Attaquée au sabre par son ex-compagnon | Dorine, 47 ans : «J’ai failli perdre un pied»

21 février 2017 13:32

Il s’en est fallu de peu pour qu’elle perde son pied gauche. «Ti ena zis enn ti bout lapo ki ti pe tini mo lipie», dit-elle. Dorine Télémaque, 47 ans, plus connue comme Pam, n’en revient toujours pas de ce qu’elle a vécu le jeudi 16 février. Allongée sur son lit d’hôpital, cette habitante de Plaine-Magnien fait peine à voir avec son plâtre au pied gauche, son bandage à la main gauche et sa blessure suturée à la tête. «J’essaie toujours de comprendre ce qui est passé par la tête de mon ex-compagnon», lâche-t-elle. Elle a tout de même sa petite idée : «Je pense qu’il ne digère pas le fait que je veuille refaire ma vie avec un autre homme.»

Il est aux alentours de 10h30, jeudi, lorsque des policiers sont appelés en urgence pour se rendre au coin des rues Hollandais et Cent Gaulettes à Mahébourg. Sur place, ils retrouvent Dorine Télémaque à terre, portant plusieurs blessures, dont une profonde entaille à la cheville, et saignant abondamment. Elle est transportée à l’hôpital de Rose-Belle. «Le personnel soignant a eu beaucoup de mal à remettre mon pied en place. Ce n’est qu’à la quatrième reprise que le médecin et les infirmiers y sont parvenus», précise Dorine.

Dans sa déclaration à la police, elle accuse son ancien concubin de l’avoir agressée. Il s’agit d’Esperanzo Azor, 46 ans, un habitant de Cité La Chaux. La scène s’est jouée sous les yeux de leur fils de 12 ans. «Je l’ai vu. Notre fils l’a également vu. Mon fils a dû le frapper avec un morceau de bois pour le faire fuir. Il s’est enfui à bicyclette en jetant le sabre. Je précise qu’il m’a attaquée par surprise dans le dos. Le sabre a glissé sur mes cheveux pour me blesser à l’épaule. Je me suis coupée à la main gauche lorsque j’ai voulu retenir le second coup. Je suis tombée en voulant prendre la fuite. Il m’a alors donné un coup de sabre au pied gauche.»

Esperanzo Azor s’est constitué prisonnier au poste de police de Mahébourg le lendemain du drame. Il a dit aux policiers qu’il a agi sous le coup de la jalousie. Le couple, séparé depuis sept ans, a deux enfants : un fils de 12 ans et une fille de 10 ans. Dorine a aussi un fils de 24 ans et une fille de 20 ans. «Après notre séparation, la Cour lui avait interdit tout contact avec nous. Je suis revenue habiter chez ma mère à Plaine-Magnien. J’ai cru comprendre qu’il avait également refait sa vie avec une autre jeune femme. Je l’ai su car il était venu dans ma localité pour m’agacer. Il disait : ‘‘Fer li kone ki monn gagn enn fam pli zen ki li’’», soutient Dorine. 

Elle pense que son ex n’a pas digéré le fait qu’elle ait trouvé un nouveau compagnon plus jeune que lui : «Je pense qu’il me surveillait. Quelqu’un a dû lui donner des infos. Au cas contraire, il n’aurait jamais su que j’étais à Mahébourg pour faire des achats après les démarches d’admission de mon fils dans un collège prévoc. J’ai eu beaucoup de chance de m’en sortir. Esperanzo ti touzur dir mwa si mo pa retourn ar li mo plas pu dan simitier. Li ti osi dir ki li pu bwar pwazon si li resi touy mwa. Mo bien krwar li ti tap mwa pu touy mo mem.» Aujourd’hui, Dorine se remet de ses blessures alors que son ancien compagnon se retrouve en cellule.