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25 avril 2016 03:11
«Mon filsest complètement traumatisé», ressasse Gulen. Cet habitant des Casernes à Curepipe, gérant d’une animalerie, respire mieux depuis que Warren a retrouvé la liberté. Il a cependant dû trouver Rs 220 000 pour payer les deux cautions fixées par la justice et signer une reconnaissance de dette de Rs 500 000, après la comparution de son fils devant la Bail & Remand Courtle vendredi 22 avril. Le jeune homme de 20 ans avait été arrêté le 10 avril sous une charge provisoire de trafic de cannabis. Celui-ci se trouvait dans un mélange constituant de la nourriture pour oiseaux saisi dans l’animalerie appartenant à sa famille.
Poursuivi sous le même chef d’accusation, Om Lombard, 48 ans, mannequin international de nationalité française et directeur d’une animalerie de Grand-Baie spécialisée dans la vente d’oiseaux exotiques et de leur nourriture, demeure pour sa part en détention. Il comparaîtra à nouveau en cour le lundi 25 avril. Cet habitant de Roche-Terre, Grand-Gaube, avait été arrêté le 13 avril après que de la nourriture pour oiseaux contenant du cannabis avait été retrouvée dans son commerce.
De retour chez lui, Warren s’est d’abord fait couper les cheveux avant de se raser, de se couper les ongles et de prendre un bain. Puis il est allé à la pharmacie pour acheter une crème réparatrice pour ses pieds endommagés durant sa détention. «Il est marqué à vie. Le lendemain de son arrestation, la police a dû l’emmener à l’hôpital en raison d’une allergie à la nourriture. Il était détenu à Vacoas. On l’a traité comme un trafiquant de drogue», précise son père.
Le calvaire de Warren est alors loin d’être terminé. «Il a été transféré à Alcatraz. Là-bas, il a eu d’autres ennuis. Il est arrivé en cour avec des savates. La veille, on l’avait menotté avant de le conduire à l’hôpital où il a reçu des soins aux pieds. Il avait été la proie de puces et de punaises. Pire, c’est dans sa cellule qu’il a fêté ses 20 ans. Mon fils est victime d’une énorme injustice», s’insurge Gulen. Il ne comprend pas pourquoi son fils a été arrêté alors que c’est lui qui dirige l’animalerie où la brigade antidrogue a effectué une descente le 10 avril.
«J’envisage des poursuites. Je ne comprends toujours pas l’attitude de la police dans cette affaire.Pourquoi n’a-t-elle pas attendu les résultats du rapport du Forensic Scientific Laboratory avant d’arrêter mon fils ? J’ai montré des preuves qu’il ne s’agit que de graines de cannabis stériles et que celles-ci ont été importées d’Europe avec l’aval des autorités. L’ADSU a fait fi de tout cela. J’ai eu le choc de ma vie lorsqu’un policier m’a dit “Bann la inn dir bizin aret ou garson. Inn gagn lord depi lao pou fer sa travay la”», souligne Gulen.
Il ne comprend pas non plus pourquoi les enquêteurs ont refusé d’entendre la version de l’importateur des produits en cause : «J’ai acheté ces graines à un bon prix auprès de Zoomania, l’animalerie dirigée par Om Lombard. Ce dernier les avait achetées à une entreprise spécialisée. Le directeur de cette compagnie est parti à l’ADSU avec son avocat pour dire que tout était en règle, mais les policiers n’ont rien voulu entendre. C’est révoltant.»
Warren et Gulen vont se rendre à la Commission nationale des droits de l’homme le lundi 25 avril pour dénoncer les circonstances de l’arrestation du jeune homme et les conditions de sa détention. L’importateur des graines pour oiseaux se refuse à tout commentaire pour le moment, selon Me Yatin Varma, son avocat. Du côté de la police, on explique que l’interrogatoire de l’importateur aura lieu une fois que le rapport du FSL sera disponible
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