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Azhar, 17 ans, retrouvé inconscient à Curepipe - Son père, Said Bhugaloo : «On l’a drogué, tabassé et volé»

8 février 2015

Said Bhugaloo s’en remet à Dieu pour que l’état de santé de son fils (en médaillon) s’améliore.

L’attente devient de plus en plus angoissante pour les Bhugaloo. Depuis une semaine, chaque appel téléphonique provoque une montée d’adrénaline chez les membres de cette famille de Chemin-Grenier. Car ils ont terriblement peur de recevoir une mauvaise nouvelle. Pour cause, le 31 janvier, Azhar Bhugaloo, 17 ans, a été admis d’urgence à l’unité des soins intensifs de l’hôpital de Rose-Belle après avoir été agressé par des jeunes de son âge. Ces derniers en voulaient au salaire du jeune homme, à en croire son père Said Bhugaloo qui revient sur les circonstances du drame. «Le médecin nous a dit qu’il avait été drogué et, selon la police, on a volé son argent et son téléphone portable», s’insurge-t-il. La Criminal Investigation Division de Curepipe a déjà procédé à l’arrestation de deux suspects, âgés tous deux de 16 ans et habitant L’Escalier. D’autres suspects sont recherchés.

 


Le jour fatidique, Azhar, qui travaille comme Helper dans une boulangerie de sa localité, a quitté son domicile vers 10h30 en disant à sa mère qu’il allait à Curepipe. «Il avait mis fin à ses études après la Form IV et travaillait comme Helper depuis le début de l’année. Samedi, il avait reçu son salaire, comme toutes les semaines. Il s’est rendu à Curepipe pour s’acheter des vêtements. Il a été agressé peu après 13 heures. Mon épouse l’avait téléphone vers 13 heures pour lui demander s’il allait rentrer pour le déjeuner. Il a répondu qu’il allait le faire incessamment. C’est mon fils aîné, Fadil, qui a appris la terrible nouvelle par le biais d’un ami», raconte Said.

 


La famille apprend alors qu’Azhar, qui fêtera ses 18 ans le 27 février, est grièvement blessé et qu’il a été transporté à l’hôpital de Rose-Belle. Sur place, Jahally, la maman de l’adolescent, tombe des nues. «Les médecins de service ont dit à mon épouse que notre fils avait été drogué. On lui avait fait boire un mélange de comprimés et de sirop. Ce n’est qu’après qu’on a su pourquoi. La police nous a dit qu’on l’avait agressé pour une histoire d’argent. Ce qui est sans doute vrai puisque mon fils n’avait plus un sou sur lui alors qu’il était sorti avec son salaire et ses économies de Rs 10 000 en poche. On lui a également volé son portable, un smartphone valant Rs 6 000, dont je lui avait fait cadeau en décembre», explique le père du jeune homme.

 


Azhar avais caché son argent dans le back cover de son portable, dit-il, mais ses agresseurs n’ont pas tardé à découvrir sa cachette secrète. Et ils l’ont laissé dans un état grave. «Mon fils avait les pieds liés lorsque la police l’a retrouvé. Il est maintenant sous respiration artificielle. Il a un gros problème de circulation de sang et sa tension artérielle est très basse. Après son hospitalisation, Azhar a été transporté à Candos où il est passé au scanneur. Il n’a heureusement pas de fracture, mais les médecins nous ont appris qu’il avait reçu de violents coups à la tête. Les médecins nous ont aussi dit qu’il risque de garder des séquelles physiques très graves. Le comble, c’est qu’il est déjà asthmatique», soutient Said.

 


La vie de cette famille est complètement bouleversée. Outre leur chagrin et la peur de perdre leur fils, les parents d’Azhar, un marchand de fruits de saison et une employée d’usine, doivent gérer au mieux cette nouvelle situation. La maman du jeune homme s’est vue forcer de prendre des congés pour pouvoir rendre visite à celui-ci le matin et l’après-midi, à l’hôpital. Elle habite temporairement chez des proches à Pont-Colville, Nouvelle-France, pour être plus près de Rose-Belle. «Mo met tou dan lame bondie akoz so leta mari critik. Nous n’arrêtons pas de faire des prières pour qu’il vive, car il peut mourir à n’importe quel moment», se lamente Said. L’espoir, c’est tout ce qu’il lui reste.

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