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10 juin 2014 02:50
«Nou finn perdi tou nou zafer.» Ce cri de désespoir, c’est celui de Prudence Stafford, 32 ans. Cette mère de famille – elle a trois enfants – est de ces habitants de Rivière-Noire qui ont perdu leur maison lors d’un incendie qui a éclaté dans la nuit de samedi dernier. Ce jour-là, les familles Stafford, La Boudeuse et Auguste ont été surprises par un nuage de fumée émanant de la maison de Louis André Stafford,
64 ans. L’incendie se serait déclaré lorsque la belle-fille de ce dernier, âgée de 23 ans, aurait mis le feu à un sofa alors qu’elle était sous l’influence de l’alcool. Le feu s’est vite propagé, touchant plusieurs maisons d’une même cour, à la rue Quatre Saisons. Vêtements, meubles et autres effets personnels sont partis en fumée, en quelques minutes seulement.
Depuis, les familles sinistrées ont trouvé refuge dans le Village Hall de la localité. Mais cette solution n’étant que temporaire, il leur faut impérativement trouver un autre endroit où vivre. Un nouveau chez-soi, c’est ce que recherche Prudence. «Nou pe rod enn bout terin pou nou mont enn ti lakaz», dit-elle. Pour l’instant, poursuit-elle, «nou pe viv au jour le jour», mais la fraîcheur n’arrange pas les choses. «Pe bizin bengn zenfan anba robine», fait-elle ressortir.
Francesca Auguste, 34 ans, est dans la même situation. Ses trois enfants – âgés de 13, 12 et 6 ans – ne se sont toujours pas remis de l’incendie de leur maison, dit-elle : «Ils sont encore traumatisés.» Traumatisée, Annette Stafford, 63 ans, l’est aussi. Les larmes aux yeux, cette dernière dit n’avoir qu’un souhait : trouver un lopin de terre afin d’y construire une maison pour sa famille.
Du côté des travailleurs sociaux de l’ouest de l’île, l’on s’interroge sur la lenteur de l’enquête visant à déterminer la cause de l’incendie. «Comment les procédures administratives peuvent-elles prendre autant de temps ?» s’insurge Marie-Anne Lagane.
En outre, les sinistrés comptent, parmi eux, deux retraités qui ne toucheront leur pension que dans deux mois, leur carte de retraités ayant été détruites durant l’incendie. «Ces gens sont dans la détresse et, à présent, on leur rend la vie encore plus dure. Ce n’est pas évident du tout», déplore-t-elle.
Nicole Papêche, vice-présidente du Conseil de village de Rivière-Noire, a, pour sa part, assuré que les familles touchées par cet incendie bénéficieront de l’aide du Trust Fund pour la construction de leur maison.
Contacté au téléphone, l’attaché de presse du ministère de la Sécurité sociale, a, lui, déclaré qu’un montant de Rs 104 088 a été remis aux quatre familles sinistrées afin de couvrir les frais de leurs besoins matériels. «On leur a demandé de s’enregistrer au Social Register of Mauritius afin que des arrangements soient faits dans l’immédiat en vue de l’obtention d’un terrain», affirme-t-il.
En attendant, les familles Stafford, La Boudeuse et Auguste vivent dans des conditions déplorables. Leur souhait : se trouver un nouveau toit. Pour ce faire, elles font appel à votre générosité.
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