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Par Elodie Dalloo
3 avril 2018 02:01
La tristesse, le choc et la colère prédominent dans le petit village de Highlands, à Phoenix. Depuis le mardi 27 mars, ce qui s’est passé au domicile de la famille Peerally, domiciliée à la rue Tout Court, est sur toutes les lèvres. Car nul ne se serait imaginé qu’Irshaad Peerally, 33 ans, plus connu dans son entourage sous le nom de Baba, aurait pu aller aussi loin un jour. Ce matin-là, vers 8h15, c’est un cri strident provenant du premier étage qui a alerté toute la famille. Sachant qu’il s’agissait de sa mère, Naheer*, 36 ans, a accouru pour s’enquérir de la situation. Et c’est à une véritable vision d’horreur qu’il a eu droit en entrant dans l’une des chambres.
Ces images, Naheer ne pourra jamais les effacer de sa mémoire. Car il s’agit là de la dernière fois où il a vu sa mère, Bibi Ferozia Peerally, 60 ans, en vie. «Je me brossais les dents lorsque je l’ai entendue hurler. Lorsque, je suis monté à l’étage, je suis tombé sur mon frère Baba lui assenant des coups de couteau. Au même moment, mon frère Nazim* est arrivé et nous avons agrippé Baba. Nous l’avons enfermé dans l’une des pièces pour pouvoir nous occuper ne notre mère», dit-il. Après avoir informé leur père et leur frère Jamil* de la situation, ils ont placé leur mère dans un van afin de la conduire à l’hôpital Victoria, Candos. «La dernière chose qu’elle m’a dite c’est ‘Baba inn batt mwa’ et elle a perdu connaissance», raconte l’époux de la victime, bouleversé d’avoir perdu sa moitié. Vers 9h50, le même jour, Ferozia Peerally a rendu son dernier souffle. L’autopsie pratiquée par le Dr Sudesh Kumar Gungadin, chef du médico-légal, a attribué son décès à un shock due to multiple stabbed wounds. D’après nos renseignements, Ferozia Peerally aurait été poignardée par son fils en tentant de l’empêcher de se donner la mort.
Arrêté par la police de Phoenix, Irshaad Peerally avait, dans un premier temps, été conduit à l’hôpital Victoria pour se faire soigner après avoir ingurgité une certaine quantité de produit nocif. Il a par la suite été transféré au High Security Ward de l’hôpital Brown Sequard, à Beau-Bassin. Il n’a pas encore été en mesure de donner sa version des faits. D’après les frères d’Irshaad Peerally, ce dernier n’avait jamais été de nature violente. «C’est le petit dernier de la famille ; un enfant gâté. Il s’est pourtant toujours bien occupé de nos parents. Ce n’est que récemment que son comportement a changé lorsque son épouse s’est rendue en Inde pour des soins. Vu qu’il n’avait pas de ses nouvelles, il pensait qu’elle l’avait abandonné et il avait commencé à sombrer dans la dépression», raconte Naheer.
D’ailleurs, son père l’avait même conduit à l’hôpital Brown Sequard la veille pour qu’il se fasse soigner mais les médecins l’avaient transféré à l’hôpital Victoria. «Lorsqu’il avait su que les médecins allaient le garder, il avait refusé et son père avait signé sa décharge pour le ramener à la maison.» Pour l’heure, les enquêteurs attendent qu’il se rétablisse pour pouvoir l’interroger. Quant aux obsèques de Ferozia Peerally, elles ont eu lieu le même jour.
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