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3 mai 2016 03:14
Il tient difficilement sur ses jambes et marche péniblement, à pas lents. Bhoodeo Gaonjar, aussi connu comme Vikram, a été poignardé dans le dos à son domicile, à Montagne-Longue, lors d’une dispute conjugale le dimanche 24 avril, aux alentours de 19h30. Il a d’abord été transporté à l’hôpital de la localité, avant d’être transféré à celui de SSRN, à Pamplemousses, où il avait été admis aux soins intensifs.
La personne qu’il pointe du doigt n’est autre que sa femme Karishma, une enseignante. Cette dernière a été arrêtée et remise en liberté contre une caution de Rs 5 000. Elle affirme que son mari se serait blessé accidentellement et qu’elle ne l’aurait à aucun moment poignardé de son plein gré. Retour sur toute l’affaire.
«Cela faisait environ une semaine qu’on se disputait. C’était concernant un emprunt de plus de Rs 1 million, qu’elle voulait contracter pour sa famille. Je lui ai dit que je n’étais pas d’accord car on allait se retrouver en difficulté financière. Mais elle ne l’entendait pas de cette oreille. Ce soir-là, on a de nouveau eu une dispute sur cette affaire. J’ai perdu mon sang-froid. Je l’ai giflée et c’est là qu’elle a saisi un couteau et m’a attaqué dans le dos»,explique Vikram, tout en nous montrant ses blessures.
Contactée à cet effet, son épouse, elle, affirme que ce n’était qu’un accident. Depuis sa remise en liberté conditionnelle, elle a trouvé refuge chez ses parents à Grand-Gaube. «Mon mari était sous l’influence de l’alcool ce jour-là et on se disputait toujours à cause de cet emprunt. Je lui ai fait comprendre que mes parents allaient me remettre la mensualité du prêt. Mais il n’y avait rien à faire. Le problème est qu’il n’est pas en bons termes avec mon frère et c’est pour cette raison qu’il ne voulait pas que j’aille de l’avant avec ce prêt. Il m’a agressée. J’étais dans la cuisine et je coupais des légumes. Il était tellement violent que je me suis cachée dans une pièce de la maison. Il m’a suivie. Et au moment où je me retournais, lui aussi faisait le même mouvement et c’est là que le couteau l’a heurté», explique Karishma.
Sa démarche, dit-elle, était justifiée : «La maison de mes parents tombe en ruine. Le plafond menace de céder. Je ne peux pas les laisser ainsi. Ils ont tout fait pour moi. C’est grâce à eux que j’ai obtenu mon degree. Cela fait huit ans que je suis mariée et, durant ces huit ans, j’ai essuyé des coups et j’ai toujours fait le va-et-vient entre mon domicile et celui de mes parents. J’ai même été devant une cour de justice, mais il m’a convaincu de retirer l’affaire. Je regrette mon geste.»
Vikram, de son côté, maintient que son épouse l’a agressé ce jour-là. Au sujet des coups qu’il aurait infligés à son épouse dans le passé, ce Graphic Designer de profession déclare que «ce n’est pas (notre) première dispute conjugale»,sans affirmer ou infirmer les propos de celle-ci.
Ce cas rappelle tant d’autres. Car même si la violence conjugale touche surtout les femmes (voir hors-texte), de plus en plus d’hommes rapportent leur épouse ou partenaire pour cause de violence conjugale. Pas plus loin que la semaine dernière, un homme a été ébouillanté par sa partenaire suite à une dispute, alors qu’un ressortissant allemand aurait été tué par son épouse, une Mauricienne.
En chiffres
Les cas de violence conjugale rapportés dans des postes de police en 2015
Hommes : 341
Femmes : 2 517
Les cas de violence conjugale rapportés à la Family Protection Unit en 2015
Hommes : 802
Femmes : 3 445
Les cas de violence conjugale rapportés dans des postes de police de janvier à mars 2016
Hommes : 116
Femmes : 767
Les cas de violence conjugale rapportés à la Family Protection Unit de janvier à mars 2016
Hommes : 194
Femmes : 1 039
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