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Arrêté après avoir posté un document sur Showkutally Soodhun | Hassenjee Ruhomally : «Je suis devenu un criminel du jour au lendemain»

9 février 2016

L‘homme et son épouse sont encore sous le choc.

Ils sont, disent-ils, encore sous le choc de ce qui s’est passé cette semaine. Mercredi, Hassenjee Ruhomally, 52 ans, et son épouse Farihah, 26 ans, ont été arrêtés et ont passé la nuit en cellule pour avoir posté, sur le réseau social Facebook, un document concernant des traitements impayés à l’hôpital Apollo Bramwell par Showkutally Soodhun, vice-Premier ministre, ministre du Logement et des terres.

 

Celui-ci, décriant que c’est une atteinte à son image, sa réputation et sa dignité, a porté plainte mardi contre le couple car il leur reproche d’avoir fait circuler une fausse facture d’un montant de Rs 396 176 et portant la mention «write off as approved by the board of directors». L’achat d’une voiture chez Iframac pour son fils, qui serait restée impayée, y est aussi mentionné, ce que le ministre dément formellement. Une charge provisoire de «breach of ICT Act»a été retenue contre Hassenjee Ruhomally et son épouse.

 

Face aux accusations du ministre, le couple se défend d’avoir voulu nuire à qui que ce soit. «Je ne sais pas qui est l’auteur de ce post. Je n’ai fait que le partager sur ma page comme je le fais d’habitude avec les articles de presse. J’écris quelques lignes sur mon interprétation de la chose. J’ai beaucoup de followerssur Facebooket ils sont libres de s’exprimer. C’est comme ça qu’on fonctionne dans une démocratie», déclare Hassenjee Ruhomally. Il nie tout ce qui lui est reproché. Selon lui, lors de sa détention, les inspecteurs lui auraient même dit qu’aucune preuve n’est disponible contre lui mais qu’ils doivent se soumettre aux «ordres qui viennent d’en haut».

 

Mise en demeure

 

Depuis son arrestation, le couple, défendu par l’avocat Me Zakir Mohamed, dément en bloc être anti-Soodhun : «Un quotidien a écrit que mon épouse et moi étions passés aux aveux mais c’est complètement faux. J’ai d’ailleurs envoyé une mise en demeure à ce journal. Dans ma déclaration au CCID, j’ai expliqué à la police que je n’ai fait que partager un document qui circulait déjà sur la Toile. C’est quelque chose qui se fait couramment sur Facebook. J’ai aussi invité la police à mener son enquête auprès de l’hôpital Apollo Bramwell pour vérifier si le document partagé ainsi que le credit memosont authentiques ou pas.»

 

Dans cette affaire, les sœurs Adeela Rawat-Fiestritzer et Laina Rawat-Burns ont aussi été interrogées vendredi, la police souhaitant établir les liens entre elles et le couple Ruhomally et faire la lumière sur les commentaires postés sur cet article, sur le réseau social, en vue de définir s’il y a eu complot ou pas. Hassenjee Ruhomally se demande où les enquêteurs veulent en venir et si être amis avec les Rawat aujourd’hui est un pêché : «Je connais toute la famille Rawat. Nous avons presque grandi ensemble mais cela n’a rien à voir avec le fait d’avoir partagé un document qui circulait déjà.»

 

Malgré cette arrestation qui a été un coup dur, le couple dit rester fort. Hassenjee Ruhomally est toujours très actif sur sa page Facebook : «Je suis devenu un criminel, un malfrat, du jour au lendemain. Je suis encore choqué. J’ai perdu le sommeil. Je fais des cauchemars mais je n’arrêterai pas de dire ce que je pense, de partager mes opinions.»

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