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11 avril 2016 02:00
Johnny André a le cœur brisé. Cet habitant de Bain-des-Dames est abasourdi de douleur depuis qu’il a perdu son fils Stéphano, 24 ans, dans des circonstances tragiques. Le jeune homme traversait l’autoroute à Bois-Marchand, dans la nuit du samedi 2 avril, vers 0h15, quand il a été renversé par une voiture conduite par le député du PMSD Thierry Henry. À l’immense chagrin de son père et de toute sa famille se mêle un sentiment de colère. «Ce politicien a menti», lâche Johnny.
Car dans un premier temps, c’est l’épouse du politicien, Vicky Henry, qui a été arrêtée car elle a déclaré qu’elle était au volant au moment de l’impact. Mais le lendemain après-midi, Thierry Henry s’est rendu à la police en affirmant que c’était lui qui conduisait. Placé en détention, l’habitant de Pointe-aux-Sables a comparu en cour le lundi 4 avril. Il fait l’objet de trois charges provisoires : conduite en état d’ivresse, refus de se soumettre à un alcootest et homicide involontaire. Son épouse Vicky, elle, est accusée provisoirement d’obstruction à l’enquête policière.
Les André, eux, mettent tout entre les mains de la justice. «Notre famille est brisée mais nous gardons l’espoir que justice sera faite. Mon fils a été tué le jour même de son anniversaire. Il fêtait ses 24 ans. Ce soir-là, Stéphano avait fait la fête chez ma sœur à Bois-Marchand avec ses cousins et des amis. Le lendemain, le petit groupe devait se rendre à la plage pour le dimanche Quasimodo. Au moment de l’accident, il traversait l’autoroute pour aller à une soirée dansante», raconte Johnny qui a appris la terrible nouvelle par un appel téléphonique de sa sœur.
Sous le choc, il a dû se rendre à l’hôpital de Pamplemousses pour identifier la dépouille de son fils : «Stéphano était déjà à la morgue. Son visage était intact mais il avait de nombreuses blessures sur plusieurs parties du corps. Je précise que ce n’est que le lendemain que j’ai appris que c’était le député Thierry Henry qui était au volant de la voiture. Je pensais qu’il allait y avoir un cover up.»
Une chose encore le met hors de lui : «Le député aurait dû venir nous présenter des excuses en personne au lieu de le faire à travers la presse à sa sortie du tribunal. C’est toutefois une bonne chose qu’il se soit dénoncé.»Le mardi 5 avril, les proches de Stéphano André ont tenté de s’approcher de Thierry Henry et de son épouse, lors de la reconstitution des faits, pour réclamer des excuses. Johnny André et sa femme Sabrina, ainsi qu’Ancy et Eliette, la grand-mère et la tante de Stéphano, étaient sur place pour déposer des fleurs. Toutefois, les policiers ne les ont pas laissés s’approcher des Henry pour des raisons de sécurité. Ce qui a attisé leur colère.
Maintenant, les André devront apprendre à vivre avec leur douleur et le vide laissé par Stéphano. «Illaisse aussi derrière lui un bébé d’un an. Il vivait en concubinage avec une fille de 17 ans. Cette dernière est actuellement à Rodrigues. Quel sera l’avenir de cet enfant et de sa mère ?» se demande Johnny. Stéphano était issu d’une famille de sept enfants dont il était le quatrième et il travaillait comme aide maçon. Ses funérailles ont eu lieu le lundi 4 avril en l’église de Cassis, puis au cimetière de Saint-Georges. Ils étaient nombreux à lui rendre un dernier hommage. Tous se souviennent de lui comme d’un «bon vivant» et aussi quelqu’un de «très pieux»qui n’hésitait jamais à «aider son prochain»dans la mesure de ses moyens.
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