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6 avril 2015 12:50
«Nous avons quinze jours pour venir avec un système qui assurera la sécurité des élèves au prochain trimestre.» C’est ce qu’a déclaré Nando Bodha, ministre des Infrastructures publiques et du transport en commun à l’Assemblée nationale le jeudi 2 avril, suite à une question de Paul Bérenger concernant le transport des étudiants. Cette décision fait suite au décès de Keshnee Purmasing, une collégienne de 17 ans, dans la soirée du dimanche 29 mars à l’hôpital Jawaharlall Nehru, Rose-Belle.
L’adolescente y avait été admise le lundi 23 mars après être tombée d’un autobus à Union Park. C’était à la sortie des classes. Selon des témoins, Keshnee se trouvait à l’arrière du véhicule lorsque la porte de secours se serait ouverte. En tentant de la refermer, elle aurait perdu l’équilibre avant d’atterrir sur l’asphalte. Le conducteur, pour sa part, ne se serait arrêté que deux arrêts plus loin.
Afin que pareil accident ne se reproduise pas, Nando Bodha a annoncé une série de mesures pour veiller à la sécurité des élèves voyageant dans les bus scolaires. Parmi : l’installation de caméras et d’un système d’alarme dans les nouveaux autobus pour signaler un éventuel dysfonctionnement du système de verrouillage des portes de secours. Aussi, si pour l’heure, les school buses peuvent accueillir un maximum de 80 élèves, ce chiffre a été revu à la baisse. Désormais, les bus scolaires devront se limiter à 75 élèves. Un comité a également été mis en place afin de venir de l’avant avec un nouveau système de transport d’ici le prochain trimestre.
Chez les Purmasing à Rose-Belle, les parents se sont murés dans le silence. Mais un oncle de l’adolescente accepte de prendre la parole. Sa famille, dit-il, compte entamer des poursuites légales contre le conducteur de l’autobus, Vikash Sookahee : «Nous réclamons justice pour Keshnee. Pour que d’autres enfants ne meurent pas dans les mêmes circonstances. Et pour que des parents ne vivent pas cette souffrance.»
Vikash Sookahee, pour sa part, se refuse à tout commentaire. Mais sa sœur nous confie que ce dernier a reçu des menaces de mort. «Il a même dû quitter sa maison pour aller vivre ailleurs. On a menacé de brûler sa maison. Il a très peur pour sa sécurité et celle de sa famille. Il n’a jamais dit que la chute de la fille n’était pas son problème. Les élèves ont mal compris. Il a dit qu’il allait dorénavant connaître de graves problèmes suite à cette chute», explique-t-elle.
Une charge provisoire d’homicide involontaire a été logée contre Vikash Sookahee en cour, cette semaine. Les proches de Keshnee, eux, pleurent toujours sa disparition. D’autant que l’adolescente, ex-étudiante au collège Hindu Girls, était, selon son oncle, «studieuse» et qu’elle «rêvait de devenir psychologue». Elle laisse derrière elle des parents inconsolables, un petit frère et son frère jumeau.
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