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L’affaire Ramgoolam : Pourquoi le contenu de ses portables pose problème

24 février 2015

L’ancien Premier ministre aux Casernes centrales.

Joue-t-il au chat et à la souris avec les enquêteurs du CCID ? Ce qui est sûr, c’est que Navin Ramgoolam a pris une longueur d’avance sur les enquêteurs, après avoir fait jurer un affidavit et demandé une injonction en Cour suprême, interdisant aux limiers d’accéder au contenu de ses six portables. Dans ce document légal, l’ancien Premier ministre avance qu’il s’oppose à cet exercice de la police, car la liste d’appels et de messages de ses trois iPhones, ses deux Nokia et son Blackberry, contiendrait des informations importantes sur la sécurité et les intérêts du pays.

 

Le CCID n’a toutefois pas encore dit son dernier mot. Cette unité envisage de loger une contre injonction parce qu’elle est d’avis que le contenu des portables de l’ancien PM pourrait aider dans les différentes enquêtes qui sont en cours, notamment concernant l’affaire Roches-Noires et celle de blanchiment d’argent allégué. Selon nos informations, les limiers de la criminelle croient que Navin Ramgoolam essaie de se mettre «on the safe side», car le contenu de sa liste d’appels et de messages pourrait être «damning» pour lui.

 

Que cachent les portables de Navin Ramgoolam ? Pourquoi ne veut-il pas que leur contenu soit divulgué ? Que contiennent réellement ces six téléphones ? Est-ce que le contenu serait une autre boîte de Pandore, après la découverte des Rs 220 millions dans ses coffres-forts et valises ? Est-ce que le contenu réserve d’autres grosses surprises de taille ? Autant de questions que se posent plus d’un aux Casernes centrales, depuis que l’ancien Premier ministre a réclamé cette injonction.

 

Certains se demandent également si Navin Ramgoolam tente d’utiliser des «delaying tactics» pour gagner du temps. L’on se souvient que, peu de temps après son arrestation, il avait dit aux enquêteurs qu’il n’avait pas les codes des coffres et que ceux-ci étaient en possession de son épouse, avant de revenir sur sa décision. Il avait aussi déclaré en cour qu’il n’avait pas de téléphone cellulaire lorsqu’on lui a demandé de fournir un numéro de portable aux enquêteurs, alors qu’il en a six à titre privé.

 

En tant que PM, il avait droit à une ligne sécurisée plus connue comme le téléphone rouge. Seuls le commissaire de police, le directeur du service des renseignements, le directeur de la brigade anti-drogue et le secrétaire au cabinet ont accès à cette ligne ultra-confidentielle. C’est ce jeudi qu’on sera fixé sur toute cette affaire lorsque la cour va entendre les arguments de ses avocats et ceux du Parquet. Affaire à suivre…

 


 

Le CCID se prépare pour d’autres interrogatoires

 

Après Navin Ramgoolam et Rundheersing Bheenick, ancien gouverneur de la Banque de Maurice, d’autres grosses têtes vont défiler aux Casernes centrales dans les jours à venir, dans le cadre de l’affaire de blanchiment d’argent allégué impliquant l’ancien PM. Ces personnes devront s’expliquer concernant l’argent contenu dans des enveloppes retrouvées dans l’un des coffres du leader du PTr. Les limiers connaissent déjà leurs identités respectives, car il y avait des cartes de visite à l’intérieur des enveloppes remplies d’argent. L’un d’eux serait le beau-frère d’un ancien ministre de l’ancien régime, directeur d’une grosse compagnie dont le contrat vient d’être résilié par le gouvernent actuel. Le nom d’un directeur d’une compagnie de transport privée figure également sur la liste des personnes qui seront interrogées.

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