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Fratricide à Trois-Boutiques : La détresse de Manisha Goorun après son accouchement

27 octobre 2015

La jeune femme et ses trois enfants sollicitent votre soutien.

Sa vie ne ressemblait pas tout à fait à un conte de fées. Mais Manisha Goorun, 28 ans, respirait quand même la joie de vivre, entourée de ses enfants et de son compagnon. Une vive altercation entre ce dernier et son frère a cependant tout fait basculer. François Goorun, le compagnon de Manisha, a assené un coup fatal à son frère Curtis. Si son autre frère Nicolas invoque la légitime défense, François Goorun a été arrêté et placé en détention.

 

Résultat : Manisha, qui a accouché d’une petite fille dans la nuit du samedi 17 au dimanche 18 octobre, se retrouve seule à élever le nouveau-né et ses deux autres enfants, Jason, 3 ans et demi, et Princessca, 1 an et demi. «Mo pa tro kone kouma pou fer pou sorti dan sa mizer la. Monn bizin aret mo garson maternel akoz problem finans. Enn sans ena bann bo frer ek bel ser pou ed nou. Kot zot kapav pou manze pou le moman», explique Manisha.

 

Lorsque nous la rencontrons le mardi 20 octobre, il ne reste plus de lait en boîte à donner au nourrisson, ni de couches et de lingettes. «Erezman ena dile maternel pou nouri so ti vant», lâche Manisha. Dans un coin de la chambre, une armoire bondée. De l’autre, un four à gaz qui donne l’impression de venir d’une autre époque, à côté duquel est posé un sachet de lait aux trois quarts vide. C’est tout ce qu’il reste à Manisha et les siens pour terminer la semaine.

 

Revenus précaires

 

Heureusement, ses deux autres enfants trouvent de quoi manger avec son beau-frère Nicolas qui occupe une des chambres de cette maison de Trois-Boutiques.  Allongée sur son lit, Manisha, elle, fait peine à voir. Les douleurs de l’accouchement sont toujours présentes. À côté d’elle, son petit bout de chou de 50 cm pour 2,92 kg dort paisiblement.

 

Ce même mardi, son compagnon  a été présenté au tribunal de Mahébourg pour sa deuxième comparution. Il est provisoirement accusé de l’assassinat de son frère Curtis qui a succombé à ses blessures après avoir été blessé à l’œil à l’arme blanche. En cour, la police a objecté à sa remise en liberté sous caution, car l’enquête n’est pas terminée.

 

Au terme de la comparution, les couloirs du tribunal ont été quelque peu animés. Manisha, malgré ses douleurs, tenait à présenter à son compagnon leur troisième enfant. Les policiers ont joué le jeu, pour le soulagement de Manisha et de François. «Il était ému de voir sa fille. Il était au bord des larmes. Il l’a tenue dans ses bras pendant quelques secondes, avant d’être reconduit en cellule policière. Je ne sais pas trop comment il va faire pour déclarer notre fille à l’état civil», dit Manisha.

 

Le couple vit ensemble depuis six ans. Jusqu’au soir fatidique, tout allait pour le mieux. Mais aujourd’hui, le quotidien de la jeune femme s’apparente à un parcours du combattant. François et Manisha ont pour seul revenu une aide sociale de Rs 4 200 depuis le mois de mai. François, qui marche avec une canne, et son frère Nicolas, qui se déplace à l’aide d’un déambulateur, ont été victimes d’un accident de moto à Plaine-Magnien. Ils touchent depuis une pension d’invalidité sur une base temporaire. Celle-ci a permis jusque-là de faire bouillir la marmite.

 

Mais Manisha craint de ne plus percevoir cette somme d’argent. «Ma priorité reste les produits de nécessité pour mes enfants et moi, car je ne sais pas si mon époux sera toujours éligible à cette pension dans quelques mois. Il nous manque beaucoup de choses. La liste est tellement longue que je ne sais pas par quoi commencer», confie notre interlocutrice.

 

C’est pourquoi elle fait appel à la générosité des Mauriciens. Ceux qui souhaitent lui venir en aide peuvent le faire en l’appelant au 5740 5423.

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