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Drame à Le Bouchon : Kennedy Laviolette victime de ses mauvaises fréquentations

15 avril 2015

C’est à proximité de ce bâtiment abandonné que la victime a été retrouvée.

«Ses fréquentations l’ont perdu», n’arrête pas de répéter McKenzy Laviolette. Ce jeune homme de 25 ans est très dur envers son père Kennedy, 47 ans, décédé dans des circonstances tragiques lors d’une soirée de beuverie avec un camarade à Le Bouchon. Il a succombé à de graves blessures à la tête.

 

L’affaire éclate le lundi 6 avril. Vers 8 heures ce jour-là, le corps de Kennedy Laviolette est retrouvé dans une mare de sang, dans la cour d’un bâtiment abandonné, à proximité de la chapelle du village. Mandé sur place, le personnel du Samu constate son décès. Il est transporté à l’hôpital où une autopsie est pratiquée. Le rapport indique que cet habitant de l’Escalier est mort suite à des «craniocerebral injuries». Il aurait été tué à coups de bâton et de pierre.

 

La Criminal Investigation Division de la région a procédé à l’arrestation du compagnon de beuverie de Kennedy Laviolette, un dénommé Marino Calou, 41 ans, vers 18h30 ce jour-là. Cet habitant de Le Bouchon est déjà fiché à la police pour divers délits. Il a comparu devant le tribunal de Mahébourg le lendemain, avant d’être reconduit en cellule, la police ayant objecté à sa remise en liberté. Mais il nie avoir tué Kennedy Laviolette. Dans sa déposition, il raconte que celui-ci est tombé du premier étage du bâtiment abandonné accidentellement. La police a toutefois objecté à sa remise en liberté sous caution. Il a été conduit en cellule policière.

 

Kennedy Laviolette a déjà eu plusieurs démêlés avec la justice. Il a déjà été condamné pour des cas de vol, entre autres. Son fils McKenzy est persuadé que le drame qui lui a coûté la vie est lié à son passé tumultueux : «Mes parents sont séparés depuis que je suis petit. Mon père était trop porté sur la bouteille. Il collectionnait les petits boulots pour avoir de quoi boire.» Kennedy Laviolette a aussi trois filles dont la dernière a 19 ans.

 

À Allée Jacques, où il habitait, Marino avait également ses habitudes. «Mon père et Marino se fréquentaient depuis un an seulement. Ils se voyaient seulement pour boire. Marino dormait dans le bâtiment abandonné. Mon père dormait également dans le bâtiment que son ami squattait. Ils en étaient venus aux mains après une violente altercation il y a deux mois. Je pense que Marino n’a jamais digéré cela.»

 

Ce jour-là, Kennedy dormait au premier étage de la demeure familiale en compagnie d’une maîtresse lorsque Marino aurait subitement fait irruption chez lui en passant par une fenêtre. Les deux hommes avaient échangé des coups lorsque Marino avait signifié son intention de partager le lit du couple. «Mo frer ti bien bat li sa zour la. Zot pa ti pe zwen ditou. In gagn zis de semenn depi ki zot in rekumans bwar ansam. Mo panse li gard vanzans», soutient Wilson, le frère de la victime.

 

Deux semaines avant le drame, Kennedy avait quitté les siens et avait vraisemblablement trouvé refuge chez Marino. Jenny, la nièce de Marino, le confirme : «Ils allaient pêcher ensemble pour avoir de quoi se nourrir et surtout de quoi boire. On les surnommait lekip lalkol parce qu’ils buvaient de l’alcool pur avec du jus de raisin, ce qui était moins cher que du rhum.» 

 

Du côté des proches de Marino, on se dit choqués par toute cette affaire. Selon eux, le présumé meurtrier de Kennedy Laviolette est victime d’une grosse injustice. «Mon oncle est venu nous voir lundi matin. Il disait que son ami s’était fracturé la jambe et blessé à la tête après avoir fait une chute. Il nous a demandé d’appeler une ambulance. Il disait que son ami avait très mal», explique Jenny, la nièce de Marino.

 

Marino a participé à une reconstitution des faits le mercredi 8 avril. Son passé de récidiviste ne risque pas de jouer en sa faveur lors de son éventuel procès pour meurtre, mais ses proches disent avoir confiance en la justice et croient en son innocence. Bien que beaucoup d’autres personnes sont persuadées du contraire.

 

Un autre frère Calou derrière les barreaux

 

Fleurino Calou, le frère cadet de Marino, est en prison, accusé d’un crime crapuleux. Il avait été arrêté en novembre 2010 pour le viol d’une jeune fille de 17 ans et le meurtre du petit ami de cette dernière, âgé lui aussi de 17 ans. Il aurait attaqué les deux jeunes alors qu’ils faisaient une petite balade au bord de la mer à Le Bouchon. Il aurait agressé le jeune homme avec un pied-de-biche, plus connu comme pins koulou, avant de violer la jeune fille. L’adolescent avait ensuite été enterré vivant sous une monticule de pierres dissimulée sous de la paille et des feuilles sèches. L’adolescente a, quant à elle, eu la vie sauve grâce à des passants qui sont intervenus pour lui porter secours. Fleurino Calou, qui a été arrêté peu après, avait déclaré qu’il avait l’intention de l’étrangler pour l’empêcher de parler.

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