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2 février 2015 06:32
Le 26 janvier 2015 restera à jamais un jour noir pour les Ramprosand. Ce jour-là, vers 22h40, le cadavre d’Atish, 23 ans, a été découvert par son frère cadet. Le jeune homme gisait dans une mare de sang dans la rue, à quelques mètres de son domicile, situé chemin Samsoondar, à Belvédère. Le rapport d’autopsie indique qu’il a succombé à des «cranio cerebral injuries».
Toute la famille est complètement abattue. Les proches d’Atish n’arrivent pas à croire que ce «garçon exemplaire» s’en est allé de manière aussi brutale, avant de réaliser ses nombreux projets. Il voulait, entre autres, terminer la construction de sa maison et celle d’un atelier, car il souhaitait se mettre à son compte bientôt. Mais au-delà de la tristesse et du choc, les Ramprosand veulent savoir dans quelles circonstances Atish a perdu la vie. Le père, la mère et le frère de la victime, trop affectés par ce départ tragique, se sont murés dans un profond silence. C’est son oncle, Sunil, qui se fait le porte-parole de la famille.
Il raconte que le soir du drame, Atish est rentré du travail vers 19h30, a pris une douche, s’est rhabillé pour sortir en disant qu’il se rendait à la boutique du coin, sur la route principale, pour acheter des cigarettes. Vinod, son père, qui travaille comme laboureur, s’est mis au lit très tôt comme à l’accoutumée, car il devait se réveiller aux petites heures du matin pour se rendre aux champs. C’est la raison pour laquelle il n’a pas remarqué qu’Atish n’était pas rentré.
Caméra de surveillance
C’est le jeune frère d’Atish qui, en rentrant à la maison, l’a découvert sur l’asphalte. «Mon neveu fabriquait un kanwar avec des amis pour la fête Mahashivatree. Il rentrait à la maison à bicyclette lorsqu’il est tombé sur son frère», explique Sunil. Le frère d’Atish a d’abord cru que son aîné était tombé parce qu’il avait bu un verre de trop. «Il a tenté en vain de le réveiller. Il est alors rentré à la maison à la hâte pour réveiller son père et lui faire part de la situation car son frère était toujours inconscient. Il est également allé chercher de l’aide auprès d’un voisin. C’est d’ailleurs ce dernier qui a constaté qu’Atish baignait dans une mare de sang lorsqu’il est arrivé sur place avec une lampe torche», raconte Sunil.
Mandés sur place, les policiers de Lallmatie n’ont pu que constater le décès. La dépouille a été transportée à la morgue de l’hôpital Jeetoo pour l’autopsie et les funérailles ont eu lieu le lendemain. Mais comment Atish Ramprosand est-il mort ? A-t-il pu être victime d’un accident de la route avec délit de fuite, par exemple ?
Sunil rejette cette thèse : «Nous pensons qu’il a été victime d’un foul play. Notre chemin est fréquenté uniquement par les résidents. Cette ruelle s’arrête d’ailleurs à notre maison. Nous n’avons entendu aucun bruit ce soir-là et nos voisins non plus. En revanche, la caméra de surveillance d’un voisin a filmé des images très importantes.»
Selon Sunil, sur ces images, qui sont en possession de la police, on peut voir une voiture inconnue entrer et sortir de la ruelle peu de temps après que son neveu a découvert son frère sur le sol. Il affirme que le véhicule est une voiture de location et que la personne qui l’a louée a eu des embrouilles avec Atish un mois plus tôt. «Le 21 décembre, mon neveu avait porté plainte après avoir reçu des menaces de mort de quelqu’un, suite à une affaire de mœurs dont on ignore les détails. Les menaces avaient été proférées à l’intérieur du poste de police de Lallmatie, en présence de plusieurs policiers. L’homme aurait notamment lancé à Atish qu’il allait le kidnapper et qu’il allait mourir dans un mois», soutient-il.
Sunil ajoute qu’il a lui aussi reçu de graves menaces après avoir refusé une demande en mariage pour sa fille et qu’il a également porté plainte. Cela est-il lié au décès de son neveu ? Difficile à dire. En tout cas, confie-t-il, sa famille passe par des moments très pénibles depuis ce drame : «Zame nou pa ti expect enn zafer koumsa pou ariv nou. Il a connu une fin atroce. Il semble qu’on lui ait donné un violent coup à la tête. Ce qui lui a fait perdre beaucoup de sang. Je précise qu’il n’avait aucune égratignure sur le corps. Nous comptons sur la police pour faire la lumière sur cette affaire.»
L’enquête est menée par la police de Lallmatie, en collaboration avec la Criminal Investigation Division de Flacq. Il n’y a encore eu aucune arrestation. Les enquêteurs explorent toutes les pistes possibles, afin de tirer cette tragique histoire au clair le plus vite possible.
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