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14 avril 2014 21:32
Il semble pouvoir à peine se tenir sur ses deux jambes. Et encore moins poser son postérieur sur une chaise. Se tordant visiblement de douleur, Neshan Surdha, 29 ans, traîne péniblement les pieds jusqu’à son salon où nous l’attendons. L’air fatigué et accablé, cet habitant de Vacoas semble souffrir le martyre. Arrêté le vendredi 4 avril pour une affaire d’escroquerie, il aurait été, dit-il, conduit au poste de police de Vacoas où des policiers l’auraient passé à tabac.
«C’était dans l’après-midi du vendredi 4 avril. Je rentrais chez moi après le travail quand un véhicule de la police m’a accosté. Les policiers à l’intérieur m’ont prié de les accompagner au poste de police pour y consigner ma déposition concernant une affaire d’escroquerie. J’ai suivi leurs ordres, mais une fois au poste de police, un sergent m’a injurié dès qu’il m’a vu alors qu’un constable m’a isolé dans une pièce et m’a frappé à coups de pied et avec une matraque», avance le jeune homme.
Mais son calvaire ne se serait pas arrêté là. «On m’a tellement battu que je me suis évanoui. Un policier m’a alors conduit à l’hôpital où le médecin de service a voulu me faire admettre. Mais le policier a refusé, prétextant que j’étais sous surveillance policière. Le lendemain, soit samedi, j’ai été présenté à la Bail & Remand Court. Mais je n’ai pas pu dire que j’avais été victime de brutalités car on m’avait menacé. De retour en cellule, j’ai été de nouveau roué de coups et cela a continué dimanche. Les deux jours, on m’a emmené à l’hôpital. Et lundi, j’ai été de nouveau présenté en cour et j’ai enfin pu dire au magistrat que j’avais été victime de brutalités. On m’a alors conduit au poste de police de Curepipe où j’ai enregistré ma déposition. Et durant la semaine, j’ai également porté plainte à la Human Rights Commission», soutient Neshan Surdha.
Selon le jeune homme, c’est suite à une plainte d’une voisine qu’il a été arrêté. «Je suis entrepreneur en aluminium. Une voisine avait sollicité mes services pour la livraison de portes et de fenêtres en aluminium. Je me suis retrouvé à court d’argent et je n’ai pas pu lui remettre une dernière porte. Donc, elle a porté plainte contre moi. C’est son droit. Mais on n’aurait pas dû me battre. On m’a uriné dessus. C’est ignoble. Même mes testicules n’ont pas été épargnés. Je vais devoir subir une opération très bientôt», précise notre interlocuteur. Suite à cette affaire, la Human Rights Commission a ouvert une enquête pour tirer cette affaire au clair.
Il porte des ecchymoses sur plusieurs parties de son corps.
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