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6 octobre 2016 12:54
C’est sur la petite terrasse de son appartement à Upper-Dagotière qu’elle se protège, comme elle peut, de la pluie et du soleil. Cette situation dure depuis un mois pour Hemwantee Poorun,63 ans. Cette mère de deux enfants a été expulsée de sa maison le 24 août. Depuis, elle dort à la belle étoile, n’ayant nulle part où aller. Cela faisait plusieurs années, dit-elle, qu’elle n’arrivait plus à payer les mensualités de sa maison. Ainsi, suite à un ordre de la Cour, la Mauritius Housing Company l’a fait expulser.
Le mercredi 28 septembre, des manifestants se sont pointés chez Hemwantee Poorun et ont brisé le cadenas de son appartement afin qu’elle puisse y avoir de nouveau accès. Une vive altercation a alors éclaté entre eux et les forces de l’ordre mandées sur place. Quatre personnes ont été arrêtées le vendredi 30 septembre, après que la police a relevé les plaques d’immatriculation de leursvéhicules. Il s’agit de Mooneshsing Soondur, un habitant de Plaine-des-Roches, âgé de 26 ans, Teesul Churrun, un habitant d’Amaury âgé de 27 ans, Rajeshwar Ramkisson, un habitant de Cap-Malheureux, âgé de 53 ans, et Hemwunth Luchnee, un habitant de L’Amitié, âgé de 62 ans.
La veille, Ramprakashsing Budlorun, un habitant de Beau-Bassin, âgé de 34 ans, avait été arrêté. Il a retrouvé la liberté conditionnelle. Si tous ont reconnu qu’ils se trouvaient bel et bien à Dagotière le jour où l’altercation a eu lieu, les cinq hommes nient cependant avoir participé, de quelque manière, à cet incident.
Cette situation vient se greffer au calvaire d’Hemwantee Poorun qui, elle, n’a toujours pas trouvé de solution à son problème.«Je suis désespérée.Je suis seule au monde. Personne ne s’intéresse à mon sort. Je veux récupérer ma maison et y vivre. Pourquoi ne peut-on pas m’accorder cela sur une base humanitaire ? Je gagne une petite pension mensuellement et je dois subvenir aux besoins de mon fils malade. Ce dernier est allé vivre chez sa sœur qui elle-même vit dans des conditions très difficiles», explique-t-elle, les larmes aux yeux.
Un officier de la Family Unit du ministère de l’Égalité du genre s’est rendu à Dagotière le vendredi 30 septembre afin d’évaluer la situation d’Hemwantee Poorun. De son côté, Xavier-Luc Duval a entrepris des démarches auprès du Krishnanand Ashram de Calebasses afin de trouver un toit à la sexagénaire. Cette dernière ne souhaite toutefois pas être envoyée dans un ashram :«Je veux retourner vivre dans ma maison.»
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