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3 mars 2016 19:33
Les interrogations sont nombreuses. Mais les réponses inexistantes. Des réponses qui pourraient pourtant aider Laurianne et les siens à faire leur deuil suite au décès de Marlène Homet. Le cadavre en état de décomposition avancée de cette habitante de Piton a été retrouvé sur un terrain marécageux au Goulet, Terre-Rouge, le lundi 22 février. Ce sont des plongeurs de la National Coast Guard, mandés sur place, qui ont repêché son corps sans vie. L’autopsie, pratiquée par le Dr Chamane, n’a pu déterminer la cause exacte du décès.
Les proches de la victime, eux, sont révoltés.«Elle a été admise à l’hôpital pour des douleurs au ventre et des vomissements. C’est dans un cercueil qu’elle est rentrée à la maison. Nous n’avons même pas pu contempler son visage une dernière fois afin de lui rendre un dernier hommage. Ce qui s’est produit est impensable. Nous voulons avoir des réponses car il y a trop de zones d’ombre. Nous accusons le personnel de l’hôpital SSRN de négligence. Personne n’a su nous expliquer comment elle a pu disparaître de la salle sans que le personnel médical ne s’en aperçoive», s’insurge Laurianne, la fille de Marlène Homet.
Tout commence le mercredi 10 février. Ce jour-là, Marlène Homet, 70 ans, est admise dans la salle 2.1 de l’hôpital de Pamplemousses. Lors de la procédure d’admission, ses proches avisent le personnel médical qu’elle souffre de troubles de la mémoire. Le lendemain, vers 11h05, la famille de Marlène Homet reçoit un appel téléphonique de l’hôpital, lui indiquant que la patiente est autorisée à rentrer chez elle mais qu’elle devra attendre les heures de visite, à 15h30, pour quitter la salle. «C’est une infirmière qui m’a parlé. Elle m’a aussi dit que ma mère avait rendez-vous avec un psychiatre», explique Laurianne.
Vers 15h10, son fils Clyde constate cependant que sa grand-mère n’est pas en salle alors que ses effets personnels sont toujours à côté de son lit. Alertés, Laurianne et les siens commencent les recherches. Ce jour-là, Marlène portait une jupe à carreaux bleu et vert, avec une blouse mauve et des sandales à fleurs vert et blanc. «Pendant onze jours, on a gardé l’espoir de la retrouver. On a organisé plusieurs battues dans les villages avoisinants, sans succès. Alertée, la police a organisé plusieurs recherches. L’hélicoptère de la police ainsi que des chiens renifleurs, des éléments de la Special Supporting Unit et de la District Supporting Unit ont été mobilisés. C’est finalement au Goulet, à quelques kilomètres de Pamplemousses, que la dépouille de ma mère a été retrouvée. C’est mon neveu Jimmy qui a procédé à l’identification», précise Laurianne.
À l’issue de l’autopsie, les proches de Marlène ont été rassurés de savoir qu’il n’y avait pas eu foul play. Ses funérailles ont eu lieu le lendemain. «Nous avons vécu treize jours d’angoisse», confie Jean Gino, le compagnon de Laurianne. La famille a également fait une déposition au poste de police de l’hôpital SSRN. «Nous avons demandé à visionner les images des caméras de surveillance de l’hôpital. Nous avons été choqués d’apprendre que 6 sur 16 d’entre elles ne fonctionnaient pas. Les 10 autres n’ont pas de recording. Il y a trop de zones d’ombre», lâche Jean Gino.
Sollicité pour des éclaircissements, le responsable du service de presse du ministère de la Santé nous a expliqué qu’il ne peut pas commenter cette affaire car une enquête interne a été instituée. Les proches de Marlène Homet, eux, ne décolèrent pas. Ils ont retenu les services d’un avoué. Ce dernier a déjà fait délivrer une mise en demeure au ministère de la Santé en attendant d’éventuelles poursuites.
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