Publicité
2 février 2016 12:36
Des témoignages les uns plus accablants que les autres à l’encontre du principal accusé du meurtre de Stacey Henrisson. Plusieurs personnes appelées à la barre de la cour d’assises cette semaine ont cloué Jayraj Sookur au pilori. À l’exemple de Natacha Jodha, une des meilleures amies de la victime.
Stacey, dit-elle, se confiait souvent à elle et lui faisait part des gestes déplacés que son beau-père, Jayraj Sookur, avait envers elle. «Il lui envoyait des messages d’amour. Lui disait ‘‘je t’aime’’ et voulait savoir si Stacey avait les mêmes sentiments pour lui»,a expliqué la jeune femme face aux jury. Son témoignage corrobore celui d’un autre témoin, Jocelyn André Vitry, le voisin de Stacey Henrisson.
Celui-ci a déclaré avoir fait la connaissance de la victime lorsqu’il s’est installé à Pointe-aux-Canonniers. Et c’est en promenant son chien qu’il a, dit-il, croisé Stacey qui s’est montrée très affectueuse avec l’animal. «Elle s’est mise à caresser mon chien et depuis ce jour, nous avions gardé de très bonnes relations. C’était une fille plutôt livrée à elle-même, sa mère vivant à Flacq et son père étant souffrant. Elle passait beaucoup de temps chez moi. C’est comme ça aussi qu’elle s’est initiée à la plongée puisque je travaille dans ce secteur. Elle avait la permission de ses parents pour venir à bord demon bateau», a-t-il expliqué en cour.
Toutefois, à la mort de Wills Henrisson, le père de Stacey, les choses auraient changé, selon Jocelyn André Vitry : «Elle a été contrainte d’aller habiter chez sa mère quand son papa est décédé. Il y avait aussi son oncle Clude qui voulait qu’elle habite chez lui à Rodrigues. Mais Stacey avait refusé. Quelque temps plus tard, elle était revenue sur sa décision et voulait vraiment aller vivre à Rodrigues. Ce changement était plutôt révélateur, car Stacey me confiait alors que son beau-père lui faisait des avances. Il lui avait dit qu’il l’aimait plus que sa mère Béatrice.»
Le témoin a également affirmé que l’une des enseignantes de Stacey Henrisson avait beaucoup plus d’affection pour elle que sa propre mère. «Stacey se confiait beaucoup à cette enseignante. Àmoi, elle avait dit que sa mère ne la protégeait pas. Et que Sookur avait des gestes déplacés envers elle, qu’il faisait de longs trajets pour la ramener à la maison», a-t-il dit. Jocelyn André Vitry n’a pas pu retenir ses larmes lorsque la cour lui a présenté une pièce à conviction, la caméra de Stacey Henrisson qu’il lui avait ramenée d’un voyage. L’appareil a été repêché dans une rivière.
Autre témoin appelé à la barre :l’orthodontiste de la victime, Raymond de Villiers. Ce dernier a dit avoir fait la connaissance de la Stacey Henrisson deux ans avant sa mort. Et c’est lui qui a aidé la police à identifier le corps grâce à son appareil dentaire.
La femme de ménage de l’accusé, pour sa part, a fait une révélation de taille. Elle a expliqué à la cour que le 6 mai 2012, Jayraj Sookur lui avait demandé de ramasser les effets personnels de Stacey afin de les distribuer dans un ashram. Et qu’elle avait vu l’adolescente pour la dernière fois le 4 mai 2012.
Bhavick Ramphul, le bras droit de Wills Henrisson, a aussi témoigné en cour. Il a affirmé qu’il n’avait eu aucune relation amoureuse avec la victime qu’il considérait comme sasœur. Et qu’il n’avait rien à voir avec la mort de la jeune femme.
Par ailleurs, l’inspecteur Monvoisin, le dernier témoin appelé à la barre cette semaine et l’enquêteur principal dans cette affaire, a balayé d’un revers de main les allégations de brutalités policières faites par Jayraj Sookur. «Le suspect était toujours accompagné de son homme de loi lors de ses différentes dépositions. Au moment de la reconstitution des faits, je lui ai lu ses droits et il a choisi d’y participer sans être représenté par un avocat», a-t-il soutenu.
L’enregistrement de la reconstitution des faits a aussi été visionné en cour hier, samedi 30 janvier, en présence des neuf membres du jury. Les auditions se poursuivront le mardi 2 février.
Publicité