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17 novembre 2014 01:41
Lundi 10 novembre. Une date noire pour les Patten. Celle qui illuminait leurs jours est partie brutalement. La petite Sarah, née le 25 juillet, est décédée alors qu’elle était placée à la garderie Pussy Cat, Curepipe. L’autopsie pratiquée par le Dr Sudesh Kumar Gundadin, chef du service médico-légal, a attribué le décès à une asphyxie. Le nourrisson a régurgité le contenu de son estomac. Sa nounou lui avait donné du lait quelques heures avant le drame.
Chez les Patten, la tristesse a vite laissé place à la colère. Samy Patten, le grand-père paternel de Sarah, un ancien assistant commissaire des prisons, veut que la lumière soit faite sur le décès de sa petite-fille. «Qu’on m’explique comment Sarah est morte par asphyxie !» lâche-t-il.
C’est vers 12 h 30 que tout bascule. Sophie, la mère de Sarah, reçoit un appel d’une préposée de la garderie. Celle-ci informe la Marketing Manager que quelque chose de grave est arrivée à sa fille. Elle est inconsciente. La direction de la garderie l’a fait transporter d’urgence à une clinique privée pour y recevoir des soins.
Peu après, la terrible nouvelle tombe. «Ma petite-fille avait déjà rendu l’âme à son arrivée à la clinique. C’est ce que le personnel soignant nous a dit. C’est la raison pour laquelle la direction de la clinique a dû alerter la police, car c’était un cas de dead body», relate Samy Patten.
Ce jour-là, la petite Sarah avait bu son premier biberon à 4 heures du matin. Sa mère, qui habite Albion, est allée la déposer à la garderie. Elle devait prendre son deuxième biberon peu après 8 heures.
«On devait lui donner entre 60 et 90 ml de lait. C’est le contenu de son biberon qui l’a tuée. Notre famille est accablée et très révoltée. La direction de la garderie n’a pas téléphoné pour donner des explications. La directrice et le personnel de la garderie n’étaient même pas présents aux funérailles de ma petite-fille», s’insurge Samy Patten.
«Un sourire d’ange»
La veille du drame, les Patten nageaient dans le bonheur. Samy Patten avait invité son fils Kevin (33 ans), un consultant en informatique, et sa bru à dîner chez lui à Port-Louis. La petite Sarah se portait comme un charme. «Elle nous a fait bien rire ce soir-là avec sa jovialité et son sourire d’ange. Elle était aussi en parfaite santé et ne souffrait d’aucune maladie. Notre monde s’est écroulé depuis lundi dernier. Mon fils et ma belle-fille sont tellement peinés qu’ils évitent de parler de ce drame pour ne pas souffrir», confie Samy Patten.
Selon nos renseignements, il ressort que c’est la première fois que la garderie Pussy Cat se retrouve mêlée à une enquête policière relative à une affaire de mort d’enfant. L’établissement a bonne réputation à Curepipe. La nounou qui était chargée de la surveillance de Sarah compte 24 ans d’expérience. La direction de la garderie s’est, à ce stade, refusée à tout commentaire. Une préposée de l’établissement a indiqué que la direction attend la fin de l’enquête policière et le rapport complet du médecin légiste avant de faire une déclaration. Et d’ajouter que le personnel est «dans une grande tristesse.»
De leur côté, Samy Patten et les siens réclament justice. Ils attendent également la fin de l’enquête policière pour décider s’ils vont entamer ou pas des poursuites contre la direction de la garderie Pussy Cat. Entre-temps, Sophie Patten a porté plainte à la police contre l’établissement.
Connaître la vérité, c’est ce qui motive désormais les Patten. Mais rien ne remplacera la perte de Sarah, partie trop tôt, alors qu’elle n’avait que trois mois.
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