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14 février 2016 23:37
Il se demande tous les jours quand ce cauchemar va prendre fin. Et pourquoi on s’en prend à lui. «On m’a pris pour cible, pourquoi ?» se demande Hassenjee Ruhomally. Une semaine après sa première arrestation pour avoir partagé sur Facebookun document concernant de supposés traitements impayés à l’hôpital Apollo Bramwell par Showkutally Soodhun, il a encore une fois été appréhendé le mercredi 10 février. Le vice-Premier ministre et ministre des Terres et du Logement a de nouveau porté plainte contre lui pour l’avoir traité de «menteur» sur Facebooket avoir ainsi «terni son image».
Showkutally Soodhun a tenu une conférence de presse le 3 février, brandissant le mémo partagé par Hassenjee Ruhomally sur Facebooket affirmant, lettre de son médecin à l’appui, qu’il n’a jamais été admis à l’hôpital Apollo Bramwell en 2014. Toutefois, selon l’expressd’hier, qui a aussi publié un document, Showkutally Soodhun aurait bien subi une intervention en 2010 dans cet établissement hospitalier, au coût de Rs 396 176, soit la même somme qui figure sur le crédit de mémo qui circule sur Facebook. Interrogé, le ministre a refusé de dire si la facture a été payée ou non.
Pour Hassenjee Ruhomally, tout a commencé, ou plutôt recommencé, mercredi. La veille, Hassenjee Ruhomally reçoit, affirme-t-il, une vidéo évoquant toute l’affaire de Showkutally Soodhun en message privé d’un internaute qu’il ne connaît pas. Il décide cependant de la partager sur son compte Facebooken commentant : «Voilà une partie de vérité.»Le lendemain, l’homme est arrêté : «Je crois en la liberté d’expression, voilà pourquoi j’ai partagé cette vidéo. On sait aujourd’hui que Showkutally Soodhun a bien été admis à Apollo Bramwell et que la facture est de Rs 396 176, le montant exact qui figure sur le write-off memo. On sait aussi qu’il a esquivé la question dans sa conférence de presse», nous explique Hassenjee Ruhomally de son lit d’hôpital.
Mercredi dernier, après son arrestation, Hassenjee Ruhomally fait un malaise. Transporté d’abord à l’hôpital Jeetoo, il est ensuite transféré à la clinique Fortis Darné où il est toujours admis : «J’ai subi une angioplastie. J’ai dû être opéré. J’étais très stressé et ça a eu des effets néfastes sur ma santé.»Depuis sa première arrestation, Hassenjee ne cesse de crier haut et fort qu’il n’a jamais voulu nuire à la réputation de qui que ce soit : «Vous voyez bien que je n’y suis pour rien. Je n’étais même pas au pays en 2010, comment pouvais-je savoir que Soodhun avait été admis à Apollo Bramwell ? Il a fallu l’enquête des journalistes pour le savoir alors que c’est le travail de la police. Je leur ai dit d’enquêter et de faire la lumière sur cette affaire mais au lieu de cela ils m’ont fait écrire dans ma déclaration que je n’écrirai plus sur Showkutally Soodhun.»
Hassenjee Ruhomally est attendu en cour le 4 août. Une charge provisoire de breach of ICT Acta été retenue contre lui. Cependant, il se demande pourquoi les auteurs des clips Vire Mam, eux, n’ont pas subi le même traitement que lui. «Navin Ramgoolam et Paul Bérenger étaient la cible de ces vidéos qui circulaient sur Facebooket qui étaient préjudiciables. Pourtant il ne s’est rien passé.»
Très actif sur le réseau social, l’homme n’a pas cessé de partager des articles parus dans la presse récemment et de donner son opinion. Il fait notamment état de ses arrestations qu’il décrit comme injustes. «C’est un mélange de sentiment mais il y a surtout beaucoup de chagrin. Je me pose beaucoup de questions. La police m’interdit de parler mais qu’est-ce qui se passe ? On veut me museler ? Je critique dans la neutralité. Je n’ai pas d’appartenance politique et peut-être que ça les dérange.» Aujourd’hui, tout ce qu’il souhaite, dit-il, c’est de retrouver la paix.
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