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12 avril 2017 01:12
Vous en êtes à votre troisième visite chez nous. Quel est votre état d’esprit ?
Il y a toujours de la douleur, de la frustration et un sentiment d’injustice en moi. Il y a des faits qui sont indéniables. Six ans sont déjà écoulés depuis que Michaëla a été tuée dans notre chambre d’hôtel et bientôt cinq ans que les deux accusés dans cette affaire ont été jugés non coupables. Je ne souhaite qu’une seule chose aujourd’hui : que justice lui soit rendue. Le ou les coupables doivent payer pour ce qu’ils ont fait. Michaëla est morte 11 jours après notre mariage. Je suis marqué à vie. Mon premier séjour reste un véritable cauchemar. Ce n’est pas évident de revenir chez vous.
Vous offrez une prime de Rs 2 millions contre des informations pouvant aider à relancer l’enquête policière. Pourquoi avoir attendu tout ce temps pour le faire ?
La vérité reste la vérité. Nous pensons que cette prime peut inciter celui ou celle qui sait quelque chose à venir de l’avant. Je lance un appel du fond du cœur aux Mauriciens : aidez-nous. Toute information, petite ou grosse, pouvant aider l’enquête policière est la bienvenue. Votre information sera traitée en toute confidentialité. Plusieurs lignes sont disponibles. Il y a le 148 pour la police et le 5902 5699 pour joindre notre huissier Christna Mungroo. La police a promis une protection à la personne qui a des informations solides.
Avez-vous toujours un sentiment d’insatisfaction envers la police mauricienne et notre judiciaire ?
Le passé appartient au passé. Notre quête de justice va être un long processus mais justice doit être faite. C’est tout ce qu’on demande depuis le début. Cet assassinat ne peut rester impuni. Nous comptons énormément sur les Mauriciens pour nous aider.
Vous avez animé une conférence de presse et annoncé une prime pour avoir des informations sur l’assassinat de votre première épouse. What next ?
Nous avons rencontré le Premier ministre, le Directeur des poursuites publiques (DPP) et le commissaire de police. Nous leur avons ouvertement fait part de nos sentiments. Ils nous ont tous assuré que l’enquête policière n’a pas été abandonnée. Nous voulons un nouveau procès. Nous continuons notre combat pour connaître la vérité.
Quel est votre ultime souhait ?
Michaëla avait 27 ans. Elle était jeune, belle et promise à un brillant avenir. Mon souhait le plus cher, c’est de voir son ou ses assassinsêtre condamnés.
Vous vous êtes remarié en septembre 2016. Comment votre épouse vit tout cela ?
Les deux ne se connaissaient pas mais je dois dire que j’ai le soutien total de mon épouse. Elle a su me redonner le sourire. Elle fait un travail énorme au sein de la Fondation Michaëla Harte. Elle organise des appels à volontaires pour aider l’association.
Avez-vous le soutien des proches de votre défunte épouse dans votre quête de vérité ?
Mark Harte, le frère de Michaëla, est toujours à mes côtés. La preuve, il a fait le déplacement avec moi cette fois encore. J’ai également le soutien des autres proches. Nous sommes tous solidaires dans cette quête de justice.
Le troisième séjour de John McAreavey à Maurice n’a pas été de tout repos. Il est arrivé au pays, le 1er avril, avec sa sœur Claire et son ex-beau-frère Mark Harte. Lors de leur séjour, c’est accompagnés de leur homme de loi Me Dick Ng Sui Wa qu’ils ont rencontré le DPP, le commissaire de police et le Premier ministre respectivement. Le trio pense revenir à Maurice en août pour voir si les choses ont avancé. Ils veulent une seule chose : que l’affaire soit résolue au plus vite.
«Michaëla était la seule fille d’une famille de trois enfants. Nous vivons un véritable cauchemar depuis sa mort horrible. Mes parents sont anéantis. Il est extrêmement frustrant de savoir que les personnes qui ont tué ma sœur sont en liberté et que justice n’a pas été rendue. C’est pour cela que nous soutenons John à 100% dans sa quête de vérité. C’est mon frère. J’aurais donné ma vie, si c’était possible, pour faire revenir ma sœur. Elle me manque énormément.»
«L’enquête policière a-t-elle été mal faite ? La poursuite a-t-elle bien fait son travail ? Pourquoi le DPP est-il arrivé à la conclusion que les nouvelles preuves ne sont pas suffisantes pour rouvrir le procès ? Trop de questions restent sans réponse. Le commissaire de police nous a assuré que l’enquête n’est pas terminée, qu’il y a du progrès. Le comportement des membres du jury durant le procès me laisse toujours perplexe. Je me sens très concernée par cette affaire étant moi-même avocate. Le chemin vers la vérité est long. Je lance également un appel aux Mauriciens pour faire avancer l’enquête policière. Aidez-nous. Notre famille souffre trop.»
«Cette affaire me cause beaucoup de tort. J’ai des frissons à chaque fois que je pense à tout ce que j’ai vécu après mon arrestation. J’ai perdu mon travail et ma première femme. Pire : je suis toujours sans travail. L’hôtellerie, c’est terminé pour moi car personne ne veut de moi. Je collectionne de petits boulots. Je dois faire de la maçonnerie ou encore vendre des fruits de saison pour gagner ma vie. Je vis toujours sous le toit de ma mère. Mais ma deuxième épouse m’a redonné goût à la vie.»
«Je veux également que justice soit rendue. Il faut arrêter le vrai coupable. Cette affaire a complètement bouleversé ma vie. Je ne comprends toujours pas pourquoi on m’a arrêté. Je n’ai rien à voir avec cet assassinat. La police a mal fait son enquête. Tout cela me fatigue. J’ai perdu un an et demi de ma vie en détention pour rien. Ma carrière dans l’hôtellerie est terminée. Personne ne veut de moi. J’ai trouvé du travail dans un autre domaine après trois ans. Je suis perturbé moralement.»
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