Azaad Rojah agresse mortellement sa belle-sœur | Ses proches : «Nous ne le pensions pas capable d’en arriver là»

Les mots manquent pour exprimer leur chagrin. Car en l’espace de quelques heures, les membres de la famille Rojah ont perdu une des leurs, alors qu’un autre proche se retrouve derrière les barreaux.Kushboo Rojah, 46 ans, la veuve de Rehad Rojah, a été retrouvée morte dans la matinée du mercredi 27 juin dans sa cour, à Camp-de-Masque-Pavé. Arrêté, Azaad Rojah, 52 ans, son beau-frère, est passé aux aveux et a été placé en détention. Interrogé, il a déclaré avoir perdu son sang-froid et a agressé la victime suite à une dispute relative aux biens familiaux.

Cela faisait environ huit ans que Kushboo Rojah, une ressortissante indienne de 46 ans, vivait à Maurice. En 2010, elle avait fait la connaissance de celui qui allait devenir son époux – Rehad Rojah – dans son pays natal. «Rehad et Azaad avaient tous deux fait le déplacement pour l’Inde. Ils devaient y rencontrer la mère de Kushboo pour qu’elle les fasse rencontrer leur prétendante. Finalement, Rehad est le seul à s’être marié. Après le mariage civil et religieux en Inde, il est rentré à Maurice la même année avec son épouse. Ils ont toujours vécu à Camp-de-Masque-Pavé», raconte Naushad Rojah, le frère de la victime.

De nature débrouillarde, Kushboo Rojah ne voulait pas passer ses journées à ne rien faire. Elle aidait donc son époux avec son entreprise. Mais sept ans plus tard, soit le 10 août 2017, Rehad Rojah a succombé à une longue maladie. Dès lors, les problèmes ont commencé. «Kushboo avait des dettes. Elle vendait des biens appartenant à la famille afin de rembourser l’emprunt qu’avait contracté Rehad à la banque. Azaad ne tolérait pas cela et lui en avait fait part. Il lui avait demandé de lui communiquer les chiffres d’affaires de l’entreprise afin de trouver une solution mais elle avait refusé», raconte Parvin Rojah, la belle-sœur de la victime.

Le mardi 26 juin, dans la soirée, une énième dispute avait éclaté entre Azaad et Kushboo au domicile de cette dernière. Celle-ci avait pour motif l’héritage familial, a déclaré le quinquagénaire aux enquêteurs de la brigade criminelle de Flacq. Ne parvenant pas à arriver à un compromis avec la victime, il l’a tabassée à coups de poing. Lorsqu’il a constaté qu’elle ne donnait plus signe de vie, il a déplacé le corps de cette dernière sous un arbre, dans la cour. La découverte macabre a été faite le lendemain matin par un employé de la victime. L’autopsie a révélé qu’elle avait succombé à un compression of the neck.

La nouvelle du décès de la quadragénaire attriste fortement les membres de la famille Rojah. «C’était une femme calme et posée. Elle n’avait jamais eu de problèmes avec les autres membres de la famille, mis à part Azaad. Nous ne nous étions pas rendu compte de la gravité de la situation car ils ne se disputaient jamais devant nous. Nous ne pensions pas Azaad capable d’en arriver là. Il n’est pourtant pas de nature violente», raconte la belle-sœur de Kushboo Rojah.

Annoncer la nouvelle de la mort de la quadragénaire à sa mère n’a pas été une mince affaire. «Nous la lui avons nous-mêmes annoncée. C’est vraiment dur pour elle ; d’autant qu’elle devait être à Maurice pour discuter de la date du prochain mariage de Kushboo.» En effet, la victime avait fait la connaissance d’un dénommé David Sham, un Portlouisien, il y a peu et tous deux avaient prévu de s’unir. «Malheureusement, elle avait dû repousser son vol parce qu’elle avait été victime d’un accident et n’était pas en mesure de se déplacer. »

D’après la belle-famille de Kushboo Rojah, la date des obsèques n’a pas encore été fixée. Sa belle-sœur déclare que le corps se trouve toujours à la morgue, le temps pour la mère de la victime de rentrer à Maurice pour les funérailles. Entre-temps, Azaad Rojah reste en détention policière.