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11 avril 2016 02:16
Dans les cœurs, de la peine à n’en plus finir. Sur les visages, un chagrin qui fend l’âme. En ce vendredi après-midi, Kaliami Ramigadoo, drapée d’un sari rose et entourée de ses proches, s’efforce de dire un dernier adieu à son fils Vivek Jeetoo, 17 ans. Lorsque le cortège funèbre quitte son domicile à Quatre-Cocos, elle ne peut s’empêcher de hurler de douleur. «Ne me quitte pas», ne cesse-t-elle de répéter alors que les larmes coulent à flots sur son visage.
Les femmes qui l’entourent tentent de la consoler. Mais elles sont elles-mêmes submergées par l’émotion et craquent. Veuve depuis environ deux ans, Kaliami a maintenant perdu son bras droit, l’homme de la maison, dans de tragiques circonstances. Vivek Jeetoo a été victime d’un accident de la route le 2 avril, à Isidore-Rose. Il était à motoavec son cousin Ritesh Jugan lorsqu’ils ont été heurtés par une voiture. Ritesh a été tué sur le coup alors que Vivek, grièvement blessé, a été admis aux soins intensifs de l’hôpital du Nord. Les deux cousins étaient les meilleurs amis au monde et faisaient tout ou presque ensemble.
«J’avais espoir que Vivek allait s’en sortir. On faisait des prières nuit et jour. Mais il m’a quittée», pleure Kaliami, également mère de deux filles âgées de 7 et 8 ans. Son fils, dit-elle, avait l’avenir devant lui. «Vivek n’allait plus à l’école. Il voulait se lancer dans la mécanique. J’allais l’inscrire au MITD. C’est lui qui prenait soin de ses sœurs quand j’étais au boulot. Je travaille à l’hôtel. Et le soir, il m’attend toujours en bordure de route pour que je ne rentre pas seule. »
À quelques pas de là, la cousine de Kaliami, Kavita Jugan, est tout aussi accablée d’avoir perdu son fils Ritesh. «Il n’allait plus à l’école car on faisait face à des problèmes financiers. Mais c’était un bon garçon, serviable et très respectueux», confie tristement sa mère. Son mari Sadanand, qui a perdu la vue suite à une intervention au laser qui a mal tourné, n’arrête pas de pleurer depuis le drame. «Ce jour-là, ils étaient sortis pour aller manger un mine bouilli. Hélas, le sort s’est acharné sur eux»,lâche-t-il en sanglot. Kavita ne peut pas non plus contenir ses larmes. «Depuis que son père a perdu la vue, Ritesh était aux petits soins avec lui. Mon fils, qui était l’avant-dernier de nos huit enfants, ne savait pas encore ce qu’il allait faire dans la vie. Il passait son temps à la maison, avec ses cousins, car on habite tous dans la même cour. Maintenant, avec ces deux décès, toutes nos habitudes vont changer. Rien ne sera plus pareil», dit-elle avec émotion.
Dans le sillage de cet accident, le conducteur de la voiture impliquée a été soumis à un alcootest qui s’est révélé négatif. Une charge provisoire d’homicide involontaire a été retenue contre lui. Les proches des deux victimes, eux, ne veulent qu’une chose : que justice soit rendue à Vivek et Ritesh, partis si jeunes et dans des circonstances tellement tragiques.
La tristesse a envahi le domicile de cette famille de Résidence-Safeland à Flic-en-Flac. Ce, depuis le décès tragique d’un des siens, Jaghen Yagambrun, 31 ans, qui a été retrouvé mort à côté de sa moto, dans la soirée du 7 avril, à Canot.
Mais jusqu’ici, Vanessa, la sœur de la victime, et sa mère Angèle sont dans le flou total quant aux circonstances entourant la mort de Jaghen. «A-t-il été victime d’un hit and runou bien a-t-il perdu l’équilibre ? En tout cas, nous ne savons pas ce qui s’est passé. En plus, l’endroit où il a fait cet accident n’est pas éclairé. Il serait temps que les autorités remédient à cette situation», s’insurge Vanessa.
Son frère, dit-elle, revenait de chez un ami à Petite-Rivière ce soir-là. «Il ne méritait pas de mourir ainsi. C’était un amoureux de la vie. Il était gentil et attentionné», dit-elle. Célibataire, Jaghen était employé comme mécanicien chez Emcar depuis plusieurs années. Selon sa sœur, il vouait une grande passion à tout ce qui touche au domaine de l’automobile. Cet ex-élève du Lycée mauricien, aussi connu sous le surnom de Yovin Beau-yeux, laisse derrière lui une famille déterminée à connaître les circonstances de sa mort. La police a ouvert une enquête.
Il a lutté de toutes ses forces pour sa survie. Hélas, malgré les soins qui lui ont été prodigués, Jean Roland Edouard, âgé de 51 ans, a rendu l’âme sur son lit, à l’hôpital de Candos, aux petites heures du matin, le 3 avril. Cet habitant de Baie-aux-Huîtres, à Rodrigues, a été victime d’un grave accident le 29 mars sur la route de l’Autonomie. La motocyclette sur laquelle il se trouvait a été percutée par une voiture conduite par un infirmier de 33 ans. Ce dernier, un habitant de Nassola, a été soumis à un alcootest qui s’estrévélé négatif. Transporté d’urgence à l’hôpital de Crève-Cœur, Jean-Roland Edouard, chauffeur à la MBC de Rodrigues, a été placé aux soins intensifs. Il a été transféré à l’hôpital de Candos le lendemain, à bord d’un vol d’Air Mauritius. Il a rendu l’âme quatre jours plus tard. Il laisse derrière lui une famille écrasée de douleur et des collègues qui pleurent sa disparition.
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