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4 août 2015 03:07
Elle fait des ravages. Détruit des vies et brise des familles. Et l’apparition des drogues de synthèse qui envahissent le pays n’arrange pas la situation. La semaine dernière, Kaleem Bacsou, un habitant de Port-Louis, âgé de 21 ans, aurait trouvé la mort après avoir consommé de la drogue synthétique. Ces derniers temps, d’autres jeunes ont été emmenés dans les cliniques ou les hôpitaux, notamment à Brown Sequard, dans un état comateux après qu’ils auraient ingurgité cette drogue contre laquelle les médecins n’ont pas d’antidote et dont ils ne peuvent traiter que les symptômes.
Depuis plusieurs semaines, les brigades anti-drogue de l’île sont sur les dents pour combattre ce fléau. Et cette semaine, elles ont réussi plusieurs gros coups. Le mercredi 29 juillet, la brigade anti-drogue de Port-Louis a arrêté Pascal Joseph Chan Yuk Han, un habitant de Cap-Malheureux âgé de 29 ans, après avoir saisi 100 grammes de drogue synthétique estimée à Rs 100 000 à son domicile. La drogue, placée dans un colis et plusieurs petits sachets, une balance électronique et une somme de Rs 6 600 soupçonnée de provenir de la vente de ces produits ont été saisies.
Les limiers avaient eu vent que ce jardinier dans un hôtel de l’Est était impliqué dans la vente de drogue de synthèse dans la région Nord. Présenté en cour de Pamplemousses le jeudi 30 juillet, Pascal Joseph Chan Yuk Han n’a pas obtenu la liberté sous caution et a été reconduit en cellule policière.
Le lendemain, il a donné sa déclaration à la police en présence de son avocat. Il a expliqué que le colis retrouvé chez lui n’était pas destiné à la vente et que son contenu devait servir à sa consommation personnelle.
Toujours s’agissant de drogue de synthèse, la bridage anti-drogue du Port a réalisé un autre gros coup le mercredi 29 juillet en mettant la main sur un colis non réclamé par son destinataire. Ce dernier, Jayson Klein Carpen, un habitant de Cité Mangalkhan, Floréal, a été arrêté. Le colis de 31 grammes, qui contenait trois sachets de granulés, de cristaux et de poudre blanche, avec la mention Not for Human Consumption et en provenance de la Grande-Bretagne, ne portait toutefois aucune information concernant l’identité de son expéditeur. La police a ouvert une enquête pour remonter la filière.
La veille, le mardi 28 juillet, c’est Didier Dorian Olivier, un habitant de Résidence Kennedy, qui a été arrêté après un contrôle à l’aéroport de Plaisance pour une affaire de drogue. L’homme revenait de l’île de La Réunion lorsqu’il a été emmené dans les locaux de l’ADSU pour une fouille. La police a retrouvé 25 grammes de gandia cachés dans ses sous-vêtements. Il a été placé en détention et une charge provisoire d’«importation of dangerous drug» a été retenue contre lui.
Il y a quelques jours, le 21 juillet, Kevin Cuniah, un barman de 33 ans, habitant Saint-Pierre, a aussi été arrêté par la brigade anti-drogue de Port-Louis. Le jeune homme se pavanait dans l’enceinte de l’hôpital de Candos avec, en sa possession, de l’héroïne estimée à environ Rs 120 000. Cette brigade avait eu des informations selon lesquelles une importante livraison allait se faire dans la cour de l’hôpital de Candos.
Kevin Cuniah a déclaré aux enquêteurs que la drogue était pour sa propre consommation et qu’il l’avait achetée d’un vendeur opérant dans la région de Rose-Hill, mais qu’il ne pourrait pas identifier. Il a été présenté en cour de Rose-Hill sous une charge provisoire de trafic de drogue et n’a pas obtenu la liberté conditionnelle.
L’ADSU continue sa lutte de plus belle pour contrer la menace que représentent les drogues, surtout celles de synthèse, pour les Mauriciens.
Face à la situation, le travailleur social engagé dans la lutte contre la drogue au sein de l’association Groupe A de Cassis, invite les jeunes à doubler de vigilance. «Ne vous laissez pas tenter par les marchands de la mort. La vie est belle. Il ne faut pas la détruire. Pensez à vos parents, car ce sont les premiers à souffrir de cette situation.» Dean Runghen avance que, depuis que les drogues de synthèse sont en circulation, le nombre de parents qui contactent le Groupe A a augmenté. «Les jeunes ne doivent pas se laisser avoir par ces bourreaux de la drogue. Car, eux, sont issus de familles aisées, alors que le consommateur vit avec le minimum et est contraint de voler pour avoir sa dose.» Dean Runghen souligne que, selon ses observations, l’addiction aux drogues de synthèse se développe plus rapidement que celle aux drogues dites traditionnelles comme l’héroïne. «De ce fait, son effet se dissipe rapidement et le consommateur éprouve le besoin d’en consommer à nouveau après un court laps de temps. C’est pour cela que certains font des overdoses ou atterrissent à l’hôpital dans un état comateux.»
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