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11 août 2015 02:57
C’est une femme traumatisée, qui vit constamment dans la peur. Ce, depuis le 8 juin, jour où la police a débarqué chez elle à Stanley et l’a emmenée prétextant avoir besoin de son aide pour identifier deux cadavres qui se trouvaient à la morgue de l’hôpital de Candos, dans le cadre de l’enquête sur la disparition d’une adolescente de 16 ans. La police soupçonne cette dernière d’avoir fugué avec l’ex-mari de sa sœur. Sweety Santokhee est mariée au frère de l’homme en question.
«On ne m’a pas conduite à l’hôpital, mais au poste de police de Vacoas. Sur place, on m’a interrogée et parlé de façon très brutale. J’ai eu un terrible choc. J’ai commencé à éprouver des douleurs au niveau du ventre. J’ai demandé aux policiers de me ménager, car j’étais enceinte. En vain. Lorsque je suis allée aux toilettes, j’ai vu que je saignais. Les policiers ont refusé de me conduire à l’hôpital, disant que je mentais. J’ai dû les supplier pour qu’ils acceptent. J’avais déjà perdu mon bébé», confie Sweety. Celle qui souhaitait devenir mère pour la deuxième fois a vu son rêve s’envoler en fumée.
Hospitalisée pendant plusieurs jours, elle a pu regagner son domicile et a porté plainte personnellement pour brutalités policières à la Human Rights Commission. Les questions qu’elle se pose sont nombreuses. «La police avait-elle le droit de me mentir pour m’emmener au poste de police ? Où sont passés les deux corps que j’étais supposée identifier ? Pourquoi a-t-on refusé de me conduire à l’hôpital une première fois ? J’estime que mes droits n’ont pas été respectés et je réclame justice», fait ressortir Sweety. Elle n’est pas la seule, dit-elle, à avoir été brutalisée ce jour-là.
Sa belle-mère avait aussi été embarquée par la police sous le même prétexte. Marquée par cet épisode, elle est suivie par un psychiatre de l’hôpital de Brown Sequard. «Je ne dors plus la nuit. Je stresse au moindre bruit. Je vis dans la crainte. D’ailleurs, depuis que la police a débarqué chez moi et nous a embarquées, ma belle-fille et moi, je subis les regards accusateurs de mon entourage. C’est très dur, car je ne suis au courant de rien dans la disparition de cette fille qui aurait fugué avec mon fils», avance la belle-mère de Sweety. Les deux femmes veulent plus que jamais que justice leur soit rendue.
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