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Deux plaintes enregistrées pour brutalité policière

13 juillet 2017

Ashraf : «Mon fils n’arrivait plus à respirer»

 

Il souhaitait aller prendre des photos à la Ring Road, à Pailles, avec la nouvelle caméra achetée par son père. Mais cette virée à moto aurait mal tourné pour Soufyaan, 16 ans et habitant la localité. 

 

Dimanche dernier, vers 14 heures, il aurait profité de l’inattention de ses parents pour emprunter la moto de son père et aller rejoindre un ami. «Je dormais. Les roues de son vélo étaient crevées et il a pris ma moto sans permission», raconte son pèreAsraf.En route, l’adolescent, qui ne détient pas de permis de conduire, aurait heurté une moto de police. Et c’est par la suite que les choses auraient dégénéré. 

 

Le jeune homme, à qui nous avons parlé en présence de son papa, allègue n’avoir pas eu le temps de s’expliquer et que le policier qui se trouvait à bord du deux-roues et ses collègues se seraient arrêtés et l’auraient agressé au visage, au dos et aux jambes. Ils l’auraient également empêché de contacter ses parents. «Mon fils n’est peut-être pas un enfant de chœur mais les policiers n’avaient pas le droit de lever la main sur lui. Ils auraient dû le conduire au poste de police et informer ses parents», lâche Asraf. 

 

Soufyaan, 16 ans, allègue n’avoir jamais participé à un rallye illégal.

 

Il dit avoir appris que son fils avait eu des ennuis lorsque l’ami de ce dernier, témoin de son agression alléguée, est venu chez lui pour l’informer de ce qui se passait. «Lorsque je suis arrivé sur place, mon fils était à terre. Il n’arrivait pas à respirer.» Selon notre interlocuteur, les policiers auraient, en outre, endommagé le véhicule que conduisait son fils et auraient été sous l’influence de l’alcool.

 

Sauf qu’à en croire les services de police, Soufyaan participait à un rallye illégal au moment des faits et tentait de prendre la fuite lorsqu’il a heurté le véhicule du motard. Le jeune homme n’aurait, selon eux, jamais été brutalisé par les policiers. Des propos que réfute l’adolescent. «J’avais uniquement un ami qui circulait à moto à côté de moi. Il est impossible pour nous de faire un rallye si nous ne sommes que deux», dit-il. 

 

Suite à la collision, le motard et Soufyaan ont tous deux reçu des soins à l’hôpital Jeetoo. L’adolescent a ensuite consigné une déposition au poste de police de Pailles  en présence de ses parents. Mercredi, son père et lui se sont rendus à la Commission des Droits de l’Homme pour porter plainte pour brutalité policière. Une enquête a été ouverte. 

 


 

 

Ashok Makarchand : «Ma fille et mon épouse ont filmé la scène»

 

Il aurait eu une grosse altercation avec des officiers affectés au poste de police de Bel-Air/Rivière-Sèche dimanche dernier. Si Ashok Makarchand, 45 ans, allègue avoir été bousculé par un sergent et roué de coups sous les yeux de son épouse et de sa fille, les policiers affirment, eux, avoir été agressés par le quadragénaire. 

 

Une charge provisoire d’assaulting police avait été logée contre lui devant le tribunal de Flacq mardi. Il s’est acquitté d’une caution de Rs 5 000 et a signé une reconnaissance de dette de Rs 10 000. Ashok Makarchand a toutefois rapporté le cas à la Commission des Droits de l’Homme avant de déposer une plainte au Central Criminal Investigation Department (CCID). 

 

L’altercation entre le quadragénaire, qui souffre d’un handicap au pied gauche, et les policiers, se serait produite vers 21h30, à Petite Cabane, Camp-de-Masque. Des policiers effectuant une patrouille lui auraient demandé un renseignement alors qu’il se trouvait, avec sa femme et sa fille, dans sa voiture en stationnement dans la cour de sa belle-mère. Parce qu’il n’aurait pas été en mesure de les aider, les policiers lui auraient demandé d’appeler cette dernière. «Je leur ai répondu que s’ils avaient besoin d’elle, ce serait à eux de l’appeler. Ils se sont fâchés», raconteAshok Makarchand. 

 

Ashok Makarchand souffre d’un handicap au pied gauche

 

Les policiers l’auraient alors pris en contravention, car il n’aurait pas allumé ses phares, et lui auraient demandé son permis de conduire. C’est à ce moment-là que l’un des officiers et Ashok Makarchand auraient haussé le ton et que ce dernier aurait été tabassé. «Ma fille et mon épouse ont tenté de me défendre mais elles ont aussi été bousculées. Elles ont filmé la scène», confie Ashok Makarchand. La vidéo a d’ailleurs été publiée sur les réseaux sociaux. 

 

Cependant, du côté de la police, l’on avance que la victime aurait utilisé un langage inapproprié à l’égard des officiers qui se trouvaient sur place et qu’il aurait tenté de prendre la fuite après les avoir agressés. Ce que nie Ashok Makarchand. «Je n’aurais jamais été en mesure de courir. J’ai été victime d’un grave accident il y a plusieurs années et je me déplace difficilement.»

 

Sa prochaine comparution en cour est prévue pour le 5 décembre. L’enquête suit son cours.

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