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1 janvier 2017 21:49
Personne n’arrive à comprendre comment Dharamdeo Neliah a pu basculer dans une telle horreur, une telle folie meurtrière. Même pas sa belle-mère qui avoue qu’aucun signe ne laissait présager qu’il allait un jour tuer sa femme Madhvi Jaypaul et la laisser se décomposer dans leur maison pendant plusieurs jours. Pleurant à chaudes larmes, Poosmawtee Dindoyalconfie que son gendre était de nature très calme. «Quand il parlait, c’est à peine si on entendait sa voix.» Le jeudi 29 décembre, toute son existence a basculé lorsqu’au bout du fil, la police de Souillac lui a appris le décès tragique de sa fille aînée.
«J’étais sans nouvelle d’elle depuis le 24 décembre. Je l’appelais sur son téléphone, mais c’était toujours hors service. Dharamdeo, lui, était joignable au téléphone. Il m’avait appelée deux fois, deux jours de suite, pour me dire que ma fille s’était enfuie avec un autre homme», confie la mère de la victime, désemparée. Mais en réalité, Dharamdeo Neliah, un habitant de Surinam âgé de 49 ans, avait déjà tué celle qu’il avait épousée religieusement il y a trois ans, à coups de machette. Une fois son forfait commis, il a conservé le corps de la jeune femme de 37 ans dans la maison où le drame s’était produit pendant cinq jours.
Ce n’est que dans la soirée du mercredi 28 décembre, après s’être confié à sa mère, qu’il s’est rendu au poste de police de Souillac pour tout déballer. La police s’est alors rendue au domicile du couple et a découvert le corps en décomposition de Madhvi Jaypaul dans un lit. L’arme du crime a aussi été retrouvée sur place.
À Surinam, où vivaient Dharamdeo et Madhvi, le voisinage est choqué par ce meurtre atroce et étonné que l’homme ait pu en arriver à commettre un acte aussi barbare. «Il était doux et gentil. Tout comme Madhvi. La nuit du crime, je n’ai entendu aucun bruit. Mais depuis quelques jours, je sentais une odeur nauséabonde. Je croyais que cela provenait des déchets. En fait, c’était le cadavre de Madhvi», témoigne une voisine atterrée sous le couvert de l’anonymat.
Mère de trois enfants de 18, 16 et 14 ans, Madhi Jaypaul s’était séparée de son époux depuis plusieurs années et vivait chez sa mère jusqu’à ce qu’elle fasse la connaissance de Dharamdeo Neliah. «Ils se sont mariés religieusement et elle est allée vivre chez lui. Mais ils se disputaient de temps en temps. Et Madhvi venait se réfugier chez moi. Il y a deux semaines, elle avait de nouveau déserté le toit conjugal car son mari l’avait frappée après une dispute», souligne Poosmawtee Dindoyal qui nage en plein désespoir.
Elle raconte qu’elle a vu sa fille pour la dernière fois le 21 décembre. «Elle m’avait demandé de la rejoindre à la foire de Rose-Belle en compagnie de sa fille qui vit chez moi pour faire des achats. Elle m’avait fait cadeau d’un beau sari et avait aussi acheté des vêtements pour sa fille. Ces achats représentaient les cadeaux de Noël qu’elle nous offrait.»
À Mare-Tabac, chez les proches de la victime, la tristesse se mêle à l’incompréhension et à la révolte. Son père est fou de colère. «Je n’ai jamais approuvé cette relation», lance-t-il à la petite foule réunie à son domicile. Assise sous un arbre, Poosmawtee, elle, réclame une punition sévère pour l’assassin de sa fille. «Il ne mérite pas de vivre après ce qu’il a fait.» Diya, la benjamine de la victime, ne peut contenir ses émotions. Sur son téléphone, elle nous montre une photo de sa mère, prise le jour où elle a épousé religieusement Dharamdeo Neliah.
«Mon beau-père voulait que je passe le réveillon de Noël chez lui à Surinam. Il avait téléphoné le 24 décembre. Mais en entendant sa voix au téléphone, j’ai deviné qu’il était sous l’influence de l’alcool et j’ai refusé d’y aller», explique l’adolescente, sous le choc. Le suspect a, lui, comparu devant une Cour de justice le jeudi 29 décembre où une charge provisoire d’assassinat a été logée contre lui. Il a été reconduit en cellule policière. Le vendredi 30 décembre, il a aussi participé à une reconstitution des faits. Pour expliquer son geste, il a déclaré à la police qu’il soupçonnait sa femme d’entretenir une relation extraconjugale. Selon lui, son épouse lui aurait fait ces confessions dans la nuit du 24 décembre, en précisant qu’elle comptait définitivement se séparer de lui. Ce serait pour cette raison que le suspect aurait saisi une machette avec laquelle il aurait assené sa victime à la tête.
D’ailleurs, l’autopsie pratiquée par le Dr Sudesh Kumar Gungadin, Chief Police Medical Officer, a attribué son décès à une fracture du crâne. Madhvi Jaypaul, employée comme cuisinière à l’hôtel Sofitel, était selon ses proches, une femme sans histoire, aimée de tous. Hélas, elle a connu une fin horrible et laisse derrière elle trois enfants et une famille en détresse.
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