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Meurtre d’Edouarda Gentil : Le suspect raconté par sa mère

27 avril 2015

Mirella Gentil pleure toujours la disparition de son «petit ange».

Une semaine après son arrestation, il n’a toujours pas avoué avoir tué Edouarda Gentil, 11 ans. Et la police ne dispose jusqu’ici d’aucune preuve scientifique liant Arnaud Boodram, 36 ans, au meurtre de la petite. Toutefois, en raison de son passé entaché de délits à caractère sexuel, de sa présence à la fête où était aussi conviée Edouarda le soir de sa disparition et des blessures retrouvées sur son corps, la police l’a arrêté et inculpé provisoirement pour le meurtre de la jeune habitante de Cité Anoska.

 

Mais s’il y a une personne qui croit dur comme fer dans son innocence, c’est sa mère Marie-Louise. Elle affirme que son fils n’est pas capable de commettre de telles atrocités sur une petite fille. «Mon fils n’est pas un saint. Mais il est incapable de faire ce genre de chose», soutient-elle. Pourtant, Arnaud Boodram a déjà eu affaire à la justice dans le passé pour agression sexuelle sur une adolescente de 14 ans ainsi que sur sa propre fille de 12 ans. «Il vit séparé de la mère de son enfant depuis longtemps. Il y a deux ans, lors d’un séjour de sa fille chez nous, mon autre fils s’est réveillé en sursaut. Il a dit qu’il avait entendu ma petite fille hurler et que tout laissait croire que son père abusait d’elle et qu’en allant voir, il a effectivement vu son frère commettre cet acte. L’affaire a été rapportée à la police», confie Marie-Louise, une habitante de Cité Mangalkhan.

 

Arnaud Boodram avait été arrêté et placé en détention dans cette affaire, avant d’obtenir la liberté conditionnelle. Mais Marie-Louise ne croit pas qu’il ait agressé sa fille sexuellement. Selon elle, son autre fils a inventé toute cette histoire pour nuire à Arnaud avec qui il n’entretenait pas de bonnes relations. «J’ai des doutes concernant cette affaire. Mais je ne suis sûre de rien», finit-elle toutefois par avouer.

 

Marie-Louise se rappelle avoir vu son fils Arnaud le lundi de Pâques. «Ce jour-là, il est venu chez moi. Cela faisait plusieurs mois que je ne l’avais pas vu et son corps était couvert de blessures. Le jeudi suivant, il m’a informé qu’il s’était rendu à l’hôpital. Puis, la police l’a arrêté.» Pour expliquer la présence de ses blessures, Arnaud Boodra a déclaré à la police avoir été roué de coups par plusieurs femmes après avoir caressé les parties intimes de l’une d’elles. L’homme, qui selon sa mère a arrêté l’école après le CPE et ne sait ni lire ni écrire, est représenté par Me Deepak Ruthnah. Une motion pour sa remise en liberté sera débattue en cour le 28 avril prochain.

 

Pendant ce temps, à Cité Anoska, Mirella Gentil pleure toujours sa petite Edouarda. «Le ou les vrais coupables doivent répondre de leur acte. Car ma fille était une petite innocente qui ne méritait pas une telle fin.» Chez elle, des cierges illuminent le visage d’enfant de sa fille disparue, sur une photo disposée sur une table qui sert d’oratoire.

 

Mirella avoue ne pas avoir le courage nécessaire pour faire face à cette terrible situation. D’autant que, chaque jour, en plus de sa souffrance, elle doit entendre les nombreux commentaires concernant les circonstances du décès de sa fille. «Les gens disent parfois n’importe quoi. Je ne suis pas une mère irresponsable. Et Edouarda ne faisait partie d’aucun réseau de prostitution. Certaines personnes disent qu’elles veulent nous aider, mais leurs commentaires nous plongent encore plus dans la souffrance.» Au-delà de tout, Mirella veut obtenir justice pour sa petite fille, partie trop tôt et trop brutalement.

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