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6 avril 2015 12:43
Que s’est-il passé dans la nuit du dimanche 29 au lundi 30 mars à Argy, Flacq ? Selon la version des faits d’un témoin à la police, Claudinet Péronet aurait giflé Yannick Hector, 19 ans, suite à une prise de bec. Toujours selon le témoin, le jeune homme n’aurait pas digéré cette humiliation et serait parti, avant de revenir accompagné de deux autres personnes pour infliger une correction à Claudinet Péronet qui y a laissé la vie.
Questionné à ce propos, Stéphane Papillon, le gendre de Claudinet, a déclaré à la police n’avoir aucun souvenir de la gifle que celui-ci aurait donné à Yannick Hector. Il a aussi déclaré ne pas connaître les raisons pour lesquelles son beau-père et lui ont été sauvagement roués de coups cette nuit-là. Abandonnés dans une mare de sang, les deux hommes ont été transportés à l’hôpital aux petites heures du matin.
Claudinet Péronet, 50 ans, a subi une délicate intervention chirurgicale le jour même, avant d’être transféré aux soins intensifs où il est décédé 24 heures plus tard. Alors que son beau-fils, Stéphane Papillon, a été admis à l’hôpital SSRN, à Pamplemousses, où il devra subir une opération de la mâchoire pour cause de fracture.
Dans le sillage de cette affaire, trois personnes ont été arrêtées : Yannick Hector, 19 ans, son cousin Orlando Mascareigne et un ex-policier renvoyé de la force policière pour mauvaise conduite. Ils ont été présentés en cour où une charge provisoire de meurtre a été logée contre eux. Si après son arrestation, Yannick Hector avait fait valoir son droit au silence, il a toutefois fini par avouer sa participation à cette agression. Les deux autres suspects dans cette affaire, connus des services de police pour divers délits, ont également avoué leur forfait après que leurs noms ont été balancés par Yannick Hector.
Depuis le drame, Cindy Charlot, la concubine de la victime, ne cesse de réclamer justice. «Claudinet et moi avions emménagé ensemble à Riche-Mare, il y a quatre ans. Il était très tendre avec moi. Le jour du drame, après son retour du boulot, il est allé rendre visite à sa fille qui habite à Argy. Il devait aussi me ramener mon journal du dimanche et de quoi préparer le dîner. Mais il n’est jamais rentré», pleure-t-elle.
Peine capitale
Il est aux alentours de 15 heures, ce dimanche 29 mars, quand Claudinet Péronet quitte son domicile. Une fois chez sa fille, la conversation est bien entamée. Aux alentours de 20 heures, Claudinet, également père de trois autres enfants issus de son premier mariage, se fait raccompagner chez lui par son beau-fils Stéphane Papillon. Entre-temps, Cindy Charlot, elle, finit par tomber de sommeil en regardant la télévision. «J’ai été réveillée vers 1h50 lorsque j’ai entendu frapper à la porte. J’ai cru que c’était mon mari. Mais je suis tombée sur des policiers qui m’ont annoncé la nouvelle.» À l’hôpital, c’est le choc lorsqu’elle découvre son concubin complètement défiguré, saignant abondamment du nez. Très vite, celui-ci est conduit en salle d’opération. «On lui a enlevé la rate. Il a également eu le foie perforé. Ces assassins ne méritent pas de vivre», hurle-t-elle.
Elgela Peronet, la fille de la victime, est tout aussi remontée. Elle réclame la peine capitale pour ceux qui ont enlevé la vie de son père. «Mon père n’avait aucun ennemi. Il était très apprécié dans le village. C’était un excellent ségatier. D’ailleurs, il avait même remporté un concours de séga organisé par la MBC, intitulé Star 2000. Il avait remporté le premier prix en 2009 grâce à son séga La vie maléré.»
Elle réclame aussi justice pour le père de sa fille de 4 ans, Stéphane Papillon. Ce dernier, salement amoché, ne peut communiquer clairement en raison de sa machoire fracturée et expliquer les raisons de cette agression des plus barbares. «Ses oreilles ont également subi des dégâts. Il n’entend plus d’une oreille», explique Elgela.
Marlon Péronet, le frère de Claudinet, espère aussi que les meurtriers de ce dernier paieront le prix fort. «Mon frère n’a jamais manqué du respect à qui que ce soit. Il ne méritait pas une fin aussi atroce. Le pire, c’est qu’il a été battu à quelques pas de chez moi. Mais à aucun moment, je n’ai entendu ses appels à l’aide. Lui a-t-on bâillonné la bouche avant de le passer à tabac ?» se demande-t-il. Encore une question à laquelle devra répondre l’enquête policière qui est en cours.
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