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27 janvier 2016 04:45
Les dessous du meurtre de Stacey Henrisson, 16 ans, continuent de défrayer la chronique. Il faut dire que le procès aux assises du meurtrier présumé Jayraj Sookur, qui a débuté le 12 janvier, est riche en révélations et émotions. En cette deuxième semaine de procès, plusieurs témoins se sont succédé à la barre pour aider la justice à y voir clair dans cette affaire où une jeune fille a été tuée, le 5 mai 2012, avant que son cadavre ne soit jeté dans un ravin à Plaine-Champagne. Celui-ci a été découvert une semaine plus tard par un randonneur. Jayraj Sookur, le second mari de la mère de Stacey, est accusé d’avoir tué l’adolescente pour s’approprier ce que lui avait laissé son défunt père.
L’un des témoignages qui ont le plus retenu l’attention cette semaine, c’est celui de Ramdassen Tany, condamné à un an de prison pour complicité dans cette affaire. Il a été contre-interrogé par l’avocat de la défense, Me Avineshwur Raj Dayal. Interrogé quant aux sept différentes déclarations qu’il a données à la police concernant cette affaire, Ramdassen Tany s’est plusieurs fois contredit, notamment sur l’heure à laquelle les événements auraient pris place. Pour se justifier, il a déclaré à la cour qu’il n’avait plus les mêmes capacités qu’en 2012 en raison de son état de santé qui s’est détérioré depuis.
«Ou pe abriti mwa. Mo pa rapel, monn bliye», devait-il répondre à Me Avineshwur Raj Dayal, visiblement agacé face aux réponses du témoin. Il lui a alors lancé : «Mr Tany, c’est quoi la vérité ? C’est que Stacey a été tuée ?»Quoi qu’il en soit, Ramdassen Tany a, à maintes reprises, clamé haut et fort son innocence dans cette affaire en désignant Jayraj Sookur comme étant l’assassin de Stacey Henrisson. Il a ajouté qu’il n’était coupable que d’une chose : «Je reconnais que je l’ai aidé à se débarrasser du corps de Stacey. Celui-ci se trouvait dans un sac et, au moment où je le tenais avec l’aide de Jayraj Sookur, une partie du corps en est sortie», a-t-il déclaré. Autre comparution à la barre qui a retenu l’attention : celle de Lisette, la voisine du père de Stacey Henrisson.
Cette habitante de Pointe-aux-Canonniers a affirmé que, peu de temps avant sa mort, Stacey l’avait appelée pour lui faire part de ses craintes. «Elle m’avait téléphonée pour me dire qu’elle se sentait en danger. Je lui ai conseillée de se rendre à la police. Mais on a refusé de prendre sa déposition, car elle était mineure et n’était accompagnée d’aucun adulte. Je ne savais pas qu’elle était en danger de mort», a-t-elle confié en pleurs.
Le vendredi 22 janvier, c’était au tour de Clude Henrisson, l’oncle et parrain de la victime, d’être appelé à la barre. Il a avancé que Stacey l’avait appelé peu de temps avant sa mort pour lui demander son aide. «Elle m’a dit que j’étais son parrain et qu’il fallait que je l’aide, car elle se sentait en danger. Mais je n’ai pu venir pour des raisons financières», a avancé cet habitant de Rodrigues. Clude Henrisson a aussi réfuté l’une des déclarations du principal accusé qui avait affirmé qu’il était à Maurice au moment où Stacey a été tuée. Document à l’appui, le parrain de la jeune fille a prouvé qu’il avait pris l’avion de Rodrigues pour venir à Maurice, le 17 mai 2012, après avoir appris le décès.
Roopama Maistry, Compliance Officerde la Banque des Mascareignes, a également été appelée à déposer cette semaine. Interrogée quant au compte bancaire de l’adolescente, elle a déclaré que cette dernière avait un montant de Rs 844 022 à l’ouverture de son compte. Celui-ci a plus tard été débité d’une somme totale de Rs 842 805 en l’espace de cinq mois. Des retraits faits par Jayraj Sookur qui avait accès au compte bancaire de Stacey. Et deux jours après sa mort, soit le 7 mai, un retrait de Rs 70 000 avait été effectué, toujours par Jayraj Sookur. La Compliance Officerdevait révéler à la cour que la balance de la victime s’élevait à Rs 1 217 seulement au 20 mai 2012. L’affaire reprendra en cour d’assises demain, lundi 25 janvier.
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