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Elle allègue avoir été agressée par ses voisins | Madvi Mungur : «J’ai vu la mort de près»

4 juillet 2016

Madvi Mungur : «J’ai vu la mort de près»

Dans sa tête, les images se bousculent. Elles lui viennent en rafales, réveillant chez elle les pires souvenirs. Le visage tuméfié, le bras plâtré, des bleus sur tout le corps, Madvi Mungur, 49 ans, porte encore les séquelles de son agression. Après 18 jours à l’hôpital et une opération, cette habitante de Bois-Rouge a du mal à reprendre une vie normale. Dans l’après-midi du 28 mai, raconte-t-elle, une vive altercation l’a opposée à l’un de ses voisins. Si les relations n’ont jamais été cordiales entre eux, ce jour-là les choses ont vraiment dérapé, dit-elle. «Il nous disait de ne plus utiliser l’allée que partagent toutes les familles qui habitent dans ce chemin. Ensuite, c’était les motos de mes fils qui le gênaient. Il y avait trop de bruit pour lui. Je vis ici depuis 23 ans. Comme toutes les familles, j’ai le droit d’utiliser ce chemin», raconte Madvi Mungur.

 

Cet après-midi là, son fils aîné revenait à la maison, affirme-t-elle, lorsqu’il a été pris à partie par ses voisins. Après une discussion, Anoop est rentré à la maison. Un peu plus tard, elle dit avoir remarqué qu’un groupe de cinq personnes, toutes de la même famille, rôdait autour de son domicile. Inquiète, elle serait allée à leur rencontre pour s’enquérir de la situation : «Mon voisin a commencé par me dire qu’il en avait assez d’entendre du bruit, puis le ton est monté. Il a commencé à m’insulter, à me traiter de tous les noms. Je lui ai dit qu’il allait trop loin et qu’il y avait une loi, mais il m’a dit que la loi c’était lui.»C’est là, affirme Madvi Mungur, que son voisin a sorti une arme pour la frapper au visage. Choquée et déstabilisée, elle s’est raccrochée à son portail, mais, soutient-elle, le groupe de personnes s’est jeté sur elle pour la tabasser. «J’ai vu la mort de près. J’ai cru que j’allais mourir. Je suis tombée et ils se sont acharnés sur moi en me disant qu’ils allaient m’éliminer.»

 

Sachant son fils à la maison, elle s’est mise à crier pour qu’il lui vienne en aide, mais lui aussi, souligne cette mère de trois enfants, aurait été pris pour cible : «Il y avait du sang partout. Je ne pouvais plus bouger tellement j’avais mal et puis j’ai vu à quel point ils battaient mon fils. J’ai pu mettre la main sur un bout de bois pour les taper aussi et les repousser.»C’est là qu’un ouvrier qui travaillait non loin de sa maison a accouru pour leur porter secours à la mère et le fils, et les transporter à l’hôpital où ils ont tous les deux été admis. À sa sortie de l’hôpital, Madvi Mungur s’est rendue au poste de police de sa localité pour porter plainte contre ses présumés agresseurs, mais a eu la surprise de découvrir qu’ils avaient déjà fait une déposition contre elle. Elle a été arrêtée sous une charge d’assault with premeditationavant d’être traduite en cour et libérée sous caution.

 

Trois de ses présumés agresseurs ont aussi été arrêtés avant d’obtenir leur libération sous caution. Nous avons tenté d’entrer en contact avec ces derniers, sans succès. Alors que la police a ouvert une enquête pour faire la lumière sur cette affaire, le fils de Madvi Mungur, traumatisé par ce qui s’est passé, a quitté le domicile familial pour se réfugier chez sa sœur. Elle aussi, confie-t-elle, n’arrive plus à rester seule chez elle. La peur de revivre ce cauchemar ne la quitte plus.   

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