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25 janvier 2016 03:38
C’est un homme traumatisé. Chez lui à Cité Florida, Débarcadère, Pointe-aux-Sables, Antoine Hypolite repense sans arrêt au cauchemar qu’il a vécu avec deux de ses amis. En ce jeudi 21 janvier, il a été autorisé à rentrer chez lui après deux nuits passées à l’Apollo Bramwell Hospital où il avait été admis le mardi 19 janvier. «Je suis encore sous le choc. C’est grâce à la police si aujourd’hui je suis en vie. Ce mardi-là, j’ai cru que ma vie allait s’arrêter et que la nacelle allait s’écraser au sol», soutient-il, en tremblant. Ce célibataire de 47 ans est employé chez Alpha Cleaning depuis un an et demi. C’est la première fois de sa vie qu’il a été confronté à une telle situation.
«J’ai pour habitude de nettoyer des vitres et d’être suspendu à plusieurs mètres du sol. Mais après ce qui s’est passé, je n’ai plus envie de continuer. J’ai failli perdre la vie», confie cet habitant de Pointe-aux-Sables. C’est vers 8 heures ce jour-là que ses collègues Laval Huree, 40 ans, un habitant de Mont-Roches, et Stéphanio Babet, un habitant de Vacoas âgé de 39 ans, ont pris place dans la nacelle afin de procéder au nettoyage des parois vitrées du bâtiment de la 1 Cybercity à ébène. Patrice Labour, un autre employé de la société, se trouvait, lui, au sol pour surveiller la descente de la nacelle.
«Mais alors qu’on commençait à descendre, la nacelle a basculé dans le vide et ne tenait plus que par un seul côté. Nous nous sommes retrouvés à balancer dans le vide. Tout s’est passé tellement vite. On criait de toutes nos forces», raconte Antoine Hypolite, visiblement choqué. À Vacoas, c’est le même traumatisme qui se lit sur le visage de Stéphanio Babet. Cela faisait sept jours seulement qu’il avait repris du service au sein de cette compagnie où il avait auparavant été employé pendant presque trois ans.
«Avant de commencer la tâche qui nous avait été confiée, un Health and Safety Officernous avait briefé sur les précautions à prendre, entre autres. Mais je n’arrive pas à expliquer ce qui s’est vraiment passé sur cette nacelle. Je suis sous le choc. Je suis en vie, c’est ce qui compte. Je ne remercierai jamais assez la police de nous avoir tiré de là», lance Stéphanio Babet, marié et père d’un enfant.
Pris au piège à plusieurs mètres du sol, il avance qu’il ne pouvait rien faire à part prier. «Je croyais que ma dernière heure était arrivée. Je priais, je priais. Et ce qui s’est produit par la suite est un miracle. La police a fait un excellent travail.»L’opération de sauvetage a été menée avec succès par les forces de l’ordre, notamment des membres du Police Helicopter Squadronet du Groupement d’intervention de la police mauricienne.
Dans un communiqué en date du 19 janvier, Alpha Cleaning tente d’expliquer ce qui s’est passé. «Suite à l’incident survenu ce matin au bâtiment 1 Cybercity, à Ébène, la direction d’Alpha Cleaning tient à faire ressortir que ses trois employés sont sains et saufs, et se dit soulagée de savoir qu’aucun blessé n’est à déplorer. Selon nos recoupements d’informations, les employés avaient pris toutes les mesures de sécurité comme l’exige la compagnie. Cependant, une mauvaise coordination entre deux des employés aurait provoqué la déstabilisation de la nacelle. Durant ses 30 années d’opération à Maurice, c’est le premier incident de ce genre que déplore la direction d’Alpha Cleaning. Nous suivons cette affaire de près et nous tenons à réitérer notre soutien à nos employés et leur famille. Nous tenons à faire ressortir que la sécurité de nos employés demeure l’une de nos priorités.»
Après cet épisode cauchemardesque, les trois rescapés se remettent lentement de leur traumatisme. Mais ils n’oublieront jamais qu’ils ont vu la mort en face.
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