Publicité
14 juillet 2014 13:26
C’est un véritable coup du sort. Kevin*, un collégien de 12 ans, a perdu un testicule après avoir reçu plusieurs coups aux parties intimes de la part d’un garçon plus âgé, pendant la recréation. L’agression a eu lieu le jeudi 3 juillet, dans la cour du collège Keats à Chemin-Grenier. Kevin raconte qu’il mangeait dans un coin sur le terrain de foot quand un élève de Form IV est venu le taquiner.
«Mon fils est très timide. L’autre garçon lui a fait une mauvaise plaisanterie sur sa coupe de cheveux. Mon fils s’était rasé le crâne à cause d’un problème de pellicules. Il s’est fait bousculer lorsqu’il s’est relevé pour changer de place. L’autre étudiant l’a fait tomber avant de lui assener un premier coup aux parties intimes. Puis il a récidivé avec d’autres coups au ventre avant de prendre la fuite», explique Amben*, le père de Kevin.
En rentrant chez lui ce jour-là, le jeune garçon n’a rien dit à sa famille. Le lendemain, il s’est rendu à l’école comme à l’accoutumée. Ce n’est que samedi matin que les parents ont découvert que Kevin avait un problème. Il avait du mal à se lever et à marcher, selon sa mère Amba*, car il ressentait des douleurs atroces au bas-ventre. Interrogé par son père, l’enfant finit par raconter sa mésaventure. Ne pouvant plus tenir, il demande qu’on l’emmène au dispensaire. Il sera ensuite transféré à l’hôpital.
Sur place, le garçon est admis en salle d’opération. «Ses testicules étaient tuméfiés après les coups. Le docteur nous a dit qu’il fallait l’opérer d’urgence. On lui a enlevé un testicule», raconte Amben. Le père fait alors une déposition au poste de police de l’hôpital peu après l’intervention chirurgicale, puis une autre le lendemain au poste de police de sa localité pour dénoncer l’agression de son fils.
Kevin rentre chez lui un jour plus tard. Sur les conseils du médecin, il garde cependant le lit. «Notre fils nous fait de la peine. Il ne peut pas partir à l’école car il ne peut pas marcher. On est très tristes pour lui. Il n’arrête pas de se plaindre car les douleurs sont atroces. De plus, les médicaments qu’on lui a prescrits ne calment pas ses douleurs», se lamente Amben.
Les proches du jeune garçon sont animés d’un sentiment de révolte. «L’agresseur de notre fils n’a toujours pas été arrêté sous prétexte qu’il est mineur et qu’il est en période d’examens. De plus, la direction du collège joue aux abonnés absents depuis cette affaire. Ce n’est d’ailleurs pas la première fois que notre fils se fait agresser. C’est pour cela qu’il ne nous a rien dit le jour du délit, parce que la direction du collège n’avait rien fait la première fois», souligne Amben, très remonté.
Le recteur du collège Keats, M. Mungly, et son directeur, Clément Wong, sont restés injoignables. Nous les avons sollicités à deux reprises, une première fois pour l’agression et une seconde fois après l’arrestation d’un collégien de 12 ans pour possession de gandia au sein de l’établissement. Ils n’ont jamais répondu à nos appels, encore moins à nos messages.
L’écolier blessé est, quant à lui, issu d’une famille de deux enfants dont il est le seul garçon. Son père est cardiaque et touche une aide sociale. Sa mère est femme au foyer. Ils vivent péniblement le drame de leur fils. «Lorsque notre fils aura retrouvé la santé, on va entamer des poursuites pour réclamer des dommages car son avenir est brisé», soutient Amben.
* Les prénoms sont fictifs.
Publicité