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5 mai 2014 16:05
La tristesse et la révolte se mêlent aux interrogations de cette famille de Chemin-Grenier. Ce depuis qu’un des siens, Sadir Rumjaun, aide-maçon de 27 ans, est mort dans des circonstances troublantes alors qu’il fuyait les éléments de l’Anti-Drug & Smuggling Unit (ADSU) de Chemin-Grenier, venus faire une perquisition à son domicile.
Les faits remontent au mercredi 30 avril. Vers 9h45, des agents de la brigade anti-drogue arrivent chez le jeune homme, un récidiviste notoire, munis d’un mandat de perquisition. En les voyant débarquer, Sadir Rumjaun aurait pris la poudre d’escampette et, dans sa course, aurait laissé tomber un sac qui contenait une certaine quantité de gandia. Peu après, une voisine a fait comprendre aux policiers que ce dernier s’était réfugié chez elle après avoir fait une chute et qu’il portait des blessures. Des policiers ont alors arrêté Sadir et l’ont transporté à l’hôpital de Souillac mais sur place, son décès a été constaté.
Ce n’est que bien plus tard que ses proches disent avoir appris qu’il était décédé, soit lorsqu’il a fallu présenter sa carte d’identité pour l’autopsie. Selon le rapport d’autopsie, Sadir Rumjaun est mort d’une rupture du foie. Une blessure qu’il aurait eue lors de sa chute accidentelle. Mais sa famille conteste cette version. Pour les Rumjaun, il y a trop de zones d’ombre entourant ce décès. «Expliquez-nous comment quelqu’un qui fait une chute n’a pas de blessures aux bras? Les policiers ont été très violents lors de la descente ce matin-là. Mo leker ti kapav arete sa zour la telma nu fine gagne per. Je ne suis pas la seule. Il y avait aussi mon fils aîné Sameer, mon benjamin Shaban et ma belle-fille Fazana», explique Yasmeen, 53 ans, la mère du défunt.
Sameer Rumjaun ne mâche pas non plus ses mots à l’égard des policiers : «Il est tombé et ils l’ont arrêté chez notre voisine. Nous voulons savoir pourquoi la police ne nous a rien dit ce jour-là. Un policier nous a déclaré qu’il était déjà mort quand ils l’ont emmené à l’hôpital. Nous voulons connaître les vraies circonstances de sa mort !» Sa mère allègue, pour sa part, qu’un policier du poste de police de la localité aurait refusé de consigner une déposition de son fils Shakeel, dans laquelle il comptait réclamer la présence d’un médecin du privé pour assister à l’autopsie. Le jeune homme s’est alors rendu au poste de police de Souillac où un autre policier l’aurait «berné» : «Il lui ont dit de se dépêcher d’aller récupérer le corps à la morgue qui allait fermer à 16 heures. Il a alors paniqué et n’a pas eu le temps de faire la demande voulue.»
Sadir Rumjaun, qui a un fils de 5 ans mais et qui vit séparé de son épouse, était connu des services de police pour avoir été impliqué dans des affaires de drogue, selon ses proches. «Il a déjà été arrêté dans le passé. Il était un consommateur de gandia. La police le harcelait depuis plus de deux semaines», souligne son frère Shakeel.
Interrogé sur cette affaire, le responsable du service de presse de la police, le constable Mooroogan nous a fait la déclaration suivante : «Une enquête est déjà en cours pour faire la lumière sur les circonstances de la mort de cette personne. C’est tout ce que je peux vous dire pour le moment.»
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