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4 juillet 2016 04:08
Ce serait «enn program met nisa»qui se serait mal terminé pour Jean René Bran Juste, plus connu comme Bryan Juste. Le cadavre de ce jeune homme de 19 ans a été découvert tard dans la soirée du 1er juillet, dans les toilettes de l’ancien bureau de la sécurité sociale à la route Geoffroy, Bambous. Un lieu connu pour être un repère de drogués, selon les habitants de la région. Mandée sur place, la police a d’abord sécurisé les lieux avant de faire transférer la dépouille de ce jeune aide-chauffeur à la morgue de l’hôpital Victoria. Une autopsie y a été pratiquée le lendemain matin, soit hier, samedi 2 juillet.
Dans son rapport, le médecin légiste indique que Bryan Juste est mort d’un œdème pulmonaire provoqué par une overdose. Plusieurs prélèvements ont été envoyés au Forensic Scientific Laboratorypour les besoins de l’enquête. La police veut savoir s’il s’agit d’une énième victime des drogues synthétiques, après qu’elle a eu vent de certains éléments d’informations sur le jeune homme.
Le soir fatidique, un proche et un ami de la victime ont fait la découverte macabre. Depuis, Gloria, la mère de Bryan, est complètement abasourdie. Cette habitante de Coteau-Raffin peine à contenir ses larmes : «Fer zis enn mwa mo pa gagn to nuvel. Get kinn ariv twa zordi.»Marcel, le père de Bryan, et son fils David n’ont, eux, pas souhaité faire de commentaire sur ce drame.
Mais à Bambous, les langues se délient. «Il a été victime de ses mauvaises fréquentations», lance un proche de Bryan. Le jeune homme, dit-il, travaillait comme aide-chauffeur pour une compagnie productrice de béton. «C’était un bon garçon, renchérit un voisin. Il ne refusait jamais d’aider. Il faisait aussi du sport. Il pratiquait le ‘‘Muay Thaï’’. Il était membre du Bambous Martial Arts Sports Club où il a remporté un combat au Gala Muay Thaïle 30 mai 2015. Il a complètement changé depuis qu’il a perdu sa grand-mère paternelle. Il a commencé à fréquenter des personnes louches.»
À la mort de sa grand-mère, Bryan Juste, qui avait fêté ses 19 ans le 10 février, n’avait plus d’endroit fixe pour passer la nuit. «Il a un frère aîné. Ses parents sont séparés depuis très longtemps. Sa grand-mère était la seule personne qui se faisait du souci pour lui. Il a été très affecté par son décès. Il a commencé à fréquenter des drogués. Il dormait régulièrement dans les locaux de l’ancien bureau de la sécurité sociale à Bambous, qui lui servaient de lieu pour se défoncer. Il dormait aussi parfois chez un ami à Vacoas», avance notre interlocuteur. Ou encore sous le pont d’une rivière près de la demeure familiale.
Dans la soirée du jeudi 30 juin, soit la veille de la découverte macabre, ils sont nombreux à avoir vu Bryan rôder dans les environs de l’ancien bureau de la sécurité sociale où il aurait eu «enn program met nisa». Quelque temps plus tard, il aurait été aperçu dans un état second, toujours dans les environs. Il serait retourné dans le «repère de drogués» pour y passer la nuit. La police pense qu’il aurait fait une overdose alors qu’il se rendait aux toilettes. Ce qui pourrait expliquer pourquoi il portait diverses blessures sur le corps. Lorsque la police a recueilli son corps, il y avait également des traces de salivation excessive autour de sa bouche. La police a ouvert une enquête pour savoir qui était en sa compagnie ce soir-là.
Les funérailles de Bryan Juste ont eu lieu hier après-midi, en l’église de St Sauveur à Bambous. Où ses proches, affligés, lui ont dit adieu.
Les limiers de la brigade anti-drogue ont procédé à plusieurs grosses saisies de drogues de synthèse durant la semaine écoulée. La plus grosse opération a eu lieu à Trou-d’Eau-Douce, au domicile d’un habitant de Shivala Road. Lors d’une perquisition au domicile d’un vigile de 33 ans, les policiers de l’Anti-Drug & Smuggling Unit ont recueilli un sac en plastique contenant 405 grammes de cannabis synthétique. Deux autres sachets en plastique contenaient environ 10 grammes de la même drogue. Les policiers ont également saisi une balance électronique et 20 sachets qui devaient être utilisés pour le trafic de cette drogue de synthèse.
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