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13 septembre 2016 03:28
Le silence qui règne au domicile des Gosto, à 9e Mille, Triolet, donne des frissons en ce début d’après-midi du jeudi 8 septembre. Un peu plus tôt, Devika et son époux Indarmun avaient organisé les funérailles de leur benjamine, Karishma. Cette même tente avait été dressée dans la cour il y a quelques jours pour le mariage d’une cousine qui habite dans la cour. Et deux semaines plus tôt, la famille était en fête à l’occasion du mariage d’un autre proche. Mais la joie a laissé la place à la tristesse cette semaine.
Aux petites heures du matin, le mercredi 7 septembre, Karishma Gosto s’est tiré une balle dans la tête avec son arme de service. Selon ses collègues, le drame a eu lieu vers 4h45, alors que la policière de 23 ans effectuait le station orderlypendant le third shiftau poste de police de Baie-du-Tombeau. Elle venait de relever son collègue, le constable Blaze, lorsqu’elle s’est tuée avec son arme, un revolver de calibre 0.38. Elle a été transportée par le Samu à l’hôpital SSRN où son décès a été constaté.
Karishma Gosto comptait deux ans de service au sein de la force policière. Elle avait fait la passing outparadele 14 mars 2014. Servir le pays au sein de la force policière est une histoire de famille chez les Gosto. «Mon fils aîné compte 12 ans de service. Ma fille cadette compte, elle, quatre ans de service. Karishma a toujours voulu être policière elle aussi», raconte Devika, la voix nouée par le chagrin.
Cette mère de famille a le cœur qui saigne, tout comme son entourage. Le soir du drame, Karishma a dîné avec ses cousines, avant de prendre la route vers 21 heures dans un véhicule de la police venu la récupérer. La nouvelle de son décès a eu l’effet d’une bombe. «Ma sœur ne méritait pas de mourir ainsi. Elle savourait à peine sa jeunesse. Elle était très joviale et adorait la vie. Elle a toutefois complètement changé depuis qu’elle a commencé à fréquenter un jeune garçon. On l’a su lorsqu’elle a changé son statut sur Facebooken janvier dernier. Elle disait qu’elle était en couple avec un policier du même âge et avait posté une photo d’eux sur sa page», confie Manisha, la sœur de Karishma.
Cette dernière, dit-elle, était toujours accrochée à son portable et restait enfermée dans sa chambre lorsqu’elle était en congé. «À en croire le visage de ma sœur, on déduisait qu’ils se bagarraient souvent car elle était souvent en larmes. On a également cru comprendre que le garçon était très jaloux et possessif. Une fois, on était partis pique-niquer en famille au Morne. Il était venu la rejoindre sur place en catimini», souligne Manisha.
Les Gosto avaient prévu de rencontrer la famille dudit jeune homme en août. Le rendez-vous avait été annulé à la dernière minute. «Ce garçon dit que ma fille avait des problèmes familiaux et qu’on n’acceptait pas leur union. C’est faux ! Il avait lui-même demandé à repousser la rencontre avec sa famille à novembre ou décembre sous prétexte que sa maison n’était pas encore prête. J’avais déjà économisé Rs 100 000 pour le mariage. De plus, le jour des funérailles de ma fille, le bijoutier est venu nous apporter les bracelets et les boucles d’oreilles en or qu’on avait commandés pour son mariage, au coût de Rs 40 000», souligne Devika.
Selon cette dernière et sa famille, Karishma aurait commis l’irréparable après une énième dispute au téléphone avec son amoureux. Cet habitant de l’Est a été transféré après la mort de Karishma. Il était, au préalable, affecté à la Special Supporting Unit. Contacté au sujet de ce drame, il est resté injoignable. Une enquête policière est toutefois en cours pour faire la lumière sur ce triste événement.
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