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13 novembre 2016 17:23
Il persiste et signe. Paul Bérenger a d’abord abordé le sujet lors de sa conférence de presse hebdomadaire le samedi 5 novembre. Puis, le leader de l’opposition a été appelé à témoigner devant la commission d’enquête sur la drogue, présidée par l’ancien juge Lam Shang Leen, jeudi.
Là, il a communiqué le nom de Veer Luchoomun comme étant le big bossd’un trafic de drogue. Allégation que ce dernier réfute catégoriquement : «Je ne suis pas le ‘‘big boss’’ comme veut le faire croire Bérenger. Je lui lance un défi. La cote est d’une roupie pour Rs 1 million. Je suis bookmaker. Personne ne va oser le faire. Je lui demande d’apporter une seule preuve. Je vais assumer mes responsabilités s’il arrive à le faire.»
Paul Bérenger allègue, lui, que cet homme d’affaires habitant Rivière-du-Rempart tirerait les ficelles d’un réseau mis à mal par l’Anti-Drug & Smuggling Unit après la saisie de 2 kg d’héroïne dans la valise du constable Arvind Hurreechurn qui revenait de Madagascar. Ce dernier, qui habite également Rivière-du-Rempart, a été retrouvé mort dans sa cellule quelques jours plus tard. Deux autres suspects ont été écroués dans cette affaire.
Face à ces accusations, Veer Luchoomun, 35 ans, dit être victime d’une vendetta politique : «Il m’attaque parce que je suis le frère de la députée et PPS Sandhya Boygah et le neveu de la ministre Leela Devi Dookun Luchoomun. Je suis devenu sa cible car ce n’est pas un secret que la police m’a déjà arrêté pour délit de drogue.»En effet, en 2007, Veer Luchoomun est arrêté pour possession de «enn roulo 1 000»de gandia. Il a dû payer une amende de Rs 20 000. Quatre ans plus tard, il est de nouveau arrêté pour le même délit. Le procès sera entendu le 14 février 2017 en Cour intermédiaire.
Notre interlocuteur, marié et père d’un garçon de 11 ans et d’une fillette de 9 ans, raconte avoir repris l’entreprise familiale en 2004 après le décès de son père. En 1998, la Baron Games House, une maison de jeux de sa localité, voit le jour.
D’autres établissements similaires ouvrent leurs portes à Maurice et dans plusieurs pays de la région, notamment à Antananarivo à Madagascar et à Kigali au Rwanda. Aujourd’hui, le groupe Baron Bet compte environ 200 maisons de jeux.
«Je voyage souvent car j’ai mes affaires à gérer. Je dois demander unevariation order à la Cour pour pouvoir le faire. Je voyage aussi car je suis une cure de désintoxication à l’étranger. Pour ce qui est de ma Jaguar, elle n’est pas neuve. Je l’ai depuis sept ans. J’ai acquis mes biens après 20 ans de sacrifices et de dure labeur», précise Veer Luchoomun.
Il compte attaquer Paul Bérenger en justice pour diffamation, avec l’aide de son avocat Steven Sauhoboa.
Paul Bérenger :«J’ai tout dit à la commission. Chacun doit prendre ses responsabilités. Et je continue à assumer les miennes. Il ne faut pas oublier que le point de départ, c’est l’affaire Hurreechun. J’ai fait le travail de la police, j’ai mené mon enquête et j’ai trouvé qu’il y avait un lien entre une maison de jeux de Rivière-du-Rempart et ce policier et ses deux complices. J’invite tous ceux qui veulent dénoncer, comme moi, à le faire. Il ne faut pas avoir peur»,a-t-il affirmé lors de son point de presse hier, samedi 12 novembre. Il a dit suivre de près l’affaire de trafic où plus de Rs 600 millions de drogue ont été saisies à La Réunion et dans lequel seraient impliqués des Mauriciens.
Pravind Jugnauth: «Le plus important est de venir prouver que Sandhya Boygah est impliquée. Paul Bérenger n’arrête pas de dire que c’est le proche d’une députée et d’une ministre. Est-ce qu’on pourra être responsable de ce que font les proches des politiciens ? C’est aux autorités maintenant de vérifier les éléments», a-t-il déclaré à la sortie du Bureau politique du MSM le samedi 12 novembre. La veille, le ministre des Finances s’était exprimé sur le sujet après l’inauguration d’un centre social à Rivière-des-Anguilles : «S’il était membre de mon parti, j’aurais pu répondre aux questions. On ne peut tenir des gens responsables des actes commis par d’autres personnes.»
Sandhya Boygah (la députée de la circonscription Vieux-Grand-Port/Rose-Belle est la sœur du présumé big boss) : «Je vous assure qu’il y a des gens comme ça qui sont habitués à demander des excuses. Paul Bérenger en fait partie. Et il va en demander encore. Cette démarche vise à me discréditer. Mais je ne vais pas faire plus de commentaires : il y a une commission d’enquête qui a débuté ses travaux, laissons-la mener son enquête», a-t-elle déclaré le vendredi 11 novembre, après l’inauguration du centre social.
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