Publicité
Par Elodie Dalloo
11 septembre 2018 02:36
Ils sont sur le qui-vive. Les limiers de l’Anti-Drug and Smuggling Unit (ADSU) et les officiers de la Mauritius Revenue Authority (MRA) ne lésinent pas sur les moyens pour faire reculer le trafic de drogue à Maurice. Et face à eux, il y a des trafiquants tout aussi déterminés à faire entrer des produits illicites sur notre sol. Car malgré la vigilance accrue des enquêteurs, les importateurs de drogue usent de tous les subterfuges imaginables pour arriver à leurs fins. Depuis le début de cette année, d’innombrables arrestations ont ainsi eu lieu après des saisies effectuées à l’aéroport Sir Seewoosagur Ramgoolam. Et rien que cette semaine, trois nouvelles opérations se sont avérées fructueuses pour la brigade antidrogue.
Son idée était délicieusement mauvaise. Bibi Roobina Shaik Silar, 42 ans, une habitante de Rose-Hill, fait partie de ceux qui n’ont pu échapper au flair des Customs Officers de la Mauritius Revenue Authority cette semaine. Le mercredi 5 septembre, cette femme au foyer, reconvertie en passeuse, a été interceptée à l’aéroport en rentrant d’un voyage à l’île de La Réunion. Elle avait, dans ses bagages, quatre boîtes de Ferrero Rocher qui, après avoir été soumises à un scan, se sont révélées contenir des substances aux formes irrégulières.
Sollicités, les limiers de l’ADSU ont examiné de plus près les chocolats et ont découvert qu’ils renfermaient une substance marron foncé. Et lorsque le chien renifleur Otto a réagi positivement à la substance, les enquêteurs n’ont pas tardé à comprendre qu’il s’agissait de haschisch. Au total, 4,13 kg de cette drogue, dont la valeur marchande s’élève à Rs 12 millions, ont été saisis.
Interrogée sur sa provenance, Bibi Roobina Shaik Silar a indiqué aux limiers de l’ADSU qu’une Mauricienne lui avait remis les boîtes de chocolat alors qu’elle se trouvait à l’île sœur, lui indiquant qu’un de ses proches les récupérerait à Maurice. Mais lorsque les enquêteurs de la brigade antidrogue ont mis sur pied un exercice de livraison contrôlée, le jeudi
6 septembre, celle-ci n’a rien donné. Pour l’heure, une charge provisoire d’importation de drogue pèse sur la quadragénaire. Elle reste en détention le temps que se poursuive cette enquête.
Toujours à l’aéroport, le personnel de la MRA a aussi intercepté une ressortissante suisse de 51 ans. La passagère, une thérapeute, est arrivée dans l’île en provenance de Paris dans la matinée du mardi 4 septembre. Son comportement suspect a attiré l’attention des officiers. Il s’est avéré, après une fouille, qu’elle avait dans ses valises un sac en plastique contenant 14 pochettes en tulle renfermant du gandia, ainsi qu’une crème fabriquée à partir de cannabis. Interrogée, la quinquagénaire a indiqué aux enquêteurs que les feuilles lui servaient d’herbes médicinales et qu’elle utilisait la crème comme antidouleur. Son compagnon de voyage a aussi été fouillé mais aucune substance illicite n’a été découverte dans ses affaires. Après avoir comparu en cour le même jour, sous une charge provisoire de possession de drogue, elle a été libérée sous caution.
La brigade antidrogue a également procédé à l’arrestation d’une mule cette semaine. Soumis à une fouille à son arrivée, le dimanche 2 septembre, un Ougandais de 37 ans a craqué sous la pression et déclaré aux limiers de la MRA avoir ingurgité des boulettes d’héroïne avant de prendre l’avion à Nairobi, au Kenya, même si rien de compromettant n’a été retrouvé dans ses bagages. Arrêté, il a été admis à l’hôpital de Rose-Belle où il a restitué 58 boulettes de drogue. Au total, 932 grammes d’héroïne d’une valeur marchande de Rs 13 millions ont été récupérés. Le trentenaire a comparu devant la cour de Mahébourg mercredi, où une charge provisoire d’importation de drogue a été logée contre lui. Une enquête est en cours afin de déterminer l’identité de ses contacts locaux.
Publicité