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1 février 2016 23:22
Ses yeux noirs et profonds sont envahis par la tristesse qui semble la consumer petit à petit. Dans sa vie, le soleil ne brille plus. Assise sur une chaise en face de sa belle-mère, sous la petite varangue recouverte de quelques feuilles de tôle, Cindy L’éveillé ne peut exprimer sa douleur. «Seule une personne qui a vécu une situation similaire à la mienne peut comprendre ma douleur», lâche-t-elle. Les yeux rougis, elle bouge la tête de gauche à droite, pleure chaudement dans un silence brisé par la voix de son époux Louis Jane, égalementanéanti par le chagrin. «Le rêve de tout parent est de voir grandir ses enfants et non pas de les enterrer», affirme ce dernier, une assiette à la main.
Ce mercredi 27 janvier, lorsque nous le rencontrons, il s’efforce d’avaler quelques bouchées de riz à l’heure du déjeuner. Le dimanche 24 janvier, Louis Jane L’éveillé, sa femme Cindy et le reste de leur famille ont vécu un véritable cauchemar. Ce jour-là, Frédérick, leur fils de 13 ans, a été victime d’un accidentà quelques pas du domicile familial, dans la rue Canon-Cassé à Petite-Rivière. L’adolescent rentrait chez lui en compagnie de son frère Cédric, 12 ans, et d’un ami de la localité, âgé de 11 ans, lorsqu’il a été projeté contre un mur par une camionnette qui faisait marche arrière.
Le véhicule, conduit par Eliza Augustin, 36 ans, était sous la responsabilité du mari de cette dernière, un employé à la compagnie Trait d’Union. Dans un premier temps, il a essayé de faire croire aux enquêteurs qu’il était au volant de la camionnette au moment de l’accident, mais des témoins ont démenti cette version et affirmé que c’était Eliza Augustin, mère de deux enfants et proche de la victime, qui conduisait.
Cette dernière, qui habite la même localité et qui ne possède pas de permis de conduire,a été arrêtée et fait l’objet d’une charge provisoire d’homicide involontaire. Son mari, testé positif à l’alcootest, a été placé sous le régime de la liberté conditionnelle et suspendu de ses fonctions. Le jeudi 28 janvier, Eliza Augustin a participé à une reconstitution des faits sous forte présence policière. Visiblement accablée, elle a demandé pardon à la mère de la victime.
Cindy L’éveillé, anéantie, veut plus que tout que son justice soit rendue. Elle lance aussi un appel à ceux qui prennent le volant en état d’ivresse ou qui conduisent sans permis : «Mon fils a été tué. Je ne pourrai jamais pardonner à ceux qui sont responsables de sa mort. Si vous avez bu de l’alcool, ne prenez pas le volant. Si vous n’avez pas de permis, ne prenez pas le volant. Préservez la vie des innocents.»
Son fils Frédérick, dit-elle, était en Form III, sectionprévocationnelle, au collège Bhujoharry, à La Tour Koenig, et était passionné de cuisine : «Il m’aidait toujours à préparer le repas. Il était très débrouillard. Le dimanche 24 janvier, il s’est réveillé et m’a aidée à nettoyer la maison avant d’aller à la messe. Il était enfant de chœur au sein de la paroisse de Saint Cœur de Marie à Petite-Rivière.»
Le jour fatidique, poursuit-elle, toute la famille s’était réunie autour d’un déjeuner. Puis, vers 16 heures, elle s’est rendue à son travail, à Rose-Hill. Mais une fois sur place, elle a appris que son fils avait été victime d’un accident. «Je suis allée directement à l’hôpital. Il était décédé cinq minutes avant mon arrivée. Mon fils Cédric a assisté à ce drame. Il a hurlé pour que la conductrice l’entende. En vain. Depuis, ma fille de 6 ans, qui souffre d’un handicap depuis la naissance,réclame son frère. Elle l’appelait Dada et me demande à chaque fois où il est.»
Le 7 février, Frédéric L’éveillé aurait eu 14 ans. Pour l’occasion, sa grand-mère prévoyait de lui faire une surprise. Mais le destin en a décidé autrement. La douleur de Cindy et des siens, elle, ne disparaîtra sans doute jamais. Il leur faudra apprendre à vivre avec.
Il a été transporté d’urgence à l’hôpital après avoir été percuté par une voiture, hier après-midi. Lui, c’est un garçon de 10 ans qui se bat actuellement aux soins intensifs. Selon nos informations, la voiture impliquée dans cet accident doublait un autobus en stationnement lorsqu’il a percuté l’enfant. à l’heure où nous mettions sous presse, l’état de santé de ce dernier était jugé préoccupant.
Laura Samoisy
Le silence qui règne à Awatar Lane donne des frissons. Seuls le bruit des véhicules sur la route et le vrombissement des moteurs d’avion sur le tarmac à côté troublent les habitants de cette ruelle située à Plaine-Magnien. Telle est l’atmosphère depuis le tragique accident qui a coûté la vie à la petite Salika Fugurally, 1 an et demi.
Cette fillette est décédée de ses nombreuses blessures après avoir été heurtée par une Toyota Vitz conduite par son cousin Alfez Peerbocus. Ce jeune homme de 21 ans faisait marche arrière lorsque l’accident s’est produit. Arrêté, il a dû fournir une caution de Rs 6 000 et signé une reconnaissance de dette pour retrouver la liberté. Il fait l’objet d’une charge provisoire d’homicide involontaire.
Le drame s’est produit le dimanche 24 janvier vers 17 heures. «Mon neveu, Alfez Peerbocus, venait de sortir de la cour au volant de sa voiture. Il a fait marche arrière après avoir constaté qu’il avait oublié son téléphone portable à la maison. C’est alors qu’il a heurté ma fille. Notre famille est doublement affectée par ce terrible malheur», lâche Zamah, 35 ans, le père de Salika.
Cet habitant de Souillac se trouvait chez lui au moment de l’accident qui a eu lieu chez sa belle-mère, à Plaine-Magnien. Il a appris la mauvaise nouvelle au téléphone. «Ma femme était en larmes. Elle réclamait ma présence à l’hôpital de Rose-Belle, avant de raccrocher. J’ai alors téléphoné à des amis qui font partie du personnel soignant de l’hôpital. C’est par eux que j’ai su que ma fille avait déjà rendu l’âme», raconte Zamah, également papa d’une fillette de 11 ans et d’un garçonnet de 8 ans.
Il considérait Alfez Peerbocus, l’auteur de l’accident, comme son fils, car celui-ci est orphelin de père : «Notre famille est très affectée. Nous sommes tous dans une profonde tristesse. Ma fille était la petite dernière de la famille et elle était très populaire auprès des membres de la famille et des voisins. Elle insistait tous les jours pour sortir dans la rue afin de leur dire bonjour.»
Le quotidien de cette famille ne sera plus jamais le même. «Nou les letan fer so travay», lâche Zamah, avant d’ajouter : «Je ne souhaite à personne de vivre un tel drame. Nous devons être unis pour traverser cette dure épreuve. Ma fille était joviale et pleine de vie. Nous allons devoir surmonter ce drame, même si le cœur n’y est pas.»
Jean Marie Gangaram
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