuivre ces policiers au civil», déclare l’homme, soulagé.

Le calvaire de cet habitant de Phoenix, âgé de 44 ans, commence le 19 août 2011 quand il est interpellé par des officiers de l’ADSU de Curepipe alors qu’il se trouve dans sa voiture à la rue Sayed-Hossein. «Ils m’ont dit qu’ils devaient fouiller ma voiture et que pour ce faire, il fallait qu’on aille dans un endroit bien éclairé. Sur place, ils m’ont sommé de prendre place sur la banquette arrière aux côtés d’un officier de l’ADSU alors  qu’un autre a pris le volant. Au final, j’ai atterri au poste de police de Curepipe où ma voiture a été fouillée. Et là, à ma grande surprise, un policier a sorti un paquet, dissimulé sous le siège du conducteur», explique Ahmad Fokeer. Selon lui, le paquet contenait 170 graines de cannabis, trois comprimés de Xanax ainsi qu’un pouliah
de gandia. 

 «J’ai dit aux policiers que cette drogue ne m’appartenait pas. Ils ont aussi trouvé un flacon de Rivotril Drops dans ma voiture, appartenant à ma fille qui souffre d’épilepsie. Je leur ai montré un certificat médical attestant qu’elle avait besoin de ce médicament. Mais ils ne m’ont pas écouté. Il y avait également des devises étrangères en ma possession : 700 euros, 100 livres sterlings et Rs 4 150 qu’ils considéraient comme étant de l’argent provenant de la vente de drogue. Or, cet argent allait servir à acheter un motorised wheel chair pour ma fille. J’avais pu récolter cette somme car j’avais eu une permission de la police pour faire une collecte nationale», avance Ahmad Fokeer. 

Sa maison a aussi été fouillée au lendemain de son arrestation pour les besoins de l’enquête. «Chez moi, les enquêteurs ont aussi saisi deux flacons de Rivotril appartenant à ma fille. Puis j’ai été présenté en cour et la police a objecté à ma remise en liberté sous caution. J’ai passé deux mois en prison», déclare notre interlocuteur. 

À l’issue du procès où il était défendu par Me Ericsson Mooneapillay, il a non seulement été disculpé mais a aussi pu récupérer la somme d’argent saisi ainsi que sa voiture. Toutefois, il est déterminé à ce que justice lui soit complètement rendue.

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