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Deux Mahébourgeois avouent le viol d’une touriste | La mère d’un des suspects : «Dur de croire qu’il en est arrivé là»

24 novembre 2014

Les deux présumés accusés ont avoué leur forfait et demeurent en détention.

Leurs actes et leurs aveux ont de quoi donner la nausée. Après avoir vidé quelques bouteilles de vin, Shakil Gaffar, 26 ans, et Achille Figaro, 21 ans, avaient tout bonnement décidé de trouver une femme pour abuser d’elle. C’était le lundi 17 novembre. «On avait l’intention de violer une femme», ont-ils déclaré à la police, sans manifester le moindre signe de remords, après leur arrestation le lendemain du crime. Leur victime : une touriste tchèque de 35 ans, qui s’était attardée sur la plage de Pointe-d’Esny.

 


À Mahébourg, où vivent les deux jeunes hommes, leur penchant pour la bouteille était connu, mais personne ne les croyait capables d’une telle atrocité. «Shakil est une autre personne quand il a bu. Il cherche la bagarre, même à la maison. Mais on est habitués à son comportement et on ne riposte pas pour éviter que la situation ne s’envenime. Mais je n’aurais jamais cru qu’il pourrait faire une chose pareille. Il a grandi dans un milieu où les femmes sont très présentes. Il est toujours entouré de sa sœur et de ses cousines, entre autres. Il s’est toujours bien comporté avec elles», explique la mère de Shakil Gaffar, complètement sous le choc.

 


Ce soir-là, son fils était à la maison lorsqu’Achille Figaro, qui habite à quelques mètres, est arrivé chez eux. «Ils ont dîné et ont dit qu’ils allaient faire un tour à la plage. Mais ne les voyant pas revenir, je suis allée voir la maman d’Achille qui m’a dit qu’elle les avait vus partir en emportant des bouteilles de vin», raconte-t-elle. À ce moment-là, les deux femmes étaient loin de s’imaginer que leurs enfants préparaient un scénario digne d’un film d’horreur.

 


Sous l’emprise de l’alcool, Shakil Gaffar et Achille Figaro évoquent l’idée de violer une femme. Puis, ils décident de passer à l’acte lorsqu’ils croisent une touriste française sur qui ils se livrent à des attouchements. «Mais elle a réussi à nous échapper et ses cris ont alerté les passants. Nous avons alors pris la fuite», ont-ils affirmé aux policiers. Les deux amis n’abandonnent pas pour autant leur projet. C’est alors qu’ils remarquent une autre touriste, allongée sur le sable. Sans la moindre gêne, ils s’approchent de cette ressortissante tchèque et lui proposent d’avoir des relations sexuelles.

 


«On l’a menacée»

 


«Elle a refusé. Alors nous l’avons violée», expliquent-ils tout simplement. La jeune femme est traînée de force dans l’eau. L’un des deux hommes la maintient tandis que l’autre tente de la violer. Mais la victime se débat dans l’espoir d’échapper à ses bourreaux. Face à sa résistance, ces derniers la transportent dans une pirogue et abusent d’elle à tour de rôle dans la petite embarcation.

 


La mère de la touriste, qui séjourne régulièrement à Maurice, s’inquiète de ne pas voir sa fille revenir au bungalow où elles logent. Des membres du personnel de l’hôtel l’accompagnent alors pour sillonner la plage, munis de lampes torches. Mais ils ne voient pas la jeune femme, toujours retenue dans la pirogue. «Quand on a vu des personnes avec des lampes, on a tout fait pour empêcher la fille de crier, on l’a menacée. Et quand les gens sont partis, on s’est sauvés», racontent les violeurs présumés. Leurs pulsions sexuelles assouvies, ils abandonnent leur victime, traumatisée. Sa mère l’a retrouvera peu de temps après, avant d’alerter la police. Depuis, la jeune femme est soignée dans une clinique privée.  

 


Arrêté le lendemain avec son complice, Shakil Gaffar a déjà eu affaire à la justice auparavant. «Il y a quelques années, il avait été impliqué dans le vol d’un appareil-photo. Il s’en était tiré avec une amende. Puis, en 2012, il a été arrêté en possession d’une arme. Il a été condamné à 18 jours de prison. Ce sont ses mauvaises fréquentations qui ont causé sa perte», soutient sa mère. Après deux échecs aux examens du CPE, le jeune homme s’était isolé chez ses parents pendant trois ans, avant de trouver un emploi. «Li enn zanfan trankil, zis kan li bwar li fer move», répète notre interlocutrice. Le mariage de son fils n’a d’ailleurs pas tenu à cause de ses problèmes d’alcool, selon elle : «Sa femme l’a quitté au bout de cinq mois.»

 


Les proches d’Achille Figaro, eux, n’ont pas souhaité nous parler de lui. Mais dans une tentative de justifier ses actes, ils lancent : «Bann touris la mem marse touni.» Tant que ce genre de mentalité perdurera, le combat pour éliminer la violence contre les femmes sera loin d’être gagné.

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