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16 novembre 2015 01:44
Pendant dix jours, il a vécu chaque minute de survie de son fils comme une victoire. Shaid Jafferalli a toujours voulu croire que celui-ci sortirait du coma, bien que les avis des médecins ne laissaient rien présager de bon. État stationnaire, pronostic vital toujours engagé… Des mots secs qui, à chaque fois qu’ils étaient prononcés, plongeaient les Jafferalli dans une immense tristesse, sans pour autant leur faire perdre espoir. Hélas, Yaasir Jafferalli, 19 ans, n’a pas survécu à ses blessures. Il est décédé le 7 novembre.
«On y a cru jusqu’au bout. J’y ai cru. Mais personne ne peut aller contre la volonté d’Allah», soupire Shaid, 54 ans. Chez lui, rue Gorah-Issack à Plaine-Verte, l’atmosphère est pesante. Au fond d’une pièce, une dame âgée, la tête couverte d’une écharpe, le visage marqué par un profond chagrin, regarde fixement le sol. C’est Fatemoon, la mère de Shaid. En juillet, elle a réalisé le rêve de son petit-fils Yaasir en lui offrant une moto pour son 19e anniversaire. C’est sur ce même engin que le jeune homme a fait un accident le 28 octobre à Pailles. «Il rêvait d’avoir une moto. J’ai voulu lui faire plaisir en lui en offrant une. Mais cela lui a coûté la vie», pleure Fatemoon, 72 ans.
Cet élève de l’Islamic College à Plaine-Verte participait aux examens du School Certificate en cette fin d’année. «Mais il n’a pas pu terminer ses examens. Il lui restait les mathématiques, l’anglais et un autre sujet», souligne sa mère Zahiba, la voix emplie de tristesse. Le jour de l’accident, raconte-t-elle, son fils était allé se balader avec deux de ses amis qui étaient sur une autre moto. Yaasir était accompagné de son frère Sameer, 16 ans. Ce dernier, très secoué, raconte : «J’étais avec mon frère sur sa moto. À un moment, il m’a demandé de descendre et de l’attendre quelques minutes. Je ne savais pas où il allait. Peu de temps après, j’ai appris pour l’accident.» Yaasir, dit-il, était son meilleur ami. «On fréquentait la même école, on avait les mêmes amis et les mêmes passions.»
Fan de Facebook et de jeux vidéo, Yaasir rêvait de faire carrière dans la police. «Il a toujours été attiré par l’uniforme. Chez nous, personne n’est policier et il voulait être le premier flic de la famille», confie le père de la victime. Yaasir avait fêté son 19e anniversaire le 25 juillet. Il laisse derrière.
Traverser l’autoroute en dehors des passages cloutés ou des passerelles peut s’avérer fatal. Monique Favori l’a appris à ses dépens. Cette habitante de Nouvelle-France a été renversée par une voiture alors qu’elle traversait l’autoroute à hauteur de La Vigie, non loin de Dhanush Stone Crusher. La victime a été tuée sur le coup. Le chauffeur de la voiture, un habitant de Curepipe âgé de 62 ans, a été soumis à un alcootest qui s’est révélé négatif. Selon des membres de la famille de Monique Favori, cette dernière traversait la route pour aller prendre un autobus afin de se rendre chez elle à Nouvelle-France. Mère d’une adolescente de 15 ans, elle laisse derrière elle une famille écrasée de douleur.
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