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Par Elodie Dalloo
4 septembre 2017 15:11
Aurait-il pu être sauvé si le conducteur du véhicule l’ayant renversé lui avait porté secours ? C’est la question que se posent les proches d’Anand Mudhoo. Le vendredi 25 août, ce jardinier se rendait chez son employeur à pied lorsqu’il a été heurté de plein fouet le long de la Chebel Branch Road, à Richelieu. Le conducteur impliqué dans l’accident a pris la fuite. Ses proches ont été alertés par un ami de la famille qui passait par là et c’est son fils unique, Akshay, qui s’est ensuite rendu sur les lieux.
«Il était encore vivant lorsque je suis arrivé sur place mais avait perdu connaissance», explique Akshay. Hélas, après un jour d’hospitalisation, il a rendu l’âme, plongeant sa famille dans un profond désarroi. Une vive colère anime également les proches de la victime car la personne qui a heurté celle-ci s’est enfuie sans lui porter secours. Toutefois, le conducteur a pu être arrêté le mardi 29 août. La police a pu remonter jusqu’à ce motocycliste âgé d’une trentaine d’années et habitant Canot, grâce à des caméras de surveillance situées non loin du lieu de l’accident. Une charge provisoire d’homicide involontaire a été logée contre lui. «J’espère de tout cœur qu’il aura la punition qu’il mérite», lâche le fils de la victime.
Anand Mudhoo allait célébrer ses 56 ans en novembre. Son fils Akshay garde de lui le souvenir de quelqu’un de «bon, calme et très travailleur». Anand Mudhoo avait des projets plein la tête, notamment celui de terminer la construction de sa maison. Un rêve qu’il ne pourra jamais concrétiser.
Cela faisait cinq ans qu’elle avait pris de l’emploi à Maurice. Diane Ramanandafy, une Malgache de 32 ans, travaillait au département Qualité de la société Esquel (Mauritius) Ltd, à Beau-Bassin. «Elle était gentille et très proche de la religion. Nous n’avons jamais eu de soucis avec elle», confie Noor Somun, le directeur des Ressources humaines de l’usine.
Malheureusement, dans la matinée du lundi 28 août, la trentenaire a été victime d’un grave accident. Elle marchait le long de la route principale de Beau-Bassin lorsqu’elle a été heurtée de plein fouet par une voiture. Grièvement blessée, elle a été conduite à l’hôpital Jeetoo par le SAMU et admise à l’unité des soins intensifs. Mais elle a rendu l’âme dans l’après-midi. Le conducteur de la voiture impliquée – un habitant de Résidence Kennedy, âgé de 31 ans – a été soumis à un alcootest qui s’est révélé négatif. Une accusation provisoire d’homicide involontaire a été logée contre lui.
Les proches et collègues de la victime, dont sa cousine qui travaille pour la même compagnie, lui ont rendu un dernier hommage lors d’une cérémonie religieuse tenue dans la soirée de lundi. La compagnie Esquel a ensuite entrepris des démarches afin que le corps de Diane Ramanandafy soit rapatrié à Madagascar, mercredi. «Nous nous sommes aussi chargés des dépenses pour que sa cousine puisse prendre l’avion et assister à ses funérailles», nous confie Noor Somun. La victime laisse derrière elle un veuf et deux enfants âgés de 6 et 11 ans, qui vivent à Madagascar.
Elle est à l’unité des soins intensifs. Grièvement blessée dans l’accident qui a coûté la vie à son mari, Kajal Khoonkhoon ne sait pas encore que ce dernier n’est plus. Le vendredi 1er septembre, vers 8h40, la moto sur laquelle ils circulaient, en direction de Port-Louis, a percuté violemment une voiture bloquée dans les embouteillages à Riche-Terre, qui a, à son tour, heurté une autre voiture. Soodesh Khoonkhoon est mort sur le coup alors que sa femme a été conduite dans un état grave à l’hôpital.
Aujourd’hui, Kajal va mieux mais personne n’ose encore lui dire que Soodesh a perdu la vie. «Elle ne sait pas encore que son époux a endu l’âme. Nous ne lui avons encore rien dit parce que nous ne voulons pas la perdre elle aussi», explique Shalinee Jankee, une proche du couple. Elle a été la première informée du drame dans sa famille. «Vu que je travaille comme Nursing Attendant, j’ai appris la nouvelle assez vite et j’ai alerté toute la famille. C’est très dur à accepter, d’autant que le père de Soodesh souffre d’un handicap et que c’est lui qui s’en occupait», regrette-t-elle.
La victime laisse aussi derrière elle deux fils de 11 et 6 ans.
Pendant neuf jours, Louis Jasmin Boisseque, aussi connu comme Jocelyn, a lutté pour sa survie à l’hôpital Jeetoo. Le 20 août, cet habitant de Le Hochet, Terre-Rouge, âgé de 57 ans, a été victime d’un accident près du marché central de Port-Louis. Il occupait la place du passager sur la moto que pilotait son ami, un trentenaire, quand le deux-roues a heurté une bordure, projetant tous deux sur l’asphalte. Le conducteur a été admis en salle alors que Louis Jasmin Boisseque, plus grièvement blessé, a été conduit aux soins intensifs. Il a finalement succombé à ses blessures mardi après-midi. Un alcootest a révélé que le conducteur de la moto était sous l’influence de l’alcool au moment des faits. Il sera traduit en Cour sous une accusation provisoire d’homicide involontaire, une fois qu’il sera remis de ses blessures.
La route a encore ôté la vie à un motocycliste. Noored Mamode Coonja, un habitant de Cité Martial âgé de 48 ans, est la 103e victime de la route cette année. Il a rendu l’âme le vendredi 1er septembre, après 41 jours d’hospitalisation. Le 23 juillet, il circulait à moto, à Coromandel, en direction de Beau-Bassin, lorsqu’il a heurté une piétonne. Celle-ci, une pensionnée domiciliée à Beau-Bassin, avait perdu la vie. Grièvement blessé lui aussi, le quadragénaire avait été admis à l’Intensive Care Unit de l’hôpital Jeetoo. Il n’a finalement pas survécu à ses blessures.
Le nombre d’accidents survenus sur nos routes a connu une légère hausse pour le premier semestre – de janvier à juin 2017 – comparé à la même époque l’an dernier. C’est ce qu’a révélé Statistics Mauritius dans son rapport rendu public cette semaine. Au cours des six premiers mois cette année, 15 037 accidents de la route sont survenus, soit 4 % de plus que l’an dernier pour la même période avec 14 452 cas répertoriés. Des 15 037 accidents recensés, l’on dénombre 2 004 blessés graves (+4, 1 %). Cette fois encore, les conducteurs de deux-roues ont été les plus vulnérables car près de 40% des blessés étaient des motocyclistes. Ils sont suivis des passagers (24 %), des piétons (17%), des conducteurs (15 %) et des cyclistes (4 %). Durant le premier semestre, 73 personnes ont perdu la vie dans des accidents de la route et ce chiffre n’a cessé d’augmenter depuis. À l’heure où nous mettions sous presse, 103 personnes avaient péri sur nos routes depuis le début de 2017.
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