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Aisha Oduruth retrouvée morte à son domicile | Sa mère Roseanah : «Ma fille était torturée»

28 juin 2016

La mère dÀisha souhaite que justice soit faite pour sa fille.

Elle n’a pas eu une vie facile. Et a finalement connu une mort tragique. Aisha Oduruth, 33 ans, a été retrouvée morte à son domicile, à Plaine-Verte, le mardi 21 juin. L’autopsie a attribué le décès à un œdème cérébral. Si la thèse d’une overdose par médicaments a été avancée et que la police écarte la possibilité de foul-playpour le moment, les proches de la victime, eux, n’y croient pas et pensent que son compagnon a quelque chose à voir dans ce décès.

 

Car, à les croire, Aisha aurait vécu un enfer au quotidien aux côtés de son compagnon Bashir. Pendant les 13 ans où ils ont vécu ensemble, la jeune femme aurait été victime de violences conjugales. Cette mère d’une fillette de 10 ans aurait quitté son conjoint à plusieurs reprises avant de retourner avec lui.

 

Au domicile de la famille d’Aisha, à Vallée-Pitot, la tristesse se mêle à la colère. Terriblement affectée par ce drame, Roseanah Jeenally, la mère d’Aisha, n’arrête pas de pleurer. «Ma fille était torturée. À chaque fois qu’elle venait chez moi, elle était en larmes, avait le visage en sang et le corps couvert de bleus.Je ne reconnaissais plus ma fille. C’était une terrible souffrance de la voir dans cet état», nous confie-elle.

 

Le 9 juin, Aisha aurait trouvé refuge chez sa mère, le temps de se remettre des blessures dues aux nombreux coups qu’elle aurait reçus de son conjoint. Elle avait le visage complètement tuméfié, entre autres blessures. Elle est rentrée chez elle dans la matinée du mardi 21 juin, jour du drame. «Enn sel ale, li finn ale. C’est mon fils qui m’a appris cette horrible nouvelle. J’ai eu le choc de ma vie», murmure cette mère.

 

Aisha a fait la connaissance de Bashir il y a 13 ans chez une voisine. Son frère Yashine Allam raconte : «Aisha était mariée auparavant et s’était déjà séparée de son époux quand elle a rencontré cet homme. Elle espérait un bel avenir avec lui. Elle faisait tout pour l’aider. Il réclamait de l’argent tous les jours et était violent. Il obligeait ma sœur à trouver de l’argent pour qu’il puisse se procurer sa drogue. Elle mendiait près de la mosquée afin d’avoir des sous pour lui. Aisha se cachait parfois chez nous pour ne pas faire face à son conjoint. Il suppliait alors Aisha de revenir avec lui et arrivait toujours à ses fins.»

 

Les mauvais souvenirs affluent. Roseanah se souvient notamment de cette matinée de 2010 qui l’a marquée à jamais. «Aisha est arrivée chez nous le visage enflé et en sang. Elle nous a dit qu’elle avait été battue. Nous avons appelé le SAMU pour la conduire à l’hôpital.Elle est tombée dans le coma suite aux nombreux coups reçus de son compagnon. Elle avait même l’intestin perforé et les côtes fracturées. Vous imaginez ce que ressent une mère quand elle voit son enfant dans cet état», confie-t-elle, la voix tremblante. Les allers-retours d’Aisha à l’hôpital, la famille ne les compte plus. «Elle s’y rendait souvent car elle recevait tellement de coups, relate Yashine Allam.

 

Et dire, disent-ils, qu’Aisha «était une femme indépendante qui aimait la vie avant sa nouvelle vie de couple. Elle était même secrétaire dans le cabinet d’un avocat  avant de rencontrer son premier époux».

 

Mais a-t-elle rapporté les brutalités dont elle a été victime à la police ? Son frère assure que oui. «Plusieurs dépositions (confirmées par une source policière) ont été faites à la police et Aisha avait même obtenu un Protection Orderl’année dernière. Elle quittait régulièrement sa maison, mais elle se laissait toujours convaincre de retourner dans sa maison», confie Yashine.

 

La famille souhaite que justice soit faite et que la police mène une enquête pour découvrir les réelles circonstances du décès d’Aisha. «Elle a quitté notre maison dans la matinée en bonne santé et a été retrouvée morte le jour-même.»La famille attend avec impatience les résultats des prélèvements effectués sur la dépouille d’Aisha. Ceux-ci ont été envoyés au Forensic Science Laboratory à des fins d’analyses. «On ne souhaite à aucune autre femme de connaître un tel sort», martèle Yashine.

 

La mère de Bashir, Fatima, affirme, elle, n’avoir rien entendu le jour du drame. «Mon fils n’était pas là quand le drame s’est produit. Elle est tombée toute seule dans la maison.»Tout en concédant qu’Aisha prenait régulièrement des médicaments, elle souligne ne pas connaître les circonstances du drame. Elle confie aussi que sa belle-fille était une femme très serviable et responsable. Quant au conjoint de la victime, il n’a pas voulu faire de commentaire sur cette affaire.

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