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11 janvier 2016 03:09
Joyce Olla est persuadée que son épouxest mort parce qu’«il a été battu à l’hôpital». Âgé de 81 ans, cet habitant de Quatre-Bornes est décédé le samedi 2 janvier à son domicile. Le lundi 28 décembre, Edmond Olla avait été admis à l’hôpital de Candos en raison d’un d’excès d’acide dans l’estomac. «Il souffrait de ce problème depuis quelque temps et cela l’empêchait de manger et de respirer correctement. Le soir même de son hospitalisation, je suis allée le voir. On m’a autorisée à entrer,même si c’était en dehors des horaires de visite», explique Joyce.
Le lendemain, poursuit-elle, l’état de santé de son mari ne s’était pas amélioré. Inquiète, elle s’est à nouveau rendue à l’hôpital après les heures de visite. Mais cette fois, selon elle, les choses se sont passées différemment. «Un infirmier ne m’a pas autorisée à le voir. Je peux comprendre. Mais ce que je n’ai pas compris, c’est pourquoi il a refusé de remettre à mon épouxles effets personnels que j’avais apportés pour lui, notamment un téléphone portable», soutient-elle.
Le jour suivant, Joyce a pris soin de revenir pendant les horaires de visite. Et là, elle a eu un choc. «Edmondavait des ecchymoses sous les yeux, comme si on lui avait donné des coups de poings. Il pouvait à peine ouvrir les yeux. Il avait aussi des marques de strangulation sous le cou. J’ai fait des photos. On l’avait aussi ligoté àson lit. J’ai alors demandé au personnel soignant ce qui lui était arrivé. On m’a répondu qu’il s’était débattu et blessé avec son coude. Mais quand j’ai interrogé mon époux, il m’a dit qu’un infirmier l’avait battu. Des patients admis dans la même salle ont confirmé ses dires», raconte-t-elle.
Madame Olla a donc porté plainte pour coups et blessures et négligence médicale au poste de police situé dans l’enceinte de l’hôpital Victoria.«Vu la gravité de la situation, j’ai égalementinformé le directeur de l’hôpital qui a transféré Edmond aux soins intensifs. Àce jour, aucune mesure n’a été prise contre l’infirmier qui a frappé mon époux. Le 1er janvier, Edmond a insisté pour que je le ramène à la maison. C’est ce que j’ai fait et le lendemain, il est décédé d’un arrêt du cœur.»
Pour Joyce, il ne fait aucun doute que les mauvais traitements subis par son mari ont contribué à causer son décès. Contacté pour commenter ces accusations, le Dr Hauree, directeur de l’hôpital Victoria, nous a fait la déclaration suivante : «Une enquête a été ouverte et le ministère de la Santé a étéinformé. Le ministre prend personnellement ce cas très au sérieux. Nous allons suivre les procédures et prendre les mesures nécessaires en temps et lieu.» Affaire à suivre.
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