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Importation d’héroïne : le Belge Michael Sevilla dans les filets de l’ADSU

6 mars 2017

Le Belge fait l’objet d’une charge provisoire d’importation d’héroïne devant le tribunal de Grand-Port.

Il a éveillé les soupçons des éléments de l’Anti-Drug & Smuggling Unit (ADSU) en poste à aéroport avec ses faits et gestes louches. Ils ont eu raison de se méfier car Michael Sevilla, 31 ans, arrivé à Maurice le 21 février sur un vol d’Air Mauritius, en provenance de Johannesburg, avait 11 grammes d’héroïne dans l’estomac. 

 

Pressé de question, le Belge a admis avoir ingurgité de la drogue. Il a alors été admis à l’hôpital de Rose-Belle. Peu après, l’ADSU a recueilli le contenu de son estomac, un colis contenant 11 grammes d’héroïne. La valeur marchande est de Rs 165 000. 

 

Le personnel soignant l’a autorisé à quitter l’établissement hospitalier cinq jours plus tard. Ce qui a permis à la police de monter un «controlled delivery exercise» pour remonter la filière locale. L’opération a toutefois été «called off» le lendemain. Personne ne s’est pointé au rendez-vous pour récupérer le colis. 

 

Michael Sevilla a alors comparu devant le tribunal de Grand-Port où il fait l’objet d’une charge provisoire d’importation d’héroïne. Sur place, la police a objecté à sa remise en liberté sous caution arguant, entre autres, que l’enquête n’était pas encore bouclée. L’homme a été placé en détention jusqu’à sa prochaine comparution en cour. 

 

L’enquête connaît toutefois un rebondissement de taille le 1er mars, lorsque l’ADSU de l’aéroport découvre un colis suspect à la douane, en provenance d’Afrique du Sud, au nom de Michael Sevilla. Le paquet, contenant des bâtonnets d’encens, devait être livré par une compagnie de courrier rapide à une adresse précise à Mahébourg. Les policiers ont alors conduit le Belge dans le warehouse de la compagnie en question pour être confronté à ce nouvel élément. 

 

Le présumé passeur a nié avoir commandé le paquet en question. Dans celui-ci se trouvaient dix boîtes rectangulaires renfermant, chacune, six sachets, soit un total de 60 bâtonnets. Tous contenaient une poudre blanchâtre dissimulée à l’intérieur dont le poids total est d’environ 522,61 grammes. Ce qui est évalué à un peu plus de Rs 7,8 millions. La drogue a été saisie pour les besoins de l’enquête. 

 

Il nous revient que l’ADSU serait sur une bonne piste dans cette affaire. Le colis comportant les bâtonnets d’encens contenait un numéro de portable. Le Belge Michael Sevilla a nié en être le propriétaire. Les limiers de la brigade antidrogue mettent les bouchées doubles pour remonter au commanditaire. Ils veulent savoir s’il s’agit d’un autre réseau via la filière africaine. 

 

Les Casernes centrales ont également alerté leur homologue sud-africain pour enquêter sur l’expéditeur du colis. Il s’agirait d’un/e dénommé/e Wendy Magoro de la province de Gauteng, à Johannesburg, en Afrique du Sud.

 


 

L’ICAC ne lâche pas le réseau Chowrimootoo

 

Les limiers de la brigade anticorruption sont sur le qui-vive. Ils sont sur la piste d’un hors-bord qui serait parti vers Madagascar en vue de récupérer un important colis contenant de l’héroïne. Le commanditaire serait un membre du réseau Chowrimootoo. L’Independent Commission Against Corruption (ICAC) a déjà gelé des biens des membres de cette famille qui seraient mouillés dans le trafic d’héroïne. L’ICAC a également gelé des biens de certains de leurs proches. Ces derniers auraient fait des acquisitions importantes de façon inexpliquée depuis quelque temps. Plusieurs hors-bords ont ainsi été placés sous scellés en lien avec la grosse saisie de drogue, l’année dernière, à Résidences Kennedy où habitent les Chowrimootoo. Il y a également eu une importante saisie de ladite drogue par les gendarmes à La Réunion impliquant plusieurs Mauriciens. Ces embarcations ultrarapides auraient été utilisées pour importer de l’héroïne à plusieurs reprises de Madagascar et de La Réunion.

 


 

Étonnantes révélations à la commission d’enquête sur la drogue

 

L’ancien juge Paul Lam Shang Leen et ses assesseurs ont repris les travaux de la commission d’enquête sur la drogue. La semaine écoulée a été très riche en révélations. Quatre personnes ont été entendues. L’une d’elles est l’épouse de Steeve Serret, plus connu comme Polocco. Connu des services de police pour divers délits, celui-ci purge actuellement une peine de prison après avoir été trouvé coupable pour l’assassinat de Denis Fine. Lors de son audition, l’épouse de Polocco a dû s’expliquer sur son compte bancaire très bien garni. Paul Lam Shang Leen lui a ainsi demandé des explications sur d’importants transferts d’argent, soit Rs 384 000 en 2015 et Rs 208 000 en 2016. Elle a répondu qu’une tante vivant à l’étranger lui donne généreusement de l’argent à chaque fois. Elle a également été interrogée sur ses appels à des détenus. Elle a prétendu ne pas s’en rappeler. La commission reprend ses travaux bientôt. D’autres personnes soupçonnées d’avoir des liens avec des trafiquants seront entendues.

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