Broyé par une machine, Gérard Baya dans un état grave

Depuis vendredi, ils ne cessent de faire les cent pas dans les couloirs de l’hôpital de Flacq. Maureen Baya, ses trois enfants ainsi que plusieurs autres proches attendent des réponses, une lueur d’espoir à laquelle s’accrocher. Derrière les portes de l’unité des soins intensifs de l’établissement, un homme se bat pour rester en vie. Il y a deux jours, sa vie a basculé. Cet homme, c’est Gérard Baya, 54 ans. Il est plongé dans le coma depuis qu’il a été victime d’un grave accident de travail vendredi matin à Alteo Milling, à Fuel, où il est soudeur.

Ce jour-là, il est appelé en renfort pour réparer une machine tombée en panne, connue comme un «éboueur». Sans savoir que la machine est toujours allumée, il se met à l’inspecter lorsqu’elle se remet subitement en marche, l’entraînant dans la chaîne à bagasse. Pris au piège, il a la jambe gauche broyée par la machine défectueuse et plusieurs blessures sur le corps. Transporté d’urgence à l’hôpital, son pronostic vital est engagé tant son état est jugé critique. Peu de temps après, il se fait amputer de la jambe gauche avant d’être placé sous respiration artificielle.

Pour Maureen et ses trois enfants Christina, Christelle et Andrew, cette attente est insoutenable. Depuis ce terrible accident, ils sont inconsolables. Les autres membres de la famille se relaient à leurs côtés pour leur apporter tout le soutien possible. Choquée par ce qui s’est produit, Maureen Baya se posent des questions sur les circonstances de cet accident, d’autant que son époux avait fait une chute sur son lieu de travail il y a quelques semaines.

Jean-Marc, le frère de Gérard Baya, est lui aussi bouleversé. Les collègues de Gérard l’ont appelé après l’accident. Abasourdi, il s’est rué sur le lieu de travail de son frère pour découvrir avec horreur l’état dans lequel il se trouvait : «J’étais sous le choc. Je le suis encore. Il était inconscient. Depuis, il ne s’est pas réveillé. Il a aussi été opéré de la jambe droite ce samedi. Il a de nombreuses fractures et il y a aussi quelques complications parce que la machine lui a écrasé une bonne partie du corps.»

Face à son état jugé critique, la famille ne baisse cependant pas les bras. Elle veut croire que Gérard Baya va s’en sortir. «Nous gardons espoir malgré tout», souligne son frère. Gérard Baya, un habitant de Rivière-du-Rempart, a intégré l’équipe d’Alteo Milling il y a trois ans, après avoir travaillé pour le groupe Mon Loisir. À l’heure où nous mettions sous presse, il était toujours dans le coma.

La police de Flacq et le ministère du Travail ont initié des enquêtes pour faire la lumière sur les circonstances de cet accident. Une enquête interne a aussi été ouverte chez Alteo Milling pour déterminer les causes de ce drame. Dans un communiqué officiel, la direction a tenu à s’exprimer sur ce qui s’est produit : «Le management d’Alteo Milling, arrivé sur place immédiatement après l’accident, suit de très près la situation. Nous apportons notre soutien à la victime et à ses proches.»

En attendant de trouver des réponses à ses questions, la famille de Gérard Baya ne peut que prier pour qu’il survive à ce drame et retrouve les siens.